Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.04.2023 - La rédaction - 8 min  - vu 3436 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Quelle semaine ! Même une boule de cristal n’aurait pas pu prévoir la semaine de dingue au plan de la politique que nous venons de vivre à Nîmes. Tout a débuté au conseil municipal lundi soir où, à la surprise générale, le maire et son directeur général des services, Christophe Madalle, ont annoncé sacrifier sur la place publique et auprès du procureur de Nîmes, leur adjoint aux Travaux, fidèle depuis bien (trop) longtemps. Sans avancer de preuve matérielle d’un conflit d’intérêt avéré ou d’un moindre favoritisme précis. Non, non, c’est sur le terrain de la confiance, de l’honnêteté, que les deux hommes ont pris leur décision, en leur âme et conscience. Non sans une pointe d’émotion. Surtout pour Jean-Paul Fournier. Cinq jours plus tard, on apprendra qu’en réalité, la dénonciation via l’Article 40 auprès du parquet de Nîmes n’était pas si anecdotique. Après enquête du déontologue, ce sont des faits qui pourraient s’apparenter à du favoritisme, du trafic d’influence, de la corruption passive ou encore de la prise illégale d’intérêt qui seraient au cœur de leur sanction. Place à la justice désormais. Laquelle devra faire la lumière sur la réalité des faits reprochés. Autre évènement au conseil municipal, le maire de Nîmes main dans la main avec Vincent Bouget, son premier opposant communiste, sur l’affaire de la fermeture du bureau de La Poste, boulevard Gambetta. Jusqu’au vote d’un vœu pour appeler à un changement de braquet du groupe postal. En réalité, il s’agit d’une manœuvre politique de Jean-Paul Fournier qui n’a pas découvert lundi dernier que le point de vente de Gambetta allait disparaître. Alors qu’à Nîmes, certains imaginent qu’il est déjà à la retraite, c’est mal connaître la bête politique. Annoncer d’emblée une décision forte et acquiescer à un souhait de l’opposition, belle tactique pour s’éviter une bordellisation de l’assemblée municipale. D’ailleurs, toutes les délibérations lundi soir sont passées comme... une lettre à la Poste. Enfin, comment ne pas revenir sur l’épisode de mercredi ? Franck Proust, président de Nîmes métropole, que certains ont voulu faire sauter de la terrasse, proche de son bureau au 3e étage du Colisée, avec toute son équipe et sans parachute. Il est là et bien là pour plusieurs mois. Et même probablement jusqu’à la fin de son mandat. Si ce n'est après 2026. Il sera difficile à Droite de trouver une alternative au Nîmois. Reste à ses adversaires à débloquer leur assurance vie et de quitter les contrées nîmoises pour quelques années… En parlant d’assurance, Franck Proust en connaît un rayon !

La morale et le droit. Jeudi, vers 10 heures du matin, le président de Nîmes métropole a adressé un courriel à tous les élus pour leur faire part de son soulagement après la décision de la Cour de cassation. En toute transparence, il a voulu partager son émotion : « J’ai profondément ressenti tout au long de ce parcours cette solidarité et très souvent cette amitié, quelle que soient vos sensibilités. Je n’oublie pas non plus la déclaration commune de soutien dès le lendemain de la sentence de la cour d’appel de Nîmes. Ce n’était pas facile pour vous, vous n’étiez pas obligé de me croire et pourtant vous l’avez fait. » Mais c’est la deuxième partie de son texte qui a interloqué quelques personnalités destinataires du message : « Cette victoire où le droit rejoint la morale, elle va nous permettre d’écrire ensemble la suite d’une belle histoire. » Le droit rejoint la morale ? « Les magistrats de Montpellier vont être ravis d’apprendre que leurs collègues de Nîmes ont été immoraux », fait savoir l’un des élus de l’Agglo. « Les juges ne sont pas là pour faire de la moralité mais du droit. Ils évaluent si les règles ont été respectées et si elles sont valides. Ils ne sont pas là pour chercher à y associer des aspects psychologiques extérieurs », complète un autre. La morale, le droit et l’opportunité politique d’une décision en sa faveur ? Un peu de tout cela certainement…

