Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 26.11.2023 - La rédaction - 8 min  - vu 3210 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Le tour de Paris. 200 élus gardois au Sénat à l’invitation des sénateurs Denis Bouad et Laurent Burgoa. À l’occasion du Salon des maires, certains en ont sûrement profité pour faire quelques emplettes dans les boutiques parisiennes des Champs-Élysées, Noël approchant à grands pas... D’autres pour discuter avec la Première ministre ou le président de la République à l’instar respectivement de Julien Sanchez, le maire de Beaucaire, ou Valérie Rouverand, la présidente du parti présidentiel Renaissance dans le Gard. Pour le premier, il s’est agi certainement d’exprimer quelques remarques acerbes sur la politique du Gouvernement. Et le manque de moyens pour les maires… Pour la seconde, soutien de la majorité présidentielle, il s’agissait davantage d’exister. Et de rappeler au bon souvenir sa candidature... à la candidature pour la Mairie de Nîmes sous l’étiquette commune Ensemble qui regroupe Renaissance, Horizons et le Modem pour ne citer que ces partis. D’autres encore ont profité de l’occasion pour signer des conventions stratégiques tel le président de la communauté de communes Terre d’Argence, Juan Martinez. Cette semaine parisienne était l’occasion aussi de revoir Françoise Dumas. Qui ,cette fin de semaine, avait choisi de rentrer rapidement dans la capitale du Gard pour ne pas manquer, en tant que conseillère du président de la Garde nationale, la cérémonie de la Sainte-Geneviève, la patronne des gendarmes, célébrée au sein de la mairie de Nîmes. Une ex-députée de plus en plus visible à Nîmes à l’orée des élections européennes… Enfin, cette semaine a débuté par Bruxelles pour Franck Proust. Le président de Nîmes métropole a revu ses collègues du parlement européen avant de rejoindre l’Élysée pour une réunion de travail avec un conseiller du Président sur les dossiers de l’Agglomération. Au salon des maires, le Nîmois a fait le tour de nombreux stands et pris le temps d’échanger avec plusieurs acteurs politiques de premier plan tels David Lisnard, le président des maires de France, ou encore Carole Delga et Laurent Wauquiez, présidents des Régions Occitanie et Rhône Alpes. Il a aussi échangé longuement avec les directions mondiales de Suez ou Veolia. Et fait la connaissance d’un prestataire d’énergie à destination des collectivités, spécialisé en photovoltaïque et gestion de l'électricité par le vent. Une petite graine qui pourrait germer en installation sur tous les bâtiments de l’exécutif intercommunal dans les prochaines années. Objectif : réduction de la facture dans une guerre de l’énergie qui n’a pas dit son dernier mot. Une semaine à Paris qui s’est achevée vendredi et qui a favorisé cette réflexion de l'intéressé : « Ceux qui pensent que c'est enfermé dans son bureau à Nîmes que l’on fait avancer le territoire se trompent. » Mais de qui parle Franck Proust ?

Plus de 40 communes ? Franck Proust a une petite idée derrière la tête : embarquer au sein de l’Agglomération de nouvelles communes après 2026. La première d’entre elles, Remoulins, en délicatesse au sein de la communauté de communes du Pont du Gard. Nicolas Cartailler, le maire de Remoulins a rencontré officiellement le patron du Colisée pour nouer les premières esquisses de ce projet. Pour Franck Proust, l’opportunité est immense, d’autant que d’autres communes pourraient aussi suivre la démarche de Remoulins comme Vers-Pont-du-Gard. Ainsi, Nîmes métropole aurait un atout considérable en matière de tourisme, elle détiendrait trois sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco avec la Maison carrée de Nîmes, l'abbatiale de Saint-Gilles et le Pont-du-Gard. La proximité du site mondialement connu avec la gare de Manduel-Redessan offrirait aussi des leviers économiques en matière de transport… « Remoulins deviendrait la porte d’entrée de Nîmes », lance comme déjà un slogan un proche de Proust.

