Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 30.09.2024 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 780 fois

GARD Crise viticole, langue bleue, abattoir d'Alès... Les agriculteurs en colère

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En conférence de presse, ce vendredi, la Chambre d’agriculture a listé les problématiques du secteur. Des dossiers sur lesquels devra travailler Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture. 

« On attend beaucoup de la ministre qui a été mise en place. Si nous n'avons pas des signaux forts, on ne répondra plus de l’avenir », lance Magali Saumade, présidente de la Chambre d’agriculture du Gard. Alors que les vendanges se terminent, les viticulteurs accusent une baisse de rendement de 40 %. « En année normale, c’est plus de 3 millions d’hectolitres. Là, nous en aurons 2,4 M », relève Jean-Louis Portal, secrétaire général de la Chambre, « il nous reste des stocks de 2023, mais l’équilibre du marché va être difficile à trouver. » 

Prime à l’arrachage 

Magali Saumade a annoncé que les primes à l’arrachage avaient été accordées par l’Union européenne : 120 M€ programmés pour 30 000 hectares au niveau national. Cette enveloppe suffira-t-elle ? « Certainement pas. À lui seul, le Gard fait toute l’enveloppe », ajoute Jean-Louis Portal. La Chambre aura prochainement une projection plus fine du volume possible à arracher dans le département. Quid du devenir de ces terres ? « On travaillera avec toutes les filières concernant l’avenir du foncier », poursuit la présidente, « aujourd’hui, nous n’avons pas encore d’études sur les filières à valoriser à la place des vignes. Certaines cultures n’ont pas besoin de volume supplémentaire. On ne va pas ajouter de la crise à la crise. »

Virus de la langue bleue 

Côté élevage, une crise sanitaire arrivant d’Espagne touche les ovins et bovins avec 2 000 cas de foyers en Occitanie : la FCO (Fièvre catarrhale ovine), plus couramment appelée langue bleue. « Très peu de vaccins ont été faits en 2023… Dans les Pyrénées-Orientales, ils perdent jusqu’à 30% de leur cheptel », relève Fanny Tamisier, secrétaire adjointe spécialisée sur les questions de l'élevage. Une situation qui peut avoir une incidence sur les subventions versées par la PAC (Politique agricole commune) : « étant donné qu’ils n’ont plus assez d’animaux, ils ne respectent plus les critères ». 

L'abattoir d'Alès en sursis

Concernant l’abattoir, « la liquidation d’Alès viande a fait baisser le nombre de tonnages. La structure a été mise en cessation de paiement. Elle a six mois pour trouver un repreneur. » Les services de la Chambre travaillent avec la Safer pour identifier un foncier permettant de relancer l’abattoir. « Il faut que les gens reprennent confiance en l’abattoir, mais aussi que les collectivités puissent avoir l’autorisation d’entrer dans la gestion en reconnaissant cet outil comme étant d’utilité publique », souligne Magali Saumade. Or, « aujourd’hui, il y a une incohérence entre les faits et le discours politique qui vantent les circuits courts et les plans de décarbonation. »

Coralie Mollaret

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