« Vous savez, moi ça fait 30 ans que je suis en campagne ! », plaisante Franck Proust pour éluder la question. Hier matin, sa visite dans les halles avait tout d’un déplacement de campagne. Il y avait d’abord un candidat : Franck Proust, président LR de Nîmes métropole. L'homme politique était entouré de ses collaborateurs, aux longs manteaux sombres. L’édile est arrivé avec un léger retard, une manière de se faire désirer, entre les pommes de terres et pâtés nîmois. Nul doute que son déplacement avait été savamment pensé. Bien orchestré même, par sa cheffe de cabinet, Priscillia Salelles, proche de Claire Arnal, propriétaire de la poissonnerie Carmen. Devant les journalistes, Franck Proust serre des paluches au milieu d’une armada d’agents de Suez, venus expliquer aux 72 commerçants quoi faire de leurs déchets. En ce moment, c’est le gros problème des halles. La faute à qui ? En juin dernier, Nîmes métropole arrête de ramasser les ordures des étaliers, s’appuyant sur la loi. La patate chaude est refilée à la mairie, propriétaire des halles. « Elle était au courant depuis 2021 », fait remarquer une source à l’Agglo. De juin à décembre, la Ville demande à Océan - chargée de la propreté - de s’en occuper. Coût de la prestation : 37 000 €. Sauf qu'à partir de janvier, le maire décide de facturer le service aux commerçants, soit 500 € par étalier. Un coup de massue. Seulement, comme Zorro, le sauveur Franck Proust est arrivé. Il a demandé à la société Suez - qui ramasse les déchets de Nîmes métropole - de conclure un contrat avec les halles. Le montant de la prestation est alors ramené à 100 € par mois. Franck Proust a-t-il mis le feu pour mieux pouvoir l'éteindre ? À deux ans des municipales, les étaliers se feront leur idée.