Burgoa, Arles et des chocolats. Hier matin, à 9 heures 30, c’est avec le sénateur Les Républicains Laurent Burgoa que Jean-Paul Fournier avait rendez-vous. Une bonne heure d’échanges pour évoquer l’actualité de la semaine. On ne vous fait pas un dessin... Mais aussi pour évoquer le dossier de l’ANRU qui prévoit un bouleversement urbain des quartiers populaires de Nîmes. L’ancien élu local, ex-directeur de cabinet du maire de Nîmes, a utilisé son flegme habituel et a même réussi à décrocher quelques sourires au premier édile, pas très guilleret après les mauvais coups qu'il doit gérer ces derniers temps. Surtout quand Laurent Burgoa lui a rappelé sa grande forme qui pourrait l’emmener au-delà de 2026. Sur ces quelques échanges de connivence, le maire a quitté la mairie direction Arles pour assister à une corrida, à l’invitation de son homologue arlésien, Patrick de Carolis. Le reste du week-end pascal se déroulera en famille autour d'un bon repas et de quelques bons chocolats. Rappelons ses vertues : la théobromine et le magnésium, substances présentes en grande quantité dans le chocolat, augmentent les effets des neurotransmetteurs tels que la sérotonine, connue pour son rôle sur le stress, l’anxiété et la dépression...

Proust prend le large. Que les successeurs auto-désignés ne se fassent pas trop de film et n'imaginent pas ressortir leur programme de campagne pour la présidence de Nîmes métropole. Ce n'est que le temps du week-end que le président de Nîmes métropole, remis lui aussi de ses émotions, a décidé de prendre le large pour retrouver un peu de douceur familiale. La semaine prochaine, il s’envolera direction le Portugal pour un voyage de presse afin de fêter le lancement de la ligne Nîmes-Porto de l'aéroport de Nîmes. Plusieurs élus seront du déplacement de quatre jours : le maire de Nîmes, le président de la chambre de commerce et d'industrie, Éric Giraudier, son éternel ennemi, Xavier Douais, élu en charge du Tourisme à Nîmes, Jean-Marc Campello, vice-président de Nîmes métropole délégué aux Transports, mais aussi les équipes d’Edeis. Sans oublier deux rédactions : nos confrères de Midi Libre et Objectif Gard. Vous nous connaissez, on ne peut pas s’empêcher. Rendez-vous donc en fin de semaine prochaine pour quelques vidéos en direct de la partie sud-ouest de la péninsule Ibérique en Europe.

Beaux joueurs ? Après nos indiscrétions de la semaine dernière concernant l’absence de déclaration de leurs entreprises auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique dans le cadre de la déclaration d’intérêt, Jean-Marc Campello et Sophie Roulle ont sollicité notre rédaction. Le vice-président aux Transports de l’Agglo nîmoise pour reconnaître son erreur. Alors qu’il aurait déclaré ses entreprises sur la déclaration du patrimoine, il n’avait pas l’information qu’il fallait aussi le faire sur celle pour les intérêts. Pratique, la déclaration d'intérêt n’est pas publique. Du côté de l'adjointe à la Culture de Nîmes, après avoir vu la moutarde lui monter au nez, elle a plaidé la bonne foi. Elle aussi a tout déclaré dans celle du patrimoine. Mais en sus, après avoir été alertée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, elle a communiqué par courriel il y a plusieurs mois l’existence de ses activités professionnelles. Enfin, dans le cadre d’un arrêté municipal, elle avait aussi listé l’ensemble de ses entreprises depuis fin 2020. « Je ne suis ni une voleuse, ni j’ai souhaité cacher quoi que ce soit », nous a-t-elle expliqué. On la croit sur parole. Encore davantage depuis que dimanche dernier, quelques heures après la divulgation de notre indiscrétion, elle a pris soin de mettre à jour sa déclaration d’intérêt. Tout comme Jean-Marc Campello le lendemain. Tout arrive à point nommé à qui sait attendre. Est-ce que la Haute juridiction s’en contentera alors que la déclaration rectificative doit être faite dans les deux mois suivant l'élection ? L’avenir le dira…

Les retrouvailles. Mardi prochain, l’Institut d’Alzon procédera à l’inauguration de la Maison des familles et du relais "petite enfance" au 5 avenue du Général-Leclerc, à Nîmes. Les anciens locaux de l’œuvre Argaud, rachetés par l’établissement privé catholique il y a quelques années, offriront désormais un nouvel accueil de jeunes enfants à Nîmes. Avant l’ouverture officielle du lieu, comme pour tout établissement recevant du public, une visite de la commission de sécurité est organisée par la ville de Nîmes. Et à la grande surprise d’Yvan Lachaud, le directeur de d’Alzon, c’est Richard Tibérino qui a représenté la mairie lors de cette visite. Des retrouvailles alors que les deux hommes politiques ne s’étaient pas revus depuis les municipales de 2020. L'ancien adjoint en charge de la police municipale nîmoise n'aurait pas été très loquace, à peine un "bonjour" et une "bonne journée" à la fin de la visite. Rassurez-vous, l’Institut d’Alzon a eu un bon d’ouverture sans difficulté. L’inauguration a donc bien lieu mardi.

