RETROSPECTIVE 2012 Juillet : Les vacances en TER critiquées
La fin de l’année offre généralement l’occasion de prendre de bonnes résolutions pour les douze mois à venir… mais aussi de dresser le bilan de l’année écoulée. Objectif Gard ne faillira pas à cette tradition, en proposant à compter de ce jour et jusqu’à la Saint-Sylvestre, une rétrospective des grands évènements ayant jalonné l’an 2012. Et ce dans tous les domaines (culture, loisirs, économie, politique, sports…) ayant rythmé un quotidien fait de joies et de peines, de surprises et de désillusions, de bonnes et de mauvaises nouvelles. Ainsi va la vie. Ainsi va l’actualité. Assoupie le lundi, capricieuse le mardi. Sage un mois, agitée le suivant. Souriante une saison, tristounette l’autre. A chaque jour son mois dans le rétro avec, en filigrane, le souvenir d’une actualité, traitée par notre titre sans le moindre parti pris mais toujours avec rigueur et honnêteté intellectuelle. Cette rétrospective offrira à nos lecteurs une dernière occasion de feuilleter l’éphéméride 2012, avant de tourner la page vers une nouvelle année que nous vous souhaitons formidablement heureuse.
GARD / Immersion : Le TER à un euro... Pratique, pas cher et critiqué
Le TER à 1 euro… Une véritable réussite, qui offre, depuis son lancement à l’été 2011, un moyen de se rendre sur le littoral gardois, à moindre coût, ce qui ravit les familles les plus modestes notamment et tout le grand public. C’est aussi une réussite économique semble-t-il pour la région, avec plus de 100.000 passagers transportés entre Nîmes et Le Grau-du-Roi pour les deux seuls mois de juillet-août de l’année dernière. Une fréquentation presque équivalente à celle enregistrée en un an. En septembre 2011, le succès s’était confirmé avec un trafic en hausse de 106% par rapport à 2010. Le département n’est pas en reste avec son offre Edgard à 1 euros (transport par car) qui est également une réussite sur le même trajet.
Néanmoins, les avis sont partagés sur les bienfaits de cette volonté de démocratiser l’accès à la plage du Grau-du-Roi par l’offre de transport en commun. Cette année, certains fait divers, incartades ou autres échauffements au sein des TER entre bandes de jeunes reliant Nîmes au Grau-du-Roi ont lancé une polémique sur l’éventuelle insécurité ressentie dans et hors de ces transports à bas coût, depuis leurs mises en place.
Comme tout un chacun, ce que l’on constate, côté SNCF, si l’on réalise un des trajets Nîmes-Grau-du-Roi, un dimanche, c’est que l’on est plutôt bien renseigné par les hôtesses postées en gare pour faire l’achat de son billet automatique, mais qu’il est effectivement difficile de trouver une place, tant les quatre wagons affrétés sont bondés. C’est la rançon du succès dira-t-on… Côté ponctualité, seulement 3 minutes de retard au départ du TER de 12h51, que l’on retrouve à l’arrivée, prévue à 13h47, après huit arrêts (Saint-Césaire, Aimargues, Vauvert, Aigues-Mortes notamment). A l’aller comme au retour, hormis des cris d’enfants en bas âge et quelques jeunes qui s’agitent, rien à signaler. Pour Angie, une Nîmoise de 22 ans qui voyage occasionnellement à bord : « je trouve que c’est une bonne initiative. C’est pratique. Cela évite de prendre la voiture, et financièrement, cela permet à des personnes qui n’en ont pas l’habitude, d’aller à la plage pour pas trop cher ». Elle ajoute qu’il faudrait juste ajouter des lignes pour éviter qu’il soit si chargé. Sur la question de l’insécurité, la jeune nîmoise n’y a pas été confrontée directement : « j’ai seulement assisté à des disputes verbales, comme on peut le voir ailleurs, et je n’ai jamais été agressée », déclare-t-elle.
Aux abords du quai Colbert, au Grau, les commerçants qui font face au canal semblent plus « remontés » contre la décision d’instaurer des TER à bas coût. Les plus virulents parlent de « hordes de sauvages » débarquant pour les « dépouiller ». Certains réclament que l’on installe des caméras de vidéosurveillance partout dans la ville, et que l’on crée un véritable « Monaco » local, comme Robert qui vend des vêtements dans le quartier touristique du port. Ce dernier déclare également que « 600 commerçants en colère » devraient remettre une pétition en mairie dès lundi prochain pour retirer purement et simplement cette offre de transport. S’ils n’obtenaient pas satisfaction, les commerçants mobilisés envisageraient de porter plainte contre le conseil général du Gard, associant également l’offre de transport Edgard à leur maux. N’est-ce pas une responsabilité trop forte à porter ?
Comme, nous le confirmeront les gendarmes, il semblerait que les quelques agressions qui avaient pu se produire dans le train tendraient à disparaitre. On peut aujourd’hui observer la présence forte d’équipes de la sécurité ferroviaire dans les trains et des gendarmes se trouvent aussi à l’arrivée, en gare du Grau-du-Roi. Un commerçant évoque le chiffre « d’une dizaine de voiture de gendarmerie et d’une trentaine de militaires postés à l’arrivée, chaque soir ». Du côté des loueurs de mini-croisières installées sur les quais, il semblerait qu’ils ne soient pas impactés par ce sentiment d’insécurité ambiant. Par contre, ils relaient ce que les commerçants leur témoignent au quotidien : « ils subissent des vols et des agressions depuis le TER à 1 euro. C’est dommage parce qu’au départ, c’est quelques chose de positif ».
Grégory, qui tient un snack non loin de là, évoque des scènes de « lynchages gratuits sur des familles et des personnes âgées, pris au hasard, quelle que soit leur origine ». Faits dont nous n’aurons pas confirmation de la part des forces de l’ordre, qui n’enregistrent de traces que s’il y a dépôt de plainte notamment. Pourtant, celui qui tient ce snack, comme d’autres s’inquiètent déjà de la « récupération politique » que pourrait engendrer ce phénomène d’insécurité, qui demande pourtant qu’on le prenne en considération, mais pas de manière politicienne, prétendent-ils en substance. Grégory – pour qui « Big Brother n’est pas la solution » – fait un constat : « je regrette qu’il y ait un manque de solidarité. Personne ne réagit lorsqu’il y a ce type d’agressions. Le risque c’est de voir apparaître des milices », déclare-t-il, avant de prédire : « A cette allure-là, le Grau-du-Roi est mort d’ici deux à trois ans ».
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