Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.12.2022 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 655 fois

NÎMES On vote le budget et on croise les doigts

Le dernier Conseil municipal de l'édition 2022 (Photo Anthony Maurin).

Dernier conseil municipal de l’année pour les élus de la Ville avec en prime le vote du budget.

Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, ouvre la séance : "La fin d’année est pour moi, comme depuis 2001, le temps de défendre le budget à venir. Cela serait vous mentir que de dire que le budget défendu ce matin devant vous fût simple à élaborer. Les choix ont été difficiles."

Les difficultés que rencontrent les collectivités territoriales et, plus largement les Français, sont nombreuses et Nîmes n’y échappe pas. Entre la forte pression inflationniste résultant d’une crise énergétique sans précédent et une augmentation significative des matières premières, pas facile de prévoir un avenir serein.

Le fauteuil du maire Jean-Paul Fournier (Photo Anthony Maurin).

"Malgré cette équation budgétaire tendue, j’ai choisi de maintenir le même cap que ces deux dernières décennies : ne pas augmenter les impôts et maintenir un haut niveau d’investissement. Je sais ce cap réalisable car notre situation financière est saine grâce à un travail budgétaire solide. Néanmoins, cette ambition forte nécessite, pour les mois à venir, une gestion encore plus rigoureuse de notre budget. Afin de préserver un peu le pouvoir d’achat des Nîmois, j’ai réussi à ne pas augmenter le tarif de nos prestations familiales comme les entrées dans les piscines, les abonnements de médiathèque ou encore les cantines scolaires. Pour autant, je veux que la Ville de Nîmes poursuive ses investissements pour l’avenir de notre cité", conclut le maire avant de passer la parole à son adjoint aux Finances, Pascal Gourdel, qui a présenté son budget primitif.

Demain, les grands projets en cours de réalisation joueront un rôle essentiel pour la vie de la cité. Le Palais des Congrès, dont le chantier devrait démarrer l’an prochain, serait un des moyens d’accroître l'attractivité touristique. Le parc Jacques-Chirac, futur poumon vert de la commune, renforcerait la qualité de vie. N’oublions pas la poursuite du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), ou encore la construction de la Halle des Sports, l’école Léo Rousson ou la poursuite de la rénovation du cœur de ville avec la rue Auguste et la rue de l’Étoile.

Pascal Gourdel (Photo Anthony Maurin).

Cette vision pour la cité n’a pas changé malgré les difficultés annoncées. "Elle est à la fois ambitieuse et réaliste. C’est une volonté forte de proposer à nos concitoyens un budget permettant à la fois de prévoir l’avenir sans peser sur notre présent", assure le maire de Nîmes.

Le budget ficelé

Dans la volonté de continuer à présenter un engagement important sur l'investissement, ce sont 75,5 millions d’euros de dépenses d'équipement sur les budgets de la ville qui seront ainsi débloqués avec un niveau d'autofinancement satisfaisant bien qu'en baisse par rapport à 2022. Ce budget s'articule autour des actions prioritaires de la Ville en matière d'urbanisme, d'éducation, de développement de la cité, de sécurité, d'animation de la vie locale et de retentissement national et international.

Les dépenses réelles de fonctionnement évoluent. "Pour 2023, l'augmentation est liée à la revalorisation du point d'indice (3,5 millions d’euros, NDLR), à celle de la catégorie B pour 103 856 euros et au glissement vieillesse technicité pour 972 000 euros", note l’adjoint aux Finances.

L’évolution de la dette rompt la tradition de ces dernières années, avec un taux moyen à 2,76 % et une durée de vie moyenne de six ans et un mois. Avec une annuité de la dette composée des intérêts, estimés à 4,9 millions d’euros et du remboursement du capital estimé à 17,6 millions d’euros, soit un total de 22,5 millions d’euros. L’encours de la dette sur le budget principal qui s'élèvera donc à 176 millions d’euros au 31/12/2022 contre 210 millions d’euros en 2017, soit une baisse de l'encours de 17 %.

"C’est ce qui permet à la Ville de maintenir pour son budget 2023 un investissement fort avec 18,7 millions d’euros d'emprunt prévisionnel sur le budget principal, tout en préservant sa capacité à stabiliser son endettement sur un niveau modéré", affirme Pascal Gourdel, adjoint aux Finances mais aussi au personnel et à l’évaluation des politiques publiques.

Le dernier Conseil municipal de l'édition 2022 (Photo Anthony Maurin).

Un amortisseur pour la crise ?

"Peu de surprise" lance Vincent Bouget, l'opposant communiste. Il reprend : "Bien sûr, on peut noter avec satisfaction la hausse importante de l’investissement sur le budget ANRU, mais il faut aussi entendre le fait que les investissements et l’intervention sur les bâtiments ne fait pas tout, et que nous ne sommes pas au niveau de l’intervention publique attendue désespérément par les habitants de ces quartiers. Plus globalement, nous sommes toujours assez étonnés, voire inquiets, de votre rapport à la réalité de la vie des Nîmoises et des Nîmois. Dans ce contexte financier si difficile et si incertain pour les années qui viennent, contexte difficile pour les collectivités, comme pour les particuliers, vous faites le choix de tout faire pour maintenir un chiffre élevé d’investissement, investissement qui est lourdement préempté par un équipement que nous contestons."

Le futur Palais des Congrès (Photo DR).

Ce sont 10,58 millions d’euros qui seront destinés à participer au financement de projets et actions menées par quelques 500 associations. La Ville est en réalité en contact avec 2 000 associations parmi les 5 000 que compte le territoire. Ainsi, la collectivité contribue à faire vivre le tissu associatif, avec une association pour 30 habitants pour une moyenne nationale de 3 pour 150 habitants.

Le CCAS est ainsi subventionné à hauteur de 3,34 millions d’euros tandis que les autres établissements de la collectivité reçoivent 3,25 millions. Au total, c'est plus de 17 millions d’euros qui sont redistribués au profit des structures qui participent activement à la vie de la cité.

Un Palais des Congrès sinon rien ?

Vincent Bouget reprend pour le compte du groupe Nîmes citoyenne à Gauche : "Que chacun se débrouille, tant qu’on arrive à construire un Palais des Congrès. Cela pourrait être la nouvelle devise de la ville. Mais un Palais des Congrès pour qui ? Pas pour les habitants du quartier, rien n’a été pensé en termes de circulation, il y aura à coup sûr des problèmes de stationnement. Pas forcément pour les hôteliers et restaurateurs de la ville non plus, puisque des hôtels de luxe vont s’installer à la place de l'hôtel de la CCI et qu'une restauration est prévue en interne. Enfin, un Palais des Congrès dont l’allure surdimensionnée dans son environnement urbain va contribuer à densifier et bétonner ce quartier, qui aurait aussi besoin de se verdir et de respirer. Un Palais des Congrès sinon rien donc… Cela marque sans doute une forme de déconnexion de la réalité de notre temps, de la réalité de notre ville et de ses habitants."

Valérie Rouverand, du groupe des progressistes, enchaîne : "Ce Palais des Congrès, sur le papier, est séduisant mais plusieurs choses sont regrettables comme le manque de concertation par exemple. De plus, le projet prend le pas sur l'ensemble des autres investissements. Nous nous abstiendrons pour voter ce budget tel qu’il est proposé." Ce qui ne l'empêchera pas d'être voté à la majorité.

Anthony Maurin

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