Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 06.08.2023 - Anthony Maurin avec le diocèse de Nîmes - 6 min  - vu 856 fois

NÎMES Quels sont les saints célébrés au diocèse de Nîmes ? 2/2

La crypte de l'abbatiale de Saint-Gilles, pièce où git le corps de saint Gilles (Photo Archives Anthony Maurin).

En cet été et en deux parties (2/2), voici les saints célébrés ainsi qu'une brève biographie, au diocèse de Nîmes.

Saint-Césaire-de-Gauzignan est une petite commune située à une vingtaine de minutes d'Alès, d'Uzès et de Nîmes. (Photo Corentin Migoule)

C'est le 8 novembre que le diocèse de Nîmes, Uzès et Alès célèbre tous ses saints dont le culte est attesté à diverses époques et en divers lieux et ceux dont les reliques sont conservées dans les autels ou les églises locales.

Une évocation de ses « aînés dans la foi » à vivre comme un appel à « faire de notre vie une vivante offrande à la louange de sa gloire ». Mais quels sont les saints célébrés à Nîmes ? En totalité comme les 24 heures de la journée on trouve 24 dates fêtées chaque année par le diocèse de Nîmes. Voici le second des deux articles.

Le 9 juillet, ce sont les Bienheureuses Religieuses Martyres d'Orange qui sont célébrées. Sur les 32 religieuses guillotinées à Orange en 1794 et béatifiées par Pie XI en 1925, le diocèse de Nîmes peut en revendiquer cinq ! Une, des Ursulines de Bollène (Sœur Claire de Sainte Rosalie), était née à Laudun et quatre appartenaient au couvent des Ursulines de Pont-Saint-Esprit dont les sœur Sainte Sophie, née à Saint-Laurent-de-Carnols, sœur Saint Bernard et Sœur Catherine de Jésus, nées à Bollène, sans oublier la sœur Saint Basile née à Livron. Ayant refusé de prêter un serment qu'en conscience elles réprouvaient, elles durent se réfugier dans une maison de Bollène où elles furent arrêtées. Refusant à nouveau de prêter serment, elles furent condamnées à mort. Elles montèrent joyeusement à l'échafaud, chantant et priant pour leurs persécuteurs qui admiraient leur courage.

Le 16 août c’est au tour du pèlerin saint Roch. Lui dont la famille vivait à Montpellier au XIVe siècle revêtit après la mort de ses parents l'habit de pèlerin et se dirigea vers Rome. En cours de route, il manifesta des dons de thaumaturge en faveur des malades. Il mourut vers 1379. Son culte se développe dans la France méridionale et à partir du XVIe siècle s'étendit bien au-delà.

En la Basilique Santa Maria degli Angeli e dei Martiri, Pierre Subleyras a laissé son Saint Basile Arien (Photo Archives Anthony Maurin).
En la Basilique Santa Maria degli Angeli e dei Martiri, à Rome, Pierre Subleyras a laissé son Saint Basile sur la droite de l'image (Photo Archives Anthony Maurin). • En la Basilique Santa Maria degli Angeli e dei Martiri, Pierre Subleyras a laissé son Saint Basile Arien (Photo Archives Anthony Maurin).

Le 26 août, place à la célébration de saint Césaire qui était évêque. Césaire naît à Cavaillon, devient moine à Lérins mais doit se retirer à Arles pour raison de santé. L'évêque du lieu en fait un prêtre et l'attache à son Église, dans l'intention d'en faire son successeur. Pour se soustraire à cet honneur, Césaire se cache. Découvert, il est obligé d'accepter. Avec lui, Arles possède un grand évêque. Âme de prière, prédicateur inlassable, il transforme son Église. Maltraité par les Goths, maîtres du pays, il connaît la prison et l'exil. Il crée auprès de son église un monastère de moniale sous la direction de sa sœur Casarie. Il prend part au second concile d'Orange (529), contre les Pélagiens. Père des pauvres et des orphelins, il fut l'admirable défenseur de la cité en ces temps de calamité publique.

Le 1er septembre est venu le grand moment de la célébration de saint Gilles, un abbé à la vie très spéciale. Saint Gilles, dont le culte est florissant depuis le Moyen-Âge, à cause de l'abbaye gardienne de ses reliques, est un ermite dont l'histoire s'est souvent effacée au profit de la légende. Son tombeau fut un lieu de pèlerinage extrêmement fréquenté au Moyen Age, sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un grand nombre de lieux de culte lui sont dédiés tant en France qu'à l'étranger.

Le 6 septembre, le Bienheureux Bertrand de Garrigues, prêtre, sera lui aussi fêté avec les honneurs. Bertrand de Garrigues naquit près d'Uzès, au village dont il a pris le nom. Il fut le disciple et le compagnon de saint Dominique, fondateur de l'ordre des Frères prêcheurs. Son éminente sainteté le rendit cher à Saint Dominique, qui l'employa à la conversion des Albigeois. On cite de lui beaucoup de miracles. Nommé d'abord prieur du premier monastère de l'ordre à Toulouse, il travaille puissamment à l'extension des Frères prêcheurs et devient provincial du Midi de la France (Alpes Pyrénées) en 1221. Il meurt en 1230 au monastère des cisterciennes du Bouchet dont l'église conserve la pierre tombale.

Un matin à cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor (Photo : Archives Dominique Marck Ville de Nîmes).

