MÉJANNES-LE-CLAP L’équipe de France olympique de breaking se prépare à l’abri des regards
Le Centre sportif départemental de Méjannes-le-Clap accueille jusqu’à mardi deux délégations de breaking, style de danse qui sera aux Jeux olympiques pour la première fois lors des JO de Paris : l’équipe de France olympique et une partie de celle d’Ukraine.
Des sportifs de haut niveau donc, qui ont choisi le Gard pour s’entraîner à quelques jours des épreuves olympiques à Paris. « Le cadre est parfait, on peut s’entraîner facilement, à proximité des chambres et du réfectoire, on est presque dans les mêmes conditions qu’à l’INSEP (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, à Paris, ndlr), et autour on peut créer des moments de cohésion », explique l’entraîneur de l’équipe de France olympique de breaking Sofiane Kinzi.
À Méjannes-le-Clap, loin de l’agitation parisienne, deux des quatre athlètes qualifiés pour les JO sous les couleurs de la France, Sya Dembele, dite Syssy, et Gaëtan Alin, dit Lagaet, et la b-girl ukrainienne qualifiée pour les JO Stefani, ainsi que le b-boy ukrainien Oleksandr Gatyn-Lozynskyi, dit Lussy Sky, qui a loupé d’un cheveu la qualification olympique, travaillent dur en vue des épreuves qui se dérouleront les 9 et 10 août place de la Concorde. Pour ce faire, ils bénéficient entre autres de la présence de 5 athlètes non-qualifiés en guise de sparring-partners, le breaking consistant en duels, des battles. Le but est « d’essayer de se mettre en condition », précise l’entraîneur. Ainsi, ce samedi, leur journée était calibrée à la minute près comme celle des JO. C’est pour cette raison qu’il a été impossible pour la presse présente sur place de voir les athlètes français à l’oeuvre, pas plus que d’échanger avec eux, cette séquence n’étant pas prévue le jour J.
Ce qui n’était pas le cas de la délégation ukrainienne. Stefani, qui représentera son pays à Paris, peaufine sa condition physique dans le Gard avec « deux à trois sessions par jour de running, de nage, de travail physique et une ou deux sessions de breaking », précise-t-elle, ravie de s’entraîner dans un endroit « très bien et professionnel ». Sur la ligne de départ comme quinze autre b-girls, Stefani vise « bien sûr l’or, nous avons tous une chance de le gagner, et je suis sûre d’avoir la mienne. »
Côté français, Sofiane Kinzi évacue la question d’un : « ça fait plusieurs années qu’on s’entraîne, ce n’est pas pour sortir 8e ou 16e. » Reste que le breaking sera pour la première fois aux JO, en France qui plus est. « On le prend comme un avantage », affirme celui qui ne veut pas y voir un surplus de pression sur les épaules de ses athlètes qui, « de toute façon jouent leur vie à chaque battle. » Quoi qu'il en soit Paris sera, il en est certain, « une grosse opportunité de visibilité pour une discipline qui n’était pas reconnue en tant que sport auparavant. »
De la visibilité aussi pour le Centre sportif départemental : « les JO sont un catalyseur et prouvent qu’ici on peut faire du sport de haut niveau », souligne le conseiller départemental et président du Centre sportif Ghislain Chassary. Il faut dire que les infrastructures ont quelques atouts : « ici il y a tout sur place », affirme l’élu, d’autant que le Département a mis 6 millions d’euros pour refaire des hébergements trois étoiles sur place et bâtir un nouveau préau sportif. Ce qui lui a permis d’accueillir plusieurs délégations olympiques : l’équipe de France olympique féminine et celle de Porto-Rico masculine de basket 3x3, les équipes françaises et ukrainiennes de breaking donc, mais aussi plusieurs équipes olympiques thaïlandaises : « dans quelques jours l’équipe de para-tir-à-l’arc, celle de para-taekwondo et celle de paracyclisme et nous avons créé les conditions pour que la base nautique de Beaucaire accueille l’équipe thaïlandaise d’aviron », détaille Ghislain Chassary. Et l’élu de glisser que « nous avons été reconnus au-delà des sports initialement validés par le CIO », à savoir le basket 3x3, le breaking, le cyclisme et le paracyclisme.
Le tout rendu aussi possible par « la mise en synergie avec les acteurs locaux », poursuit Ghislain Chassary. Ainsi, l’association alésienne de culture hip-hop All Style a joué un rôle important pour attirer la délégation française, que d’autres départements convoitaient. Elle a aussi organisé un stage collectif ce samedi matin avec Lussy Sky pour ses jeunes danseurs, et un deuxième ce dimanche avec Stefani. Puis, ce samedi soir, l’équipe de France olympique devait se rendre à Saint-Ambroix pour un battle et un sparring, un combat libre avec des règles précises.
Un après-JO chargé pour le Centre sportif départemental
Après les Jeux, la deuxième phase de transformation du Centre sportif départemental s’ouvrira, avec de nombreux travaux au programme. « Refaire les hébergements qui restent et toute la partie restaurant, le gymnase, des padels, une salle de danse, de gym et un espace bien-être pour la remise en forme et le sport santé, créer dans la grande halle une partie Beach indoor et une partie BMX indoor, un stade de VTT, un pumptrack et une piste pour apprendre à rouler, et pour finir nous allons créer trois boucles cyclistes au départ du centre pour permettre aux équipes cyclistes de s’entraîner », énumère Ghislain Chassary, qui précise que toutefois « tout n’est pas encore calibré avec les fédérations ». L’idée étant que, face à cet investissement en cours de chiffrage, « il y ait de la recette », dit-il tout en précisant que ces travaux permettront de « doter le territoire en équipement de haut niveau pour tout le monde », conformément à la vocation tout public du Centre sportif départemental.
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