Mais Fabrice Verdier n’a pas dit son dernier mot. Le président du Pays d’Uzès regarde avec méfiance ce projet de mariage entre Remoulins et l’Agglo nîmoise. Lui qui espérait après Castillon-du-Gard, intéressée pour rejoindre son EPCI, récupérer d’autres communes du coin. Mais le socialiste a quelques arguments pour contrarier les plans de Franck Proust. Aujourd’hui Nîmes métropole n’a pas la compétence crèche et centre de loisirs. En cas d’union avec Nîmes, Remoulins serait contrainte de piocher dans son budget déjà exsangue pour le proposer à sa population. Un proche de Verdier renchérit : « Franck Proust a un argument en or : les fonds de concours. C’est le seul. Après, les maires des petites communes d’Uzège auront bien du mal à convaincre les administrés de prendre tous les inconvénients de Nîmes métropole et de perdre de nombreux pouvoir. » « Les compétences proposées aux communes par l’Agglo de Nîmes sont un atout et certainement pas un handicap. La force d’une grande métropole c’est d’obtenir des services et dispositifs pour des communes qui n’auraient jamais eu les moyens de se payer », répond un élu communautaire. Encore davantage quand en 2026 Nîmes pourra se transformer en communauté urbaine et obtenir des moyens plus conséquents encore.

Gratuit ou pas ? Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes dans son entretien avec Objectif Gard cette semaine déclarait : « Les habitants nous demandent de plus en plus la gratuité comme cela a été fait à Montpellier. C’était d’ailleurs l’un de nos engagements de campagne pour les plus de 70 ans. » Un vœu à l’adresse de Nîmes métropole qui a été entendu. Le bus sera gratuit sur l’ensemble du territoire nîmois à partir du 1er septembre 2024. « Nous l’avons annoncé lors du dernier conseil communautaire, j’ai rencontré aussi le CCAS de Nîmes pour valider la mise en place. C’est comme si c’était fait », fait savoir Franck Proust. Qui semble avoir retenu la leçon : il faut toujours écouter la voix de son mentor… Pour espérer un jour suivre la même voie.

La grande inquiétude de Pont-Saint-Esprit. À l’occasion du Salon des maires à Paris, un déjeuner a été improvisé entre le sénateur Denis Bouad, la présidente du conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot, et Fabrice Verdier, le président du Pays d’Uzès. L’un des sujets de discussion lors du repas : la situation politique à Pont-Saint-Esprit. « Rien ne va plus à Pont-Saint-Esprit et la maire pourrait ne pas aller au bout de son mandat », indique l’un des proches des élus gardois. « Durant le déjeuner, le constat a été partagé : Claire Lapeyronie est dépassée par les événements. Et vient de mettre en dehors de sa majorité, des élus qui pouvaient lui faire entendre raison. Sans compter les cadres de bons niveaux à qui elle a tourné le dos… » L’un des exemples flagrants d’une situation cahotique : « Depuis des années, le Département est favorable à la construction d’un nouveau collège sur la commune. Mais c’est à la municipalité de proposer un terrain… On attend toujours », explique un administratif du conseil départemental. Problèmes politiques, problème d’ingénierie, etc. Pont-Saint-Esprit est plus isolée que jamais. À qui va profiter cette situation ?

Bastide Médical et Nîmes Olympique ? Alors que la direction de Bastide Médical avait acté la volonté de prendre au moins 10 000 m2 de superficie pour construire son nouveau siège social dans le futur quartier du nouveau stade des Costières, les derniers épisodes autour du Nîmes Olympique semble avoir refroidi les ardeurs. « Le projet initialement porté par Rani Assaf, avec le soutien de la Mairie, était une belle opportunité pour le Groupe en raison notamment de sa proximité avec notre siège actuel à Caissargues », explique un proche de Vincent Bastide. Mais aujourd’hui, vu le contexte économique autour du projet, et les récentes décisions municipales de non-délivrance du permis de construire, « on croit comprendre que le projet est mal embarqué ». Par ailleurs, Bastide Médical n’est plus autant contraint à une extension de son siège. Le télétravail a libéré des espaces, le contexte économique dégradé avec des taux d’intérêts bancaires en hausse constante et le coût des matériaux font dire qu’il est raisonnable d’attendre. « Malgré le développement du Groupe, nous disposons aussi d’autres bureaux sur Nîmes. On attend de disposer de l’ensemble des éléments pour se positionner définitivement et arrêter notre décision. » Quand on commence à dire que l’on réfléchit autour d’un projet déjà acté, c’est qu’il y a des chances pour qu’il ne se fasse pas.

