Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 05.08.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 628 fois

L'ÉTÉ AU QUARTIER. Escapade en images à Pissevin

Nadeline, Nawel et Hutys. D.R/R.S

D.R/R.S.

A l'heure où le chassé-croisé bat son plein, certains Nîmois restés à quai poursuivent leur vie, tranquille ou mouvementée, à l'ombre des arènes. Objectifgard s'est arrêté cette semaine dans le quartier de Pissevin pour voir ce qu'il s'y passait…

En plein cagnard, le stade de football n'attire pas les foules. D.R/C.M

Pissevin. Un quartier de l'ouest de Nîmes, dont les immeubles construits dans les années soixante accueillent toujours des populations d'origine étrangère, maghrébine et plus récemment comorienne. "Mais nous sommes bien français", assure fermement Rachid Sekkar, 31 ans, natif de la ZUP Sud. "Français" et surtout "nîmois", ces gentilés sont brandis avec fierté, tout comme les pays dont leurs parents sont issus. En un petit tour de voiture, Rachid l'autochtone, dévoile les différentes infrastructures