La fête avec Fabien. À Marseille, pour le 39e congrès du Parti communiste français avec les délégués du parti, Fabien Roussel n’oublie pas que pour réussir il faut allier aussi le travail et le plaisir. Selon nos informations, l’ancien candidat à la Présidentielle et patron des communistes sera à Nîmes fin mai à l’occasion de la feria de Pentecôte. Prendre le pouls de la ville, rencontrer les acteurs économiques et associatifs, tisser quelques liens pour 2026 et faire la fête aussi : voici le programme de Fabien Roussel lors de sa prochaine visite dans la cité des Antonins. Sans oublier quelques corridas, bien entendu !

Bord, c’est non. Jeudi dernier, le Parti socialiste gardois a installé le conseil fédéral avec à sa tête, le premier fédéral, Pierre Jaumain. On connaît désormais la présidente du conseil fédéral. Il s’agit de Sarah Piret, déléguée syndicale UNSA. Le bureau fédéral, constitué de 20 membres, a aussi été installé. Pour le fonctionnement de la fédération, Lionel Beretti, a été désigné secrétaire fédéral à la Coordination, Nicolas Ferrière, porte-parole et Alain Castellani, trésorier. Reste la question du secrétariat de la fédération. Proposé à Arnaud Bord, l’ancien premier fédéral, aligné sur Olivier Faure, il l'a tout simplement décliné. Espérant une intégration future, la nouvelle direction va devoir être patiente. Arnaud Bord est clair à notre rédaction : « Aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies suite à un congrès âpre et parfois vif et qu'avant d'écrire une histoire d'amour il faut des preuves d'amour. » Tout est dit.

Ça manoeuvre à Laudun-l’Ardoise. Après deux départs dans la majorité municipale en une semaine, on n’est désormais plus qu’à une démission près d’une nouvelle élection municipale à Laudun-l’Ardoise. Encore faut-il que, dans ce cas, toute l’opposition démissionne aussi pour que le conseil soit amputé du tiers de ses membres. Alors l’enjeu, pour le maire, qui n’a plus d’élu en réserve sur sa liste, est de convaincre certains élus d’opposition de ne pas démissionner et éventuellement de faire monter des élus de leur liste. Yves Cazorla n’a rien à espérer du côté de son ex-premier adjoint, Patrick Pannetier, et de l’ancien maire, Philippe Pécout. Alors à ce petit jeu, Jean-Pierre Laffont, ancien colistier d’Yves Cazorla, avec qui il est parti fâché avant de se lancer en solo aux municipales, est au centre de toutes les attentions. Du maire comme de ses opposants, au sein du conseil municipal et en dehors. Des opposants qui espèrent une nouvelle élection municipale d’ici le mois de juin.

On lève le pied. Après avoir mis en place la vidéoverbalisation en février, la Mairie de Bagnols-sur-Cèze veut revoir les limitations de vitesse aux entrées de la commune. Certaines, comme la route d'Avignon, étaient encore limitées à 70km/h. "Avant l'été", elles devraient toutes être limitées à 50 km/h a annoncé Philippe Berthomieu l'adjoint délégué à l'Urbanisme à la ville de Bagnols-sur-Cèze. L'idée serait aussi d'abaisser la vitesse à 30 km/h dans tout le centre-ville et dans les zones résidentielles. À quand Bagnols sur 16... km/h ?

Comment retirer des billets ? On parle bien sûr des billets d’entrée pour La Chanson de l’année dont la nouvelle édition aura lieu à Nîmes comme révélé par Objectif Gard il y a de nombreuses semaines maintenant. Pour obtenir vos précieux sésames pour assister à ce concert géant présenté par Nikos Aliagas le 17 juin 2023 dans les arènes, il faudra être patient et malin. En effet,  les inscriptions ouvriront au mois de mai sur un site Internet dédié. Attention, le nombre de places sera limité. La ville de Nîmes hésite encore entre quatre ou deux billets par personne. 11 000 places pour une ville de plus de 150 000 habitants, cela risque de faire quelques frustrés.

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