Publié il y a 12 h - Mise à jour le 26.07.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 204 fois

ARLES Le souffle de l’histoire traverse de nouveau les galeries silencieuses de l'amphithéâtre

Patrick de Carolis et Mandy Graillon

- @Rosalie Parent

Admirablement restaurés, les souterrains de l’amphithéâtre d’Arles sont désormais ouverts à la visite. Un parcours scénographié qui retrace l’usage de ces galeries, de l’Antiquité à la Seconde Guerre mondiale. 

Un escalier s’enfonce dans le temps et quelques marches plus bas, c'est un autre monde qui s’ouvre. Dans un silence minéral, des murs de pierre chargés d’histoire, une lumière tamisée guide le regard vers des alcôves oubliées. Les souterrains de l’amphithéâtre d’Arles, jusqu’ici fermés au public, viennent d’être restaurés !

Inaugurés

Ce vendredi 25 juillet 2025, les souterrains ont été inaugurés par le maire Patrick de Carolis, et sont désormais accessibles au public lors de visites guidées. Une plongée fascinante sous l’un des monuments les plus emblématiques de la ville et de la région. « Entretenir les bâtiments, c’est une nécessité pour les transmettre aux générations futures », confie le maire d’Arles, « mais les faire vivre, c’est tout aussi important. »

L’ouverture au public est l’aboutissement d’un chantier discret, mais ambitieux, de travaux de maçonnerie, de ferronnerie et d’électricité, menés par l’agence Architecture & Héritage (Renzo Wieder), et les artisans spécialisés de l’entreprise Fernandez. Le chantier n’avait rien d’un lifting touristique superficiel. Il s’agissait de redonner vie à une partie méconnue du monument, fragilisée par l’humidité, les ruissellements et le temps. Le résultat est saisissant : vingt torches lumineuses en aluminium, des spots au sol, des voûtes rejointoyées à la chaux et des sols stabilisés composent un parcours aussi sécurisé qu’esthétique.

Les sentiers de l'histoire

Mais l’intérêt ne s’arrête pas à l’aspect visuel. Ces galeries racontent une autre histoire de l’amphithéâtre. Construites sous la piste antique, aujourd’hui abaissée de deux mètres. Elles servaient autrefois de coulisses techniques pour les spectacles romains, comme pour les arènes nîmoises. On y stockait les décors, les cages d’animaux, on y croisait les machinistes. Au Moyen Âge, elles devinrent des réserves pour les habitants qui vivaient alors dans l’enceinte même du monument. En 1944, elles servirent d’abri anti-bombardements pendant les raids alliés.

Et aujourd’hui encore, elles font partie du rituel des corridas où les toreros s’y recueillent au sein d’une petite chapelle avant d’entrer en piste. « Cet édifice est très emblématique de notre ville », indique Mandy Graillon, adjointe chargée de la Sécurité, de la propreté, des festivités et de la culture provençale. « Il accueille des événements culturels, traditionnels, liés à la tauromachie et c’est un atout majeur pour le tourisme. Le restaurer, c’est maintenir ce lien avec tous les Arlésiens. »

L’ouverture au public de ces souterrains, au-delà de son intérêt patrimonial, questionne notre rapport à la mémoire des lieux. Visiter ces galeries, c’est remonter les strates du temps. C’est aussi interroger les usages successifs d’un espace qui fut tour à tour scène de spectacle, refuge, réserve, sanctuaire. Arles, qui multiplie ces dernières années les efforts pour restaurer et valoriser ses monuments, confirme là une volonté de faire dialoguer son passé avec le présent. Une manière de dire que dans les pierres, parfois, l’histoire continue de s’écrire.

Cet été, tous les mercredis, trois visites sont organisées à 10h et à 11h et à 12h.
Les infos ici.

Yannick Pons

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