Pour l’heure, pas de fumée blanche. Le président des pompiers du Gard, Alexandre Pissas, et le préfet Jérôme Bonet doivent se revoir afin de se mettre d’accord sur le nom du futur directeur du SDIS (service départemental d’incendie et de secours). Nommé en 2023 au poste de directeur « par intérim », le colonel Thierry Carret partira à la retraite en 2026. L’offre d’emploi pour le recrutement du nouveau directeur a été clôturée le 27 septembre.
Un poste à haute responsabilité
« Aujourd’hui, nous avons deux excellents profils. Ils sont dans la short-list et le choix n’est pas simple… », commente l’une de nos sources. Le prochain directeur sera amené à diriger les pompiers du Gard ces dix prochaines années, soit un contrat de cinq ans renouvelable une fois. Le département concentre l’ensemble des risques : incendie, inondation et, dans une moindre mesure, aléas sismiques. Avec près de 750 sapeurs-pompiers professionnels et 2 000 volontaires, le Sdis du Gard compte parmi les plus gros de sa catégorie B.
La situation est d’autant plus délicate que les deux candidats sont, selon nos informations, des « amis ». D’un côté, le colonel Sébastien Paletti, 53 ans, originaire du Gard, assez apprécié de la préfecture… Le Gardois a démarré sa carrière sur sa terre natale, gravissant les échelons. Après quinze ans d’activité, il part en Haute-Savoie pour devenir directeur adjoint du Sdis. En 2019, il intègre le ministère de l’Intérieur, devenant conseiller sécurité civile auprès du ministre.
Préfet-président : une entente impérative
Face à lui, Vincent Honoré, 53 ans également, directeur du Sdis de l’Ardèche. Originaire des Bouches-du-Rhône, ingénieur chimiste et titulaire d’un master en management, il a fait ses armes au bataillon des marins-pompiers de Marseille. Lui aussi a franchi les étapes une à une avant d’accéder à un poste de direction en Haute-Savoie. Il est directeur des pompiers ardéchois, sensibilisés, eux aussi, au risque incendie, depuis trois ans. Ce profil de meneur d’hommes, s’est attiré les faveurs d’Alexandre Pissas, président du Sdis du Gard.
Jérôme Bonet et Alexandre Pissas, représentant la double autorité, doivent se mettre d’accord. « Le préfet a un argument massue : il se dit qu’avoir une personne qui a l’oreille du ministre de l’Intérieur peut aider le territoire. Ce type de profil ne s’est jamais présenté… », poursuit une source. Si les deux recruteurs n’arrivent pas à se mettre d’accord, la direction générale de la sécurité civile fera un nouvel appel à candidatures. « Ce genre d’affaire, ça peut durer… », ironise-t-on. Nul doute que, vue de Paris, le Sdis du Gard n’est pas tout à fait comme les autres.