Publié il y a 19 jours - Mise à jour le 12.11.2024 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 472 fois

NÎMES MÉTROPOLE L’Agglo tient bon malgré le régime sec de l’État

En 2025, Nîmes métropole sera mise à contribution par l’État pour réduire le déficit public. Toutefois, la taxe sur les ordures ménagères va baisser de 10% et Nîmes métropole a, semble-t-il, un nouveau partenaire permettant de faire baisser ses frais financiers. 

Un budget à effet kiss cool avec de bonnes et, moins bonnes nouvelles. La première, c’est le tour de vis budgétaire imposé par l’État dans un contexte inflationniste. L’an prochain, le Gouvernement prévoit de ramener son déficit à 5%. Pas le choix pour Nîmes métropole qui devra, à l’instar d’Alès Agglo, y contribuer… Si le rapport d’orientation budgétaire 2025 de la collectivité avait déjà été bouclé, « les annonces du Gouvernement nous ont conduits à nous remettre au travail, pour trouver 4,2 M€ en moins de 10 jours ! », annonce le président de Nîmes métropole, Franck Proust, ce mardi, en conseil communautaire. Et d’ajouter, combatif : « Lorsque ce type de mauvaise nouvelle tombe, on ne gémit pas, on bosse pour trouver des solutions »

Coup de ciseau de l’État 

L’État va principalement taper dans les recettes de l’Agglo, d’un montant de 264,2 M€ en 2025, soit une baisse de 13,8 M€ par rapport à 2024. On y retrouve le reversement de la TVA ponctionné de 1 M€ ; 1,8 M€ en moins de recettes fiscales et 300 000€ rabotés sur la DGF (Dotation globale de fonctionnement). La « potion » est d’autant plus « amère » que l’État oblige, en parallèle, la collectivité à valoriser les cotisations retraite de 400 000€ pour leurs fonctionnaires. 

« On a fait des coupes très sévères pour y remédier », fait-on savoir au Colisée. L’ensemble des services de Nîmes métropole ont été mis à contribution pour économiser 400 000€. Concernant les transports, le développement de certaines lignes a été reporté. Des subventions servant à financier les vendredis de l’Agglo, le festival de Jazz ont été rabotées de 10%. Les JMS (Journées méditerranéennes des saveurs) continueront à être organisées tous les deux ans.

Côté investissement, 10 M€ ont été décalés, permettant de limiter le coût des frais financiers. « Cet effort est une attaque injuste contre les collectivités et nos concitoyens et viennent s’ajouter aux conséquences de l’inflation ! C’est votre majorité (Le Premier ministre Michel Barnier étant LR) qui n’en est qu’une parce que soutenu par le RN », a attaqué son opposant et président du groupe de la Gauche unie, Vincent Bouget.

Les bonnes nouvelles de 2025 

Malgré ce contexte, quelques bonnes nouvelles : les recettes liées à la fiscalité des entreprises restent dynamiques. Les bons résultats du budget des déchets permettent une baisse de 10% de la Teom pour atteindre 10,51%. Les dépenses liées à la gestion des déchets ont baissé grâce au changement de pratique des usagers (meilleur tri des plastiques, des déchets verts…), à la fin de l’enfouissement — très onéreux — des déchets de Bernis, Caissargues, Marguerittes et Milhaud qui partent désormais à l’incinérateur, mais aussi à la fin de l’emprunt sur l’incinérateur. 

Concernant le reste des dépenses, d’un montant prévisionnel de 213 M€, l’année 2025 verra le lancement de la ligne T5 reliant la gare à la Vaunage. À Caissargues, l'extension un temps décalée du Tram’bus atteindra le rond-point du chemin des canaux. Un projet décalé dans le temps à hauteur de 4,4 M€. Côté investissement, 80 M€ ont été budgétisés. Un bon niveau d’investissement dans lequel on retrouve la poursuite du cadereau d’Uzès pour 32 M€, l’achat de matériel roulant pour 6,3 M€, le renouvellement des vélos Tango pour 400 000€ ou les travaux des réseaux d’eau et d’assainissement à hauteur de 25 M€.

La banque européenne d’investissement tape à la porte 

Reste que la baisse des recettes combinée à la hausse des dépenses impactent l’épargne brute qui tombe à 50,6 M€ contre 73,6 M€ l’an dernier, amenant l'endettement à 493 M€. Un chiffre qui inquiète le maire de Marguerittes et président du groupe Intérêts et esprit communautaire, Rémi Nicolas : « C’est beaucoup, beaucoup trop… La vigilance en matière d’endettement est la mère des batailles. »

Le président de Nîmes métropole préfère, lui, voir le ratio de désendettement de 9,8 ans. Celui-ci pourrait permettre à Nîmes métropole de bénéficier des emprunts de la Banque européenne d’investissement, dont le taux d'intérêt est plus faible que ceux des banques vers lesquelles l'Agglo a coutume de se tourner. À chacun sa vision des choses. 

Coralie Mollaret

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