Publié il y a 13 h - Mise à jour le 26.07.2025 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 1173 fois

SANTÉ Le CHU de Nîmes veut en finir avec les troubles liés à l’alcool et à la dépression

Le professeur Amandine Luquiens (Photo CHU Nîmes)

Le professeur Amandine Luquiens (Photo CHU Nîmes)

L’établissement de santé nîmois participe à une étude pilote en France et qui explore le potentiel de la psilocybine dans le traitement des troubles liés à l’alcool et à la dépression.

CHU Nîmes carémeau (Photo CHU Carémeau)

Une équipe de chercheurs français vient de publier les résultats prometteurs d’une étude pilote évaluant l'utilisation de la psilocybine, une substance psychédélique, en complément d’une psychothérapie chez des patients récemment sevrés vivant avec à la fois de trouble sévère de l’usage d’alcool et de dépression.

Menée au sein d’un programme de soins intensifs en addictologie, cette étude contrôlée randomisée, en double aveugle, est la première en France à explorer cette approche thérapeutique innovante.

Cette étude, baptisée PAD (Psilocybin in Alcohol Dependence), a été récemment publiée dans la prestigieuse revue scientifique internationale Addiction, soulignant la portée mondiale de ces travaux. Ce rayonnement illustre le dynamisme de la recherche en santé mentale et addictologie menée au CHU de Nîmes, et son intégration dans les grands réseaux scientifiques internationaux. La publication dans une revue aussi reconnue marque une étape importante pour la visibilité de la recherche française dans le domaine des thérapies innovantes.

Trente patients adultes, sevrés depuis deux à huit semaines, ont participé à l’essai. Ils ont reçu deux séances de psilocybine à dose élevée (25 mg) ou très faible (1 mg, placebo actif), espacées de trois semaines, en complément de leur prise en charge habituelle.

CHU Nîmes carémeau (Photo cabinet MBA)

Les patients ayant reçu la dose élevée ont présenté des taux d’abstinence significativement plus élevés à 12 semaines (55 % contre 11 % dans le groupe placebo), une réduction plus importante des jours de consommation d’alcool, ainsi qu’une diminution des envies de consommer. Les symptômes dépressifs ont également été réduits dans les deux groupes.

L’étude montre que ce protocole est faisable et bien toléré dans un cadre hospitalier français, malgré quelques effets indésirables mineurs et un taux élevé de reconnaissance du groupe de traitement, phénomène classique dans les recherches sur les psychédéliques.

Vers de nouvelles options thérapeutiques ?

« Ces résultats, bien que préliminaires, renforcent l’intérêt croissant de la communauté scientifique pour les psychédéliques encadrés dans le traitement des addictions. Ils ouvrent la voie à des recherches à plus grande échelle pour mieux définir leur place dans l’arsenal thérapeutique face au trouble de l'usage de l'alcool, un problème de santé publique majeur souvent associé à la dépression », déclare le professeur Amandine Luquiens, médecin addictologue au CHU de Nîmes et pilote de l’étude.

Le professeur Amandine Luquiens (Photo CHU Nîmes)
Le professeur Amandine Luquiens (Photo CHU Nîmes)

Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nîmes regroupe une communauté hospitalière de 1 397 médecins et 5 963 professionnels non médicaux. Ses missions fondamentales incluent le soin, l'enseignement, la recherche et la formation. Le CHU de Nîmes est un établissement de référence en matière de recherche clinique, d’innovation et de soins de haute qualité. Le projet a été subventionné par l'Institut pour la Recherche en Santé Publique (98 014 euros).

En conclusion, la psychothérapie assistée par la psilocybine semble faisable, acceptable et sûre chez les patients récemment sevrés souffrant de trouble de l'usage d'alcool et de dépression comorbide.

Anthony Maurin

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