Implantée au n°9 rue Jean-Julien Trellis, à Alès, la nouvelle "box" du CrossFit "Le Troisième endroit" a été érigée sur l'emplacement d'une ancienne discothèque. En y déménageant en août dernier, Guillaume et Thomas Bouzige ont délaissé leurs anciens locaux situés derrière l'actuelle salle de sport Moving qu'ils codirigent depuis quinze ans. "À l'époque, on était parmi les premiers à ouvrir une box de Cross'Fit", se souvient Guillaume, l'aîné des deux frères associés. Plus de six ans après, de manière générale, le nombre de pratiquants a explosé, comme le nombre d'adhérents du "Troisième endroit", multiplié par cinq.

De quoi expliquer cette migration à quelques hectomètres du site initial et l'embauche d'un troisième coach diplômé, Florent, afin d'encadrer au mieux les 250 abonnés. Car la réputation du CrossFit a bien changé : "Au départ ça avait un peu mauvaise presse. Ça avait l'image d'un sport de bourrins", confie Guillaume. Aujourd'hui, le doyen des adhérents de la "box" a 72 ans, tandis que le plus jeune n'en a que 3. Phénomène débarqué des États-Unis, le CrossFit combine principalement la force athlétique, l'haltérophilie, la gymnastique et les sports d'endurance.

Dans une même séance appelée "WOD" (workout of the day), les pratiquants peuvent être amenés à courir, ramer, grimper à la corde, sauter, déplacer des objets, utiliser des haltères, des anneaux de gymnastique, des boîtes, et même exécuter des mouvements d'haltérophilie (arraché, épaulé-jeté). Selon Thomas Bouzige, il existerait "plus d'une centaine de mouvements". C'est d'ailleurs cette grande variété qui semble plaire aux adhérents, lesquels ont parfois délaissé la musculation et ses mouvements bien souvent monoarticulaires pour adopter le CrossFit. 

Au "Troisième endroit", on s'évertue à proposer "une activité encadrée, avec des séances adaptées en fonction du niveau". Thomas Bouzige invite les potentiels débutants désireux de s'essayer au CrossFit à "ne pas se laisser effrayer par les personnes très musclées qu'on voit sur les réseaux". Et son frère aîné d'ajouter : "C'est un peu comme une rentrée à l'école. Au début on a peur et quand on y est tout se passe bien (rires) !"

Ainsi, quand certains abonnés s'entraînent très dur pour maîtriser "des mouvements compliqués" tels que marcher sur les mains ou réussir un "muscle-up", d'autres apprécient simplement le stimulant "effet de groupe" qui "aide à se dépasser". En proposant des inscriptions pour des créneaux d'une heure, du lundi au vendredi (de 9h à 21h) ainsi que le samedi matin, Guillaume, Thomas et Florent se relaient pour prendre en charge des groupes de 10 à 25 personnes. "On reste dans cette optique de qualité de coaching. On est parfois deux coachs par WOD si le groupe est plus conséquent", prévient le premier nommé.

Nombreux sont les quadras et les quinquas ayant franchi la porte d'entrée de la box en se laissant séduire par les "nombreuses vertus sanitaires" du CrossFit. "C'est bénéfique sur le plan de la mobilité articulaire d'abord", expose Guillaume. Et de poursuivre : "À partir d'un certain âge, on a tous des douleurs aux hanches, au bas du dos ou aux épaules. Un travail de renforcement musculaire va soulager tout ça."

Au CrossFit le Troisième endroit, il n'est pas rare de croiser les footballeurs de l'OAC qui, dans le cadre d'une pratique encadrée par le préparateur physique du club, y trouvent le moyen de compléter leur panoplie musculaire et cardio-vasculaire. Des étudiants-handballeurs de l'IMT Mines Alès et des coureurs de fond sont aussi des clients réguliers de la box où les femmes représentent "quasiment 50%" des abonnés.

Sur le marché du sport, le CrossFit a presque ringardisé les traditionnelles salles de fitness qui sont de plus en plus nombreuses à intégrer a minima un petit espace dédié au cross training. Devenir plus rapide, brûler des graisses, se défouler, améliorer sa force mentale, sa puissance et son agilité, les bonnes raisons de s'y mettre ne manquent pas. "À l'heure actuelle, il n'y aucun sport aussi complet que le CrossFit pour être en bonne santé", résume Guillaume Bouzige en guise de conclusion. Il nous aurait presque convaincu...