La mise au point de Touzellier. Après notre article sur "5 000 hectares de terres agricoles menacés sur Nîmes", le maire de Générac, premier vice-président à Nîmes métropole et président du Scot Sud Gard nous a écrit. « Les compensations à l'échelle de Nîmes métropole qui concernent les projets d'aménagement à venir sont 100 ha (hors Magna Porta) et 200 ha pour Magna Porta. Ce chiffre de 300 ha de compensations au total, était avant le travail de la commission aménagement et des services de Nîmes métropole de plus de 800 ha. Ce qui prouve que l'agglomération a pris à bras le corps cette stratégie d'ERC : éviter, réduire, compenser. » Et de Frédéric Touzellier de rappeler « que l'Agglomération a mis tout le monde autour de la table : chambre d'agriculture du Gard, SAFER 30, syndicats agricoles et services de l'Agglomération en charge de l'aménagement pour évoquer cette problématique et travailler collectivement sur des solutions. » Rappelons que les ratios de compensations, un hectare aménagé génère quatre à cinq hectares de compensations, ne sont pas à la main des collectivités territoriales, c’est l’État qui décide ces normes.

Qui est amer ? Sophie Roulle, l’adjointe à la Culture de Nîmes n’est pas exempte de critiques depuis le début du mandat en 2020. Passer après Daniel-Jean Valade à la tête de la Culture de Nîmes n’était pas forcément un cadeau... Pourtant, reconnaissons que ces derniers mois, l’élue réussi son mandat. Entre la nouvelle programmation de la saison au théâtre Bernadette-Lafont, le travail autour de l’obtention du label scène nationale attendue depuis plusieurs années, la double présentation de la Contemporaine de Nîmes à Paris et localement qui a attiré la presse locale et nationale notamment spécialisée. Et qui annonce un printemps 2024 exceptionnel avec un parcours artistique dans toute la ville. Sans oublier l’exposition à Carré d’art consacrée à Claude Vialat au succès mérité depuis plusieurs semaines. Reste l’écueil de la fermeture de la médiathèque Marc-Bernard à Pissevin depuis plusieurs mois. En la matière, l’adjointe n’a pas su, jusque-là, faire une proposition alternative et immédiate qui lui ferait gommer définitivement son image d’une élue positionnée surtout et avant tout, sur la culture élitiste. Gageons qu’elle en a encore sous le pied d’ici 2026 pour s’emparer de la culture populaire au sens noble du terme.

Ryanair marque le pas ? Alors que ces dernières années, la compagnie aérienne, sous l’impulsion de l’exécutif nîmois et de son délégataire Edeis, avait investi à Nîmes avec de nouvelles lignes vers Dublin, Edimbourg ou encore Porto, l’année 2024 s’annonce plus délicate. Les négociations qui ont débuté depuis la fin de l’été sur l’arrivée d’une nouvelle ligne vers l’Espagne et l’Italie, n’ont pas encore abouti. « Les arguments sont là, les nouvelles lignes sont un succès à Nîmes mais Ryanair a une vision d’ensemble du territoire français. » La problématique de la mise à disposition d’avions en France en est une. Pour convaincre la direction irlandaise, Franck Proust qui ne perd pas espoir, a pris sa plus belle plume et a écrit un courrier en anglais, pour apporter les arguments nécessaires. Pas sûr que cela suffise. « Si déjà on parvient à conserver toutes les lignes existantes avec un peu plus de rotation sur 2024, on sera gagnant », signifie un proche du dossier. Les prochaines semaines seront déterminantes.

La chanson de l’année de retour. « C’est en bonne voie » nous indique la Mairie de Nîmes. Qui reste prudente car la première chaîne de télévision en Europe fait monter les enchères ces derniers jours « Ils veulent deux soirées pour le prix d’une. Il y a la Chanson de l’année mais ils veulent aussi tourner une soirée d’humour. » La gourmandise de TF1 est aussi liée à une stratégie d'économies d’échelle. Installer tout un barnum pour une seule soirée coûte extrêmement cher. « Avec une seconde soirée, diffusée durant l’été 2024, la Une pourra amortir ses dépenses. » Pour la Ville, c’est aussi une bonne nouvelle pour faire plaisir aux habitants. Chaque année, ce concert à ciel ouvert est une frustration pour beaucoup de Nîmois. Cette fois, le double des habitants pourrait en profiter…

La rédaction

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio