Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 02.11.2023 - Anthony Maurin - 14 min  - vu 385 fois

NÎMES Un mois pour dévorer du documentaire

C'est en partie au Carré d'art que cela se passe (Photo Archives Anthony Maurin).

« Entendre le cinéma » en regardant des documentaires passionnants. Les bibliothécaires de Nîmes organisent un mois d'animations exceptionnelles.

C'est en partie au Carré d'art que cela se passe (Photo Archives Anthony Maurin).

Pour la 24e édition du Mois du film documentaire, sous le thème « entendre le cinéma », c’est donc le son qui sera mis en avant. Il tient une place essentielle dans notre imaginaire et notre relation au monde. On distingue trois sortes de sons au cinéma. Toutes seront questionnées. La première est la musique. Les organisateurs interrogeront la place de la musique dans les films (accompagnement des images ou création étroitement mêlée à l’image) et le rôle fondamental du cinéma dans la conservation de la trace de toutes les musiques. La seconde est la parole des hommes, question fondatrice de l’histoire du cinéma : la parole qu’on prend, la parole qu’on donne, celle enregistrée en même temps que l’image, celle écrite et enregistrée sur les images, se demander qui parle. Enfin, l’exploration ira jusqu’au les bruits du monde que l’enregistrement permet de « fixer » et que l’image permet « d’entendre ».

Carré d'Art Bibliothèque (Photo Archives Anthony Maurin)

Chaque séance sera l’occasion de rencontrer des cinéastes, musicologues, plasticiens, musiciens, poètes, chercheurs. « Pour la première fois, nous organisons un atelier de sonorisation et un atelier de programmation, et nous invitons deux performances sonores et visuelles lors de la soirée d’ouverture et lors de la rencontre poésie/cinéma », expliquent les organisateurs. 

Pour cette édition sur le son, une place particulière sera donnée à Rayvox. Radio indépendante nîmoise à haute valeur patrimoniale et créative, elle diffuse des émissions très éclectiques sur le web à partir de l’ancienne radio de l’ORTF basée à Nîmes dans les années 1950. Des rencontres se préparent !

Le programme :

Mercredi 8 novembre, 18h30 - Soirée d’ouverture
Atrium – Carré d’art
TROPICDRAMA,
Valparess et Les Locataires, 2023
Exploration performative sonore autour de l’image
TROPICDRAMA, deuxième collaboration entre l’artiste visuel Valparess et Les Locataires, fait suite à STREAMS créée en 2019, une installation performée associant micro/mapping et improvisation. Dans cette nouvelle proposition, Christophe Blanc dessine une fresque en direct et l’anime à l’aide d’un mapping vidéo, en interaction avec les sons créés en live par Samuel Silvant et Thierry Daudé. Conçu comme une performance où le fusain dialogue avec la mélodie, le vidéo mapping converse avec les sons synthétiques, ce dispositif évolutif s’adapte aux différents lieux rendant unique chacune de ses représentations. Créant une proximité avec les artistes TROPICDRAMA ouvre la porte de l’atelier favorisant un instant privilégié et intime avec le public.
Christophe Blanc (aka Valparess) : Fusain & Vidéo Mapping; Thierry Daudé : Trompette – Voix – Analog; Samuel Silvant : Batterie – Frame Drum – Loops & Analog

Jeudi 9 novembre, 17h30
Petit auditorium – Carré d’art
Terrain d’écoute, séance d’écoute avec l’école des Beaux-arts de Nîmes
Partenariat avec l’ESBAN
« En 2024, l’école Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes s’associe à la 8ème édition du festival de musique aventureuse Delco, qui aura lieu en Avril 2024, et invite à cette occasion les compositeurs français Thomas Tilly et Jean-Luc Guionnet. Dans le cadre du Mois du film documentaire, l’atelier « Terrains et lieux » propose une séance d’écoute d’un travail collectif, première étape d’un travail de composition réalisée en discussion avec les œuvres des compositeurs français Thomas Tilly et Jean-Luc Guionnet. Il sera donc question lors de cette rencontre d’enregistrements des milieux de vie, plus particulièrement des vies non-humaines, de la résonance des architectures, et de l’arpentage de cette fine ligne de démarcation entre naturalisme et animisme. » AK et MKA
Séance avec Anna Kerekes et Mathieu Kleyebe Abonnenc, enseignants à l’ESBAN

[En écho] Vendredi 10 novembre, 14h
Petit auditorium – Carré d’art
Sieste musicale
The Power of Sound : Voyage à travers le Son et le Silence avec Anaïs Gomis, bibliothécaire
« Découvrez une expérience immersive unique, où le son et le silence s’entrelacent pour tisser un paysage sonore propice à la détente et à la contemplation. Notre sieste musicale vous invite à plonger au cœur d’une symphonie d’émotions, depuis la douce éloquence du silence jusqu’à l’infini mélodieux de l’univers. Laissez-vous emporter par la beauté de chaque note, chaque vibration, chaque écho qui raconte une histoire, évoque une émotion. Des battements intimes de votre cœur aux harmonies les plus vastes de la nature, embarquez pour un voyage sonore sans précédent. Fermez les yeux, respirez profondément et laissez-vous bercer par cette ode à la vie, à l’amour, à la joie et à la mélancolie. Rejoignez-nous pour ce voyage intemporel, où chaque son, chaque silence, résonne comme un écho de l’infini en vous. » AG
Anaïs sera accompagnée au son par Dj Sweet’in de l’association Stand’Hop

Vendredi 10 novembre, 18h30
Grand auditorium – Carré d’art
Rencontre Poésie/Cinéma
Taranta remix par Salvatore Puglia La Taranta, Gianfranco Mingozzi, 1962, 18 min.
A l’époque des moissons, les paysans des Pouilles qui travaillent pieds nus sont parfois piqués par la tarentule. Dans la croyance populaire, ces victimes sont possédées par la maladie, par le Mal, par le Diable. Pour se libérer, les tarantati s’abandonnent à des mouvements convulsifs, évoquant ceux de l’araignée, sur une musique obsédante au rythme de plus en plus rapide. En été 1961, Gianfranco Mingozzi en fait un film à partir de La Terre du remords, une étude ethnographique pluridisciplinaire, avec la participation de l’ethnomusicologue Diego Carpitella, dont les enregistrements figurent dans le montage de La Taranta. Pour le commentaire, Mingozzi s’adressa au poète Salvatore Quasimodo, Prix Nobel de littérature en 1959.
« Si je me suis intéressé au sujet de la Taranta – qui en Italie est loin d’être seulement un sujet d’études ethno-démo-musicologiques mais est devenu un phénomène de culture populaire, en même temps savante et de masse – c’est que j’aurais pu moi-même être l’un de ces garçons qui guettent la tarantolata par la fenêtre de sa masure. » SP
Projection/performance de Salvatore Puglia. Il dira en direct le texte de Salvatore Quasimodo qu’il a traduit en français.

Meta donna par Suzanne Doppelt
Suzanne Doppelt est l’auteure de Meta donna (P.O.L., 2020)
Suzanne Doppelt s’inspire de l’extraordinaire film en noir et blanc de Gian Franco Mingozzi, Tarantula, tourné en 1961 dans le sud de l’Italie. À sa manière, par des textes en prose poétique et quelques images qui jouent librement avec ces différents aspects, Suzanne Doppelt tisse une toile pour rendre hommage à cette cérémonie cathartique, ce rituel joué et symbolisé dont elle se fait l’écho aujourd’hui.
Lecture par Suzanne Doppelt d’extraits choisis. Projection/lecture suivies d’une rencontre avec les artistes, de la signature des ouvrages de Suzanne Doppelt et de la présentation des œuvres de Salvatore Puglia.

[En écho] Du mardi 7 novembre au samedi 9 décembre 2023
Exposition sur le plateau Adulte (entresol) mur Etudes côté Arts
Galatina remix, travail plastique conçu par Salvatore Puglia à partir du film de Gianfranco Mingozzi
« Il y aura douze tableaux de 30×40 utilisant des arrêts sur images d’intérêt plus autobiographique. Chacun portera une ou deux lettres de la phrase Et in Arcadia Ego, écrites sur une carte topographique d’Italie du Sud. Chaque tableau sera décoré de pièces de puzzle vierges, peintes en rouge fluo (acrylique La Pajarita Fluor F-3, qui remplace efficacement mon Lumen rosso 26) et appliquées selon la succession de Fibonacci, de 0 pour le premier à 89 pour le douzième (comme on le sait, la progression de Fibonacci née pour calculer le taux de reproduction des lapins, considère chaque numéro comme l’addition des deux qui le précèdent). » SP

Jeudi 16 novembre, 14h
Médiathèque Marc Bernard - Centre social Simone Veil
De la joie dans ce combat,
Jean-Gabriel Périot, 2018, 22 min
C’est en découvrant le travail que la chanteuse lyrique Malika Bellaribi Le Moal mène depuis une dizaine d’années dans les banlieues parisiennes et lyonnaises à l’intention d’hommes et de femmes en situation précaire que Jean-Gabriel Périot a voulu témoigner de cette action socioculturelle généreuse, dans laquelle la musique est mise au premier plan.

Nos jours, absolument, doivent être illuminés,
Jean-Gabriel Périot, 2016, 39 min
Orléans, le 28 mai 2011. Des détenus chantent à l’intérieur d’une prison ; ni la caméra, ni les regards n’y ont accès. De l’autre côté du mur, des personnes écoutent. Emportés par la musique, les visages des auditeurs venus pour l’occasion s’illuminent et livrent à la caméra autant d’histoires possibles. D’un côté, les voix, de l’autre, les visages : entre les deux, des émotions se dessinent.
Séance d’une représentation de la chorale du Conservatoire de Nîmes

Jeudi 16 novembre, 18h30
Petit auditorium – Carré d’art
« Paysage sonore et field recording »
« Avec l’invention de l’enregistrement à la fin du 19e siècle, une révolution sans précédent s’apprête à bouleverser la musique. Les artistes vont pouvoir capter et intégrer les sons du monde à leurs œuvres. Une sonothèque planétaire se met en place et ne cesse de s’enrichir jusqu’à nos jours. Cette conférence, destinée aux néophytes comme aux mélomanes avertis, s’intéresse à ce que les musiciens savants et expérimentaux ont pu proposer dans cette voie. Elle évoque notamment la musique concrète, le concept d’écologie sonore et bien d’autres aspects de la création contemporaine. » GK
Ecoute musicale racontée par Guillaume Kosmicki, musicologue et enseignant-conférencier

[Une journée avec Daniel Deshays] Vendredi 17 novembre
Grand auditorium – Carré d’art
« Territoires du sonore »
Daniel Deshays est preneur de son, réalisateur et concepteur sonore, conférencier, essayiste, programmateur et professeur des universités. Il a collaboré sur plus d’une centaine de films à l’enregistrement du direct, du montage son, de la musique ou de la voix off. Pour la musique, il a réalisé la production et la prise de son de plus de deux cent cinquante disques (musique contemporaine, ethnique, classique, chansons, jazz et musiques expérimentales). Il a conçu et réalisé le son de nombreux spectacles de danse et a collaboré très étroitement avec de grands metteurs en scène de théâtre. Et enfin, il est professeur et conférencier dans des écoles d’art, de cinéma, des festivals de cinéma.
« Comment parvenir à entendre le cinéma ? La perception d’un film est globale. L’action semble située au cœur des images et le son disparaît dans la fusion de l’action. Le synchronisme qui lie son/image, serait-il la raison première de cette non-conscience ? Certains cinéastes parviennent pourtant parfois à élever leur film par un soin particulier qu’ils ont porté au sonore. Lorsque la singularité se distingue, elle ne nous arrive pas directement lisible ; à peine saisissable, elle surgit par la sensation. Le sonore n’est pas spectaculaire, il est sensationnel. Son échelle dynamique est très grande. (…) Ce qui importe dans l’écoute n’est pas ce qui est défini mais ce qui est incertain. C’est le degré d’incertitude qui est écouté. C’est le manque que nous complétons. Et notre écoute grandit proportionnellement à son incomplétude. Le son est le convertisseur des images. La projection nous fera vite comprendre que c’est au film tout entier que bénéficie le travail effectué sur le son. » DD

10h30 – 12h30 Analyse des sons : Comment faire apparaître le son du cinéma ? Il faut désigner nature et associations de ses constituants : bruits, voix musiques et silences. Il faut aussi faire apparaitre ce qu’est notre écoute du film et qui diffère de notre soi-disant « simple écoute du monde ».

14h30 – 17h30 Projection d’extraits de films : En écoutant divers extraits de films, ce que l’on aura perçu le matin se concrétisera. Tous ces exemples feront apparaître l’immense diversité des écritures du sonore. Conférences de Daniel Deshays

18h30 Partenariat avec l’association Anima Le Sémaphore Le Territoire des autres, Gérard Vienne, Michel Fano, François Bel, Jacqueline Lecompte, 1970, 92 min. : Sept ans de prises de vue d’animaux à l’état sauvage pour que le spectateur devienne le témoin furtif d’une vie inconnue, c’est le pari si bien réussi par les réalisateurs du Territoire des autres. De la poésie à l’intensité dramatique, le monde animal s’offre à nous dans sa dignité naturelle. « S’il fallait défendre l’idée que la créativité l’emporte sur le genre cinématographique, il suffirait de faire voir/ écouter ce film animalier. Il fut construit comme on ne sait plus le faire : montant son et image ensemble. La monteuse Jacqueline Lecompte joue avec le compositeur Michel Fano qui invente ici son propre langage dans une hybridité sonore et musicale. Un des premiers films écologistes. Un univers poétique qu’Orson Welles qualifiait de « trésor à chérir par les générations de cinéphiles à venir ». » DD
Suivie d’une rencontre avec Daniel Deshays

Samedi 18 novembre, 18h30
Grand auditorium, Carré d’art
Infinite Distances, Pablo Alvarez-Mesa, 2022, 24 min.
En nous faisant entendre une suite de messages laissés sur un répondeur, le film projette des voix en attente d’interlocuteurs. « L’écran est noir, les voix résonnent, féminines, masculines, de tous âges, américaines, semble-t-il. La bande-son d’Infinite Distances est constituée de sons trouvés, enregistrés sur des répondeurs, auxquels le cinéaste n’a pas voulu ajouter d’images. Ce que l’on entend est déjà suffisamment chargé : ces instantanés donnent à imaginer à la fois la personne qui parle et celle à qui le message est destiné, leur relation et leurs états respectifs. » (Olivia Cooper-Hadjian – Cinéma du Réel)

Tourisme international, Marie Voignier, 2014, 49 min.
Comment une dictature se présente à ses touristes ? Quel récit, quels acteurs, quelle mise en scène mobilise-t-elle ? Tourisme International a été tourné comme la captation d’un spectacle à l’échelle d’un pays, la Corée du Nord. Musées, ateliers de peinture, studios de cinéma ou usine chimique nous sont présentés par des guides nord-coréens dont on n’entendra jamais les voix. En effet, le film a été entièrement resonorisé au montage pour créer de toute pièce un univers sonore déconnecté des discours officiels.
Suivie d’une rencontre avec Marie Voignier

Lundi 20 novembre,
Le Sémaphore - Hors-zone
Association Anima Une séance : 5.50€/8€ - Deux séances : 11€
18h : ZORN I (2010-2016), Mathieu Amalric, 2016, 54 min. et ZORN II (2016-2018), Mathieu Amalric, 2018, France, 59 min
21h : ZORN III (2018-2022), Mathieu Amalric, 2022, 82 min.
Depuis 2010, Mathieu Amalric filme seul, avec sa caméra et ses micros, le musicien new-yorkais John Zorn. Saxophoniste, compositeur, improvisateur, explorateur indéfinissable, du jazz au quatuor à cordes, du noise au klezmer, de l’easy listening à l’orgue d’église, cartoon, oud électrique, soprano d’opéra ou chœur de femmes, Zorn nous embarque dans un voyage musical sans fin... (un Zorn IV est en route). Trois films, aux prismes volontairement différents, avec leurs constellations de musiciens, d’amitiés, de travail et d’énergies sonores. C’est la première fois qu’ils sont projetés ensemble, au cinéma, en dehors des concerts de Zorn.
Suivie d’une rencontre avec Mathieu Amalric menée par Vincent Capes de l’association Anima

Mardi 21 novembre, 18h30
Grand auditorium, Carré d’art
Apenas el sol, Arami Ullon, 2020, 75 min.
Pour tenter de préserver des fragments de leur culture en voie de disparition, Mateo parcourt le Chaco paraguayen, une région aride et désolée. Il enregistre sur des cassettes les expériences d’autres Ayoreo qui, comme lui, sont nés dans la forêt, libres et nomades, sans aucun contact avec la civilisation blanche, jusqu’à ce que les missionnaires religieux les obligent à abandonner leur territoire ancestral, leurs moyens de subsistance, leurs croyances et leur foyer. Le film a reçu le prix du long métrage documentaire au festival Cinélatino – Rencontres de Toulouse en 2021.
Suivie d’une rencontre avec Joséphine Simonnot, ethnomusicologue

Mercredi 22 novembre, 18h30
Grand auditorium, Carré d’art
Partenariat avec l’association Anima
Simha, Jérôme Blumberg, 2015, 82 min.
Simha Arom est un musicien juif né à Düsseldorf en 1930. Réfugié en France et ensuite déporté avec sa famille, il parvient à rejoindre la Palestine en 1944 et obtient le poste de cor solo dans l’orchestre Symphonique de Jérusalem. En 1963, il est mis en contact avec les Pygmées de Centrafrique dont il parviendra à déchiffrer les polyphonies et deviendra un ethnomusicologue de renommée internationale. Il a entrepris aujourd’hui, à près de 85 ans, l’étude des polyphonies géorgiennes. Le film l’accompagne dans ses travaux et sa vie mouvementée...
Suivie d’une rencontre avec Joséphine Simonnot, ethnomusicologue
Joséphine Simonnot rencontre les élèves des options cinéma du lycée Philippe Lamour l’après-midi

Vendredi 24 novembre, 18h30
Grand auditorium, Carré d’art
Un cœur perdu et autres rêves du Liban, Maya Abdul-Malak, 2023, 36 min.
Des garçons plongent, des chats gémissent, une vieille dame fume, des jeunes gens dansent, un gardien des morts soupire. Ils sont le peuple d’une ville fantôme : Beyrouth, qui n’existe plus qu’en rêve. « Ces images sont-elles les dernières traces qu’il est encore possible d’en retenir, tandis que le ville est en cours d’effondrement ? Si le cinéma retient l’inquiétante tristesse d’une ville toujours debout, malgré tout, ses habitants, eux, savent. Ils marchent dignement le jour, mais leurs nuits racontent la perte, l’engloutissement, la violence et la colère. » (Catherine Bizern – Cinéma du Réel).
« Habituellement, quand on voit la vie, on oublie la mort; dans ce film, on voit à la fois la vie et la mort. » Réaction des détenus de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy
Suivie d’une rencontre avec Maya Abdul-Malak et des détenus de la Maison d’arrêt de Nîmes

[En écho] La même séance se tiendra à la maison d’arrêt l’après-midi pour les détenus en présence de la réalisatrice et des détenus ayant participé à l’atelier de programmation.
Deux films seront présentés : celui de Maya Abdul-Malak et un autre court métrage documentaire. Une manière pour les détenus de prendre la parole dans cette programmation en choisissant le film qu’ils présenteront à la maison d’arrêt et à Carré d’art.

+ Le film a obtenu une mention spéciale du prix des détenus de la Maison d’arrêt de Bois d’Arcy lors du festival Cinéma du Réel à Paris en 2023. Pour la séance nîmoise, nous avons décidé d’organiser un atelier de programmation de films mi-octobre avec les détenus de la maison d’arrêt de Nîmes. Cinq films documentaires sont en « compétition », tous ont été sélectionnés et primés dans les plus grands festivals. Un seul film sera choisi par les détenus et sera présenté par eux juste avant le film de Maya. Tous ces films font un travail très spécifique sur le son.

Dimanche 26 novembre, 11h
Le Sémaphore
I Am Too Sexy For My Body, For My Bo-ody, Franssou Prenant, 2012, 79 min
« Quarante ans après sa première édition, en juillet 2009 a eu lieu la seconde édition du Festival Panafricain d’Alger ; j’ai filmé plusieurs troupes de danse en répétitions ou en représentations ; les corps lévités des danseurs, l’énergie, la grâce et la vie qu’ils dégagent ». (FP)
« Ce que l’on entend et voit, d’abord, c’est une joie aussi élémentaire qu’immémoriale, c’est le bonheur très concret des corps qui chantent et qui dansent, toute une vitalité cosmique plus forte que les épuisements politiques. Bonheur des gestes et des rythmes, des visages et des mélodies, des ballets et des visages, des maquillages et des instruments. » (Franz Biberkopf)
Suivie d’une rencontre avec Franssou Prenan

Mardi 28 novembre, 18h30
Grand auditorium – Carré d’art
British Sounds, Jean-Luc Godard, 1969, 52 min.
Divisée en deux parties, la première partie identifie deux principaux domaines d’affrontement révolutionnaire - le point de production et la situation des femmes dans la société capitaliste. La deuxième partie traite de la conscience de classe et de la nécessité d’une organisation politique. « Film politique en ce sens que sa façon de procéder extrêmement simple permet à tous de le critiquer facilement; et donc de faire la démarcation entre être de classe bourgeoise et prendre une position de classe prolétarienne. » (JLG, Synopsis, 1969) Le film fut tourné pour la télévision anglaise qui le refusa après avoir reçu la version finale.
Séance présentée par Isabelle Cases, présidente de l’association Les Ecrans Britanniques

Mercredi 29 novembre, 18h30
Grand auditorium – Carré d’art
The African Desperate, Martine Syms, 2022, 92 min.
Le film suit l’artiste Palace Bryant lors d’une très longue journée en 2017 qui commence par son diplôme de maîtrise à l’école des beaux-arts d’un collège du nord de l’État de New York jusque dans une station du métro de Chicago. Filmé avec l’humour, le commentaire social et le langage visuel subversif de Martine Syms, The African Desperate nous embarque dans un voyage intime et drôle à travers des paysages pittoresques et des studios d’artistes, de la fête de remise de diplômes au retour solitaire jusqu’à la maison.
Séance présentée par Pascale Marchesi, guide-conférencière à Carré d’art – Musée d’art contemporain
Cette séance fait suite à l’exposition « Martine Syms, Ugly Plymouths » qui s’est tenue à Carré d’art - Musée d’art contemporain de Nîmes, du 9 mai au 17 septembre 2023.

Jeudi 30 novembre, 18h30
Le Sémaphore - Hors-Zone
Association Anima Tarif unique : 5€
Les Documents interdits, sélection de courts métrages de Jean-Teddy Filippe, 1989, 55 min.
En 1989, la télévision française diff use une série de documentaires intitulée Les Documents interdits, présentée comme une collection de documents amateurs filmés aux quatre coins du monde et rassemblés par un certain Jean-Teddy Filippe. Tous ces documents, à l’image tremblante des films amateurs, semblent avoir capté par hasard un événement paranormal ou un passage vers un monde parallèle. Tout est fait pour que le spectateur croit à l’authenticité de ces documents pourtant entièrement mis en scène par Jean-Teddy Filippe grâce à un travail spécifi que sur le son et le commentaire.
Suivie d’une rencontre avec Jean-Teddy Filippe

Bibliothèque Serre Cavalier
Partenariat avec l’association Le Toule et l’école Prosper Mérimée
Atelier de sonorisation
Le Mois du fi lm documentaire marque le point de départ d’un atelier de sonorisation de quelques minutes d’un film amateur, à la neige en 1955, issu de la collection « Mémoires filmiques » de l’Institut Jean Vigo de Perpignan. Durant 3 mois, Estelle Brun de l’association Le Toule rencontrera une classe de CM2 de l’école Prosper Mérimée. Ces rendez-vous seront l’occasion pour les élèves de découvrir le cinéma documentaire grâce au visionnement de films et de créer entièrement la bande son d’un extrait du film, à l’aide d’objets ou matières qu’ils trouveront dans la classe ou qu’ils amèneront, de bruitages « à la bouche ». Ils réaliseront donc une création sonore totale ! Le but est de tenter de répondre à cette question : Comment raconte-ton une histoire avec le son et quel rapport avec les images ?

Anthony Maurin

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