Le 25 septembre, saint Castor, évêque dont la vie pieuse est restée ancrée à Nîmes. Castor, d'origine nîmoise, fut d'abord avocat. Ayant renoncé, avec son épouse, à l'état du mariage, il embrassa la vie monastique. Pour mieux connaître cette vie, il pria Jean Cassien, abbé de Saint Victor de Marseille, de rédiger ses conférences sur les institutions monastiques. Les habitants d'Apt, privés d'évêque, le choisirent malgré lui pour être le leur. Il fut la providence des malheureux et le défenseur de la cité. Il mourut vers 420.

Le 12 octobre, saint Firmin, autre évêque, sera célébré. Dans la cathédrale nîmoise une chapelle lui est réservée. Firmin, né à Narbonne, vient à Uzès auprès de son parent Roricius, évêque de cette ville. Un prêtre s'y fait son précepteur et l'instruit longuement des sciences divines et humaines. Il devient cher au vieil évêque à cause de sa science et de sa sainteté. Roricius l'élève au sacerdoce et finalement le prend pour coadjuteur. L'activité de Saint Firmin s'exerce dans les limites du diocèse et au-delà, chez les Gabales en particulier. A son tour, il fait élever Ferréol, son neveu, qu'il désignera pour successeur et qui sera mis au rang des saints, comme lui.

Les saintes Maries... de la mer (Photo Archives Anthony Maurin).

Le 22 octobre, sainte Marie Jacobé et sainte Marie Salomé, disciples du Seigneur ne seront pas oubliées. Le culte des Saintes Maries Jacobé et Salomé est confirmé, en Provence, entre autres témoignages, par le concours de nombreux fidèles en l'église des Saintes Maries de la Mer, où des grâces abondantes ont été obtenues par leur patronage. Elles furent parmi les femmes qui accompagnaient Jésus au cours de sa vie apostolique et lui venaient en aide par leurs biens matériels. Marie Jacobé était mère de Jacques le Mineur, de José et peut-être de Simon le Zélote et de Jude. Salomé était mère de Jean et de Jacques le Majeur. Fidèles, avec Marie et Marie-Madeleine, au temps de la Passion, elles vinrent au sépulcre, le matin de Pâques, où un ange leur déclara que Jésus est vivant. Elles furent ainsi les premiers témoins de la Résurrection.

Le 26 octobre, date très importante pour certains, c’est une dédicace de la cathédrale de Nîmes qu’il faut voir. L'antique cathédrale, consacrée par le Bienheureux Urbain II, eut beaucoup à souffrir au cours de son histoire, notamment à cause des querelles fratricides des XVIe et XVIIe siècles. Elle fut restaurée au XIXe siècle sous l'épiscopat de Monseigneur Besson et reçut une consécration solennelle le 26 octobre 1882.

Saint Basile célébrant la messe de rite grec devant l’empereur Valens, protecteur de l’hérésie arienne
Saint Basile célébrant la messe de rite grec devant l’empereur Valens, protecteur de l’hérésie arienne à Rome (Photo Archives Anthony Maurin) • Saint Basile célébrant la messe de rite grec devant l’empereur Valens, protecteur de l’hérésie arienne

Le 6 novembre, c’est le pape Bienheureux Urbain V, qui naquit au château de Grisac près du Pont-de-Montvert (Lozère), vers 1310 qui est fêté. Membre de la puissante famille des Grimoard et entré tout jeune chez les Bénédictins, à Chirac puis à Saint-Victor de Marseille, il poursuit ses études à Montpellier où il enseigne le droit canon. Son prestige s'affirme tellement dans les diverses missions apostoliques dont il est chargé qu'il est élu au souverain pontificat. Le siège apostolique était alors à Avignon, depuis le début du siècle. Urbain V fut un très grand pape, qui fit preuve d'une activité prodigieuse en des temps particulièrement troublés. Il a un amour passionné de la sainte Église et y ajouta les vertus d'un saint. Après deux ans passés en Italie pour essayer d'y remettre la paix, il revint mourir en Avignon (19 décembre 1370). Son corps repose à Saint-Victor de Marseille, dont il avait été l'abbé.

Le 8 novembre, ce sont tous les saints de l'Église de Nîmes qui seront célébrés. En ce jour, tous les saints du diocèse dont le culte est attesté à diverses époques et en divers lieux ainsi que ceux dont les reliques sont conservées dans les autels ou les églises du diocèse sonnt fêtés. Que cette évocation des aînés dans la foi, qui ont vécu en union avec le Christ, soit pour les catholiques nîmois un appel à « faire de leur vie une vivante offrande à la louange de sa gloire ».

La crypte de l'abbatiale de Saint-Gilles, pièce où git le corps de saint Gilles (Photo Archives Anthony Maurin).

Le 14 novembre, autre date d’importance, c’est la dédicace des églises consacrées du diocèse qui est fêtée. À cause de leur antiquité, beaucoup de paroisses du diocèse n'ont pas retenu la date de la consécration de leur église. Nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire de cette consécration. L'église construite de mains d'homme est le signe de cette construction de pierres vivantes que le Christ a scellées de son sang.

Enfin, le 1er décembre c’est Saint Léonce, évêque, qui sera l’ultime saint célébré chaque année au cœur du diocèse. Léonce naquit à Nîmes, ainsi que son frère Saint Castor, qui fut évêque d'Apt. Nommé évêque de Fréjus au début du Ve siècle, son rôle fut très grand dans l'avancement de la foi dans le Midi de la Gaule. Ami intime de Jean Cassien et mandaté par deux papes pour le règlement d'affaires importantes, il sut attirer, à Lérins, Saint Honorat qui y fonda le fameux monastère de ce nom, monastère qui devint bientôt une vraie pépinière de saints évêques.

Anthony Maurin avec le diocèse de Nîmes

Nîmes

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio