Publié il y a 12 h - Mise à jour le 02.05.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 146 fois

NÎMES Des premiers secours spécifiques à la surdité

Croix Rouge CROP Paul Bouvier surdité Gard formation gestes premiers secours (Photo Anthony Maurin)

La Croix Rouge et le CROP Paul Bouvier s'unissent pour former les jeunes atteints de surdité aux gestes de premiers secours (Photo Anthony Maurin)

Pour la première fois dans le Gard, la Croix-Rouge du Gard et le Crop Paul Bouvier aident des jeunes atteints de surdité.

Croix Rouge CROP Paul Bouvier surdité Gard formation gestes premiers secours (Photo Anthony Maurin)
Le siège nîmois de la Croix Rouge (Photo Anthony Maurin)

Fidèle à sa tradition d'innovation dans le domaine de la formation, la Croix-Rouge française accueillait des adolescents atteints de surdité pour une formation aux premiers secours adaptée à leurs besoins spécifiques.

Cette action, menée en partenariat avec le CROP (Centre de Rééducation de l'Ouïe et de la Parole) Paul Bouvier, s’inscrivait dans une initiative plus large visant à rendre le programme de formation aux gestes de secours (dispositif national APS – Apprendre à porter secours) accessible à tous, y compris aux enfants en situation de handicap auditif.

Pourquoi ? Pour permettre à des enfants sourds d'accéder à une formation obligatoire dans le cursus scolaire, indispensable, mais souvent inaccessible ou mal adaptée à leurs besoins spécifiques.

En effet, de nombreux enfants sourds n'ont pas pu bénéficier du programme APS alors qu’ils étaient élèves de primaire, celui-ci n’était pas suffisamment ajusté à leurs particularités.

Pour rendre cette formation accessible, 14 formateurs gardois de la Croix-Rouge française ont été formés à l'adaptation des gestes de secours et à la pédagogie, afin de répondre aux besoins des enfants en situation de handicap. L'un de ces formateurs est d’ailleurs lui-même sourd et a bénéficié de la prise en charge du CROP dans son enfance. Aujourd’hui aide-soignant au CHU de Nîmes Carémeau, il est un témoignage vivant et inspirant pour les jeunes participants.

Selon Sébastien Teyssier, formateur à la Croix-Rouge française et instigateur de cette démarche, « cette initiative est un modèle d'inclusion, qui permet à des enfants sourds d'acquérir des compétences vitales et de se sentir pleinement acteurs de leur sécurité et de celle des autres. La Croix-Rouge française et l'Association Paul Bouvier œuvrent ensemble pour offrir à ces jeunes un avenir où la formation aux premiers secours est véritablement accessible à tous. »

Pour Anne-Catherine Bénézet, responsable du service accessibilité du CROP Paul Bouvier, « Cette démarche vise à adapter les dispositifs de formation proposé par la Croix-Rouge Française aux besoins spécifiques des jeunes accompagnés par nos services. Par cette action, l’Association Paul Bouvier réaffirme son engagement en faveur de l’accès aux droits et de la promotion de la citoyenneté. »

À l'issue de la session du 30 avril, les neuf adolescents formés auront la possibilité d’accompagner lesformateurs de la Croix-Rouge française lors des prochaines étapes du projet. Ils deviendront ainsi« initiateurs » et participeront activement à des sessions destinées à des élèves de primaires souffrant de surdité ou atteints de dyspraxie, prévues en mai et juin 2025.

Une dernière étape aura lieu en octobre 2025, avec l'organisation d'une journée de stage pour enfants.

Cette journée vise à renforcer les compétences acquises lors des sessions précédentes et à permettre aux enfants de mettre en pratique les gestes de premiers secours dans un cadre concret.

L’objectif de la Croix-Rouge du Gard est de former, en 2025, l’ensemble des enfants accueillis par le CROP Paul Bouvier et d’instaurer, dès l’année suivante, un programme de formation annuel.

Croix Rouge CROP Paul Bouvier surdité Gard formation gestes premiers secours (Photo Anthony Maurin)
La Croix Rouge et le CROP Paul Bouvier s'unissent pour former les jeunes atteints de surdité aux gestes de premiers secours (Photo Anthony Maurin)

Aujourd’hui, le CROP Paul Bouvier intervient dans les départements du Gard et de l’Hérault pour accompagner des enfants et/ou jeunes déficients auditifs ou porteurs de troubles spécifiques du langage. De plus, dès cette rentrée 2021, le CROP ouvre un nouveau service dans le Gard pour des jeunes porteurs de troubles du spectre autistique. Mais par le passé… Remontons le fil de l’histoire.

En septembre 1856, les premiers enfants sourds arrivaient à Saint-Hippolyte-du-Fort. C’était la volonté d’hommes et de femmes engagés dans l’Église protestante, qui souhaitaient construire une œuvre durable en faveur de ces enfants déshérités que l’on ne disait pas encore handicapés.

L’association qui s’est constituée a su mobiliser des moyens importants et s’entourer de professionnels compétents pour que ces enfants s’expriment, reçoivent un enseignement et trouvent leur place dans la vie. Elle a été reconnue d’utilité publique en date du 3 mai 1865.

L’œuvre a toujours su évoluer pour s’adapter aux besoins des enfants et jusqu’à ce jour, elle ne s’est jamais interrompue. Paul Bouvier, pasteur de 46 ans et titulaire du certificat d’aptitude aux fonctions de professeur des sourds-muets, prend ses fonctions le 1ᵉʳ novembre 1875 et se lance dans la construction de bâtiments propres à l’œuvre. Mais il est aussi propagandiste inlassable de la méthode articulée.

La première pierre pour la construction de l’établissement est posée le 17 juillet 1877. L’ensemble de l’Institut est construit rapidement de 1877 à 1879. C’est en 1983 que l’institut adopte son nom officiel : Centre de rééducation de l’Ouïe et de la Parole, Institut Paul Bouvier.

Le pôle « enfants » constitué du Centre de rééducation de l’Ouïe et de la Parole (CROP) Paul Bouvier et de ses services, a atteint une capacité de 250 personnes (180 places).

Chaque jour, les bénévoles de la Croix-Rouge française interviennent auprès des plus démunis afin de leur apporter assistance et réconfort. Grâce au maillage d’actions territoriales, les unités locales peuvent répondre à tout instant aux besoins quotidiens. L’objectif ? Ne tolérer aucune souffrance.

Dans le Gard, sur les 500 bénévoles, environ 250 personnes agissent dans l’action sociale.

Des structures de proximité couvrent l’ensemble de notre département. La Direction départementale de l’action sociale vient en soutien pour assurer la circulation des bonnes pratiques, coordonner les actions nationales, régionales et départementales.

Les dispositifs prévisionnels de secours (DPS) ont pour objectif de rapprocher les services de secours au plus près de certaines manifestations afin de réduire les délais d’intervention. Toute l’année, 250 secouristes bénévoles se relaient pour répondre à la demande. 250 intervenants secouristes, donc, tous bénévoles et qui se positionnent sur les postes de secours en fonction des besoins et des qualifications demandées. Mais aussi 1 200 postes de secours assurés en moyenne par an par les équipes sans oublier les 44 véhicules légers, véhicules de secours, véhicules logistiques…

Anthony Maurin

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