D’ordinaire calme et diplomate, le président de l’Association des maires du Gard a bondi à l’annonce de la nouvelle mesure de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. À compter du 1ᵉʳ juillet 2025, il sera interdit de fumer sur les plages, à proximité des écoles, dans les jardins publics, aux arrêts de bus… En somme, dans tous les lieux publics fréquentés par des enfants. « Sur le principe, nous sommes tous d’accord », introduit Philippe Ribot, également maire de Saint-Privat-des-Vieux. L’adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes, Richard Schieven, qui a arrêté de fumer il y a un an, parle même « d’urgence sanitaire ».
Que ce soit à Nîmes ou dans de plus petites communes, plusieurs maires ont déjà pris des arrêtés interdisant le tabagisme dans les aires de jeux ou devant les écoles. « Ce sont des espaces fermés que nous arrivons à maîtriser », poursuit Philippe Ribot, en soulignant que sa commune ne dispose que de deux policiers municipaux. Alors, « avec ce nouveau décret, les espaces concernés sont bien plus vastes et donc plus difficiles à surveiller et à délimiter ».
« Des effets d’annonce »
À Nîmes, l’adjoint à la sécurité n’a pas encore réfléchi à la mise en œuvre de cette nouvelle règle. Toutefois, par expérience, il concède : « Faire la chasse aux fumeurs, on ne va pas y arriver. On a déjà tellement à faire. Ce sera un rappel à la loi… Et puis, c’est aussi une question de respect des autres. Moi, personnellement, le tabac me dérange. » Philippe Ribot, lui, se montre plus véhément : « Comment, en tant que maire, vais-je pouvoir faire respecter cette nouvelle réglementation, que je juge stupide ? L’État pense-t-il sincèrement que les collectivités ont les moyens de contrôler les fumeurs sur les plages ? Ce ne sont que des effets d’annonce ! »
Le président de l’Association des maires du Gard reconnaît néanmoins que ce décret a le mérite d’instaurer une infraction sanctionnée par une amende de 135 € : « Ce sera plus facile pour nos policiers municipaux de verbaliser. La procédure est plus simple quand il s’agit d’un décret gouvernemental plutôt que d’un arrêté municipal. »