Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 14.11.2023 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 253 fois

NÎMES Zize bientôt en spectacle au Novotal Atria : « Faire un personnage femme, c’est casse-gueule »

Zize Dupanier en spectacle au Novotel Atria de Nîmes le 18 novembre 2023. 

- DR/

Thierry Wilson incarne Zize Dupanier sur scène depuis une dizaine d'années. Figure populaire - et voix emblématique - du paysage humoristique français, la Marseillaise, totalement déjantée, mi-cagole, mi-bourgeoise, tourne partout en France avec pas moins de cinq spectacles. C'est La famille mama mia qu'elle présentera à l'auditorium Novotel Atria de Nîmes, ce samedi 18 novembre à 20h30. 

Objectif Gard : Vous allez par monts et par vaux, avec pas moins de cinq spectacles dans vos valises. Ce métier vous fait-il encore marrer, rêver ?

Zize : Oh, vous savez j’ai commencé le théâtre tard, en 2014, après une carrière dans le music-hall et cabaret. Sur scène, ce n’est jamais pareil. C’est d’ailleurs pour ça que c’est du spectacle vivant ! Je m’adapte aux régions, aux villes et à leurs expressions. Je suis seul en scène. J’ai une grande liberté, je peux improviser… D’ailleurs mon régisseur s’arrache les cheveux (rires) ! Si je jouais Le Roi lion à l’affiche depuis 30 ans à Broadway, je n’aurais pas le même plaisir. Pour moi, ce n’est pas un travail. J’ai plutôt l’impression de donner le sourire aux gens et d’essayer de leur faire oublier leurs soucis.

Quel regard portez-vous sur Nîmes ? 

J’ai la chance d’avoir un public fidèle à Nîmes. À chaque fois, mes spectacles sont toujours pleins à craquer. C’est en faisant mes débuts à l’Atria que j’ai pu aller à Montpellier et Béziers. France Bleu Gard Lozère m’a également fait confiance, ce qui m’a fait connaître ici.... Même si venant de Marseille, nous sommes cousins. On a l’accent !

Vous est-il déjà arrivé, alors que vous étiez en civil, de parler sans le vouloir, à la façon de Zize ?

Mon compagnon me dit souvent que je dis parfois certains de ses mots… Quant à l'accent, je l’ai aussi dans la vraie vie.

Est-ce que l’on vous reconnaît dans la rue ?

Avec Internet, on peut voir des photos de moi en garçon. Du coup, les gens me reconnaissent parfois. C’est surprenant. Et puis, en faisant de la radio sur RTL avec Laurent Ruquier, forcément je suis plus connu. Très tôt je me suis rendu compte que j’étais quelqu’un de différent, de part mon orientation sexuelle. Mais il ne fallait pas que ce soit un fardeau. Ma mère et mon père m’ont appris à m’aimer tel que je suis. J’ai eu beaucoup de chance.

Entre Zize et Thierry Wilson, qui préférez-vous ?

Freud aurait trouvé ça très interessant… Zize est très différente de moi. Mais c’est ma créature, comme Jean-Marc avec Jeff Panacloc. Reste que je ne dis pas des choses contre-nature. Faire un personnage femme, c’est casse-gueule. Dans notre spectacle, il n’y a aucune vulgarité, aucun contact avec le public. On me l'aurait reproché. Vous savez, en ayant travaillé avec Michou, qui a donné ses lettres de noblesse au transformisme, il s’agit vraiment d’un art : une imitation à la perfection, du mimétisme… On ne va pas sauter sur les genoux des gens !

Pour en arriver là où vous en êtes, quelles ont été les plus grandes difficultés à surmonter ?

Me taire (rire) ! Ne pas réagir aux haters sur les réseaux sociaux même si j’en ai très peu ou dans mes relations avec certaines personnes du showbiz. Vous savez, j’ai compris que j’allais être artiste à 12 ans. Je traînais au théâtre Toursky de Marseille, dans un quartier pauvre et défavorisé. Ils étaient vus comme des drogués, des saltimbanques… Or, c’étaient de vrais artistes, des poètes sans ambition de notoriété.

Cette fois-ci, vous présenterez à Nîmes La famille mama mia. Zize marie son fils. Un drame quand on aime pas sa bru, non ? Ça promet un véritable défouloir pour toutes les belles-mères qui sont dans le cas là ?

Mais pas du tout ! (Rires) C’est un spectacle que l’on vient voir en famille. C’est très drôle ! Mais à la fin du spectacle, c’est ma bru, on s’aime bien. Dans ce spectacle, ouvert à tous, chacun y trouve quelque chose. C’est ça qui est bien.

Et vous, entendez-vous bien avec votre belle-mère ?

Oh oui. Là-aussi, j’ai beaucoup de chance !

Après le mariage, connaissez-vous la suite ?

Pendant le confinement, j’ai eu peur de m’ennuyer. Du coup, j’ai écrit des albums, un livre et une pièce de théâtre. Alors oui, j’ai déjà la suite ! Mais c’est une autre histoire. Je termine La famille mama mia le 12 janvier 2025 à l’Olympia après plus de 1 500 représentations. La suite viendra après... 

Ça fait plus de 10 ans que Zize existe. Quel est votre secret pour, tout en la gardant intacte, éviter de lasser le public ?

Ne pas se prendre la tête, être toujours en adéquation avec ce que l’on a envie de faire, être sincère… Je m’inspire de la vie de tous les jours. Je me mets à la terrasse d’un café, j’ouvre grands les oreilles et les yeux.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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