SAINT-CHRISTOL-LEZ-ALÈS Le sénateur Laurent Burgoa à l'écoute du maire

Le sénateur du Gard est venu rendre visite à Jean-Charles Benezet et ses élus.
- Romain FioreEn tournée dans les communes gardoises, le sénateur du Gard, Laurent Burgoa, s’est arrêté à Saint-Christol-lez-Alès. Au menu : infrastructures, logement, environnement, sécurité et pouvoir d’achat.
Depuis 2020, Laurent Burgoa sillonne les communes du Gard, une à une. Attaché à la proximité et au dialogue avec les élus locaux, le sénateur poursuit sa tournée dans le département. Ce jeudi, c’est à Saint-Christol-lez-Alès qu’il a fait étape, accueilli par le maire Jean-Charles Bénézet, pour un temps d’échange dense et sans langue de bois.
Une déviation au cœur des préoccupations
Premier dossier chaud : la déviation de Saint-Christol. Dossier vieux de plus de 60 ans, c'est un sujet qui tient à cœur au maire en place depuis deux mandats. « C’est pour donner un nouveau souffle à la ville et au centre-ville. Sans ça, impossible d’aménager cet espace », plaide le maire, évoquant les 20 000 véhicules quotidiens, dont de nombreux poids lourds, qui traversent la commune. Il n’a pas manqué de mentionner que le collectif qui bloque l'avancée du dossier « utilise l'excuse de l'écologie parce qu'ils habitent proches du lieu concerné ». Laurent Burgoa abonde : « C’est un projet d’intérêt évident. »
Écologie et aménagements
Le maire a rappelé les nombreux chantiers récents : toitures des écoles refaites avec du photovoltaïque, extension du foyer sportif, réfection de la cour de l’école Joliot-Curie en cours durant l'été avec désimperméabilisation et plantation d’arbres. Il a aussi évoqué les difficultés autour de la réutilisation des eaux usées, jugée complexe malgré les efforts pour la biodiversité. Le sénateur a salué les engagements locaux, tout en dénonçant certaines incohérences réglementaires freinant les communes : « On parle d’écologie, mais on empêche d’avancer. »
Logement social : « Un cercle vicieux »
Autre sujet central : le logement social. Si à l'automne, 38 logements vont voir le jour — avec des appartements devant la Pyramide de la ville, dont la moitié destinée aux seniors — pour Jean-Charles Bénézet et Laurent Burgoa, les mécanismes d’attribution et de financement sont « vicieux ». Le sénateur précise : « Je suis favorable au logement social, mais ce qui ne va pas bien avec cette loi, c'est que plus tu produis du logement social, plus il faut en produire, puisque ça rentre dans ton quota SRU. C'est un cercle vicieux, c’est très compliqué, et ça ne va pas forcément améliorer la situation. » (La loi SRU, pour Solidarité et Renouvellement Urbain, oblige les communes concernées à avoir 25 % de logements sociaux au minimum — ou 20 % dans les agglomérations moins tendues — sous peine de payer chaque année une cotisation de solidarité.)
Les élus de la commune partagent ce constat et appellent à mobiliser davantage les bailleurs privés : « Il y a des avantages fiscaux sous-utilisés. » Le sénateur LR ajoute : « Il faut en faire du logement social pour garder les jeunes sur la commune. Je suis favorable à ça, mais il faut le faire dans de bonnes conditions. » Autre son de cloche pour le maire et les élus de la ville, qui s’inquiètent également de la suppression de la taxe d’habitation, laquelle « responsabilise moins les locataires et pèse davantage sur les propriétaires ».
Sécurité et santé : la commune sur le front
La commune ne veut pas fermer son local de police nationale, malgré des effectifs limités, annonce Jean-Charles Bénézet. « On ne peut pas laisser tomber la sécurité des habitants », martèle-t-il. Laurent Burgoa, lui, salue l’action du procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, et plaide pour un renforcement des sanctions envers les consommateurs de stupéfiants : « C’est là qu’il faut taper plus fort, et c’est quelque chose sur lequel on doit — et on va — se pencher du côté du Sénat. »
Côté santé, les deux élus dressent un constat alarmant. Le sénateur parle d’une « guerre pour attirer les médecins », et le maire regrette que certains professionnels se comportent comme des « mercenaires », en allant là où les offres sont les plus lucratives.
Aides sociales, pouvoir d’achat et fiscalité
Fidèle à sa ligne, Laurent Burgoa n’a pas mâché ses mots sur la question des aides sociales : « Il faut tenter de remettre les gens au travail, limiter les aides pour réinciter à travailler. Il faut que chacun participe à l’effort, même les plus riches. Et ça, c'est une révolution, ce n’est pas simple. » Quant à la situation politique nationale, il l’assume : « Le gouvernement va sauter. La dernière motion de censure a coûté 12 milliards. Ce n’est pas sérieux. »
Tout au long de l’échange, le sénateur a rappelé ses nombreuses missions au Sénat, en particulier au sein de la Commission des affaires sociales et de la Délégation aux collectivités territoriales. Il a également mis en avant ses combats pour l’emploi, la décentralisation et le soutien aux élus locaux. En retour, les élus saint-christolens ont salué une écoute franche et un lien direct : « Ça change des visites protocolaires. Là, au moins, on parle vrai », glisse un adjoint.