BAGNOLS/CÈZE Psychiatrie : l'unité de soins du château de Coulorgues fête ses 20 ans
L'unité psychiatrique de soins en réadaptation du château de Coulorgues fête ses 20 ans. L'établissement accueille des patients atteints de psychose, schizophrénie et autres maladies mentales.
Un peu à l'écart de Bagnols-sur-Cèze, le long du chemin de Carmignan, est implanté le château de Coulorgues. Ce bâtiment autrefois laissé à l'abandon abrite depuis 20 ans une unité psychiatrique de soins en réadaptation (UPSR) de l'ASVMT (*), anciennement basée à la Chartreuse de Valbonne. À l'époque, 1,8 million d'euros de travaux avaient été investis pour transformer ce nouveau site en un écrin chaleureux et adapté aux patients.
Aujourd'hui, une quarantaine de personnels y travaille. En 20 ans d'existence, l'UPSR du château de Coulorgues a accueilli environ 800 patients. L'établissement a un agrément de 46 places et une capacité d'accueil de 53 lits. Ici, les patients apprennent à vivre avec leur maladie dans l'objectif d'ensuite retourner dans le milieu de vie ordinaire. Au-delà de la résilience, le projet de soins est tourné vers la réinsertion : "On les accompagne pour aller vers le plus d'autonomie possible. On leur fait aussi découvrir des métiers lors d'ateliers", explique Christian Gilles, président de l'ASVMT.
Il atteste : "Chaque année, on a des sorties positives où les patients retournent dans un milieu de vie ordinaire ou en ESAT (Établissement et service d'aide par le travail)." Mais avant d'en arriver à cette heureuse étape, les patients suivent un long processus de réadaptation. Au château de Coulorgues, la maladie mentale n'est pas vue comme une fatalité mais comme un handicap qu'il faut apprendre à accepter, à connaître et à gérer pour se sentir mieux et mieux vivre avec les autres. "Vous contribuez à changer le regard des autres qui méconnaissent la psychiatrie et peuvent avoir peur de cette différence", félicite Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien.
Rééducation, cognition et sport pour mieux vivre avec la maladie
Petit à petit, les regards sur la maladie mentale évolue. La prise en charge aussi : "Avant, les patients sortaient de l'hôpital avec un traitement, mais sans suivi. Ils ne savaient pas quelle était leur pathologie, ils ne savaient pas pourquoi ils devaient prendre leur traitement. Après on s'étonnait qu'ils arrêtaient de le prendre", recontextualise Jean-Paul Bonthoux, médecin psychiatre à UPSR bagnolaise. Lui et toute l'équipe du château de Coulorgues ont dès le début introduit les bons outils pour la prise en charge des patients. Notamment la remédiation collective qui est une sorte de "rééducation du cerveau" dont les capacités ont pu être endommagées par la maladie (mémoire, attention...).
Il y a également un travail sur la cognition sociale pour les personnes schizophrènes : "Elles ne sont pas forcément capables de lire correctement les expressions du visage. Un sourire peut être perçu comme une menace", détaille le médecin psychiatre. Ensuite, l'activité physique adaptée a fait son apparition dans le processus de réadaptation : "Le sport permet de retrouver des capacités motrices, psychiques et sociales." Les patients suivent également des ateliers d'expression créative, des ateliers pour apprendre à faire leurs courses, à faire à manger avec un budget restreint...
Vers une ouverture à l'hospitalisation de jour et à l'ambulatoire ?
Ces derniers peuvent rester jusqu'à 2 ans ou 2 ans et demi dans l'établissement bagnolais. Selon le Dr Jean-Paul Bonthoux, ces derniers temps, ils "restent plutôt en moyenne autour de 9 mois". Le turn-over est plus rapide qu'avant car les patients sont moins chroniques et l'efficacité des traitements a augmenté.
Vingt ans après ses débuts, l'UPSR du château de Coulorgues s'apprête à relever d'autres défis. Suivant les nouvelles orientations des pouvoirs publics, l'équipe de direction réfléchit à faire évoluer son offre de soins en s'ouvrant à l'hospitalisation de jour et à l'ambulatoire. Car encore maintenant, l'établissement fonctionne à 100 % en hospitalisation complète.
(*) Créée en 1926, l'ASVMT (Association de secours aux victimes de maladies tropicales) administrait au départ un sanatorium pour lépreux à la Chartreuse de Valbonne. En 1975, elle a opéré une profonde reconversion de ses activités en proposant un service de postcure psychiatrique. L'ASVMT gère aujourd'hui plusieurs entités : la résidence Lou Ventabren à Pont-Saint-Esprit, la résidence Marie-Durand à Laudun-l'Ardoise, l'UPSR du Château de Coulorgues à Bagnols-sur-Cèze, un ESAT (Établissement ou service d'aide par le travail). Elle chapeaute également l'entreprise adaptée Valbonne services qui emploie non pas 6% de travailleurs handicapés comme il est imposé aux sociétés de plus de 20 salariés, mais 75%.
Santé
Voir PlusActualités
NÎMES Le CHU sensibilise pour la Journée mondiale de l’ostéoporose
Politique
ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
Actualités
OCCITANIE Carole Delga à la rencontre des agriculteurs
Actualités
SANTÉ L’intégralité des pharmacies de garde ce dimanche 13 octobre 2024 dans le Gard
Santé
BAGNOLS/PONT-SAINT-ESPRIT Le Dr Makosso propose deux conférences sur la ménopause
Actualités
NÎMES Une journée consacrée aux soins palliatifs au Kinépolis
Alès-Cévennes
FAIT DU SOIR Près de l'ancienne cave, Vézénobres accueillera son pôle de santé en novembre
Santé
ÉDITORIAL Fraude à la carte vitale : où est la vérité ?
Nîmes
NÎMES Opération parapluies roses !
Actualités
ALÈS Les urgences de la Clinique Bonnefon vont rester ouvertes toute la journée
Actualités
NÎMES Le CHU veut sensibiliser le public lors de la Journée Mondiale de Lutte contre la Douleur 2024
Santé
PAYS D’UZÈS Un programme d’animations pour parler de la santé mentale
Santé
PAYS D’UZÈS La tournée du Mois sans tabac de passage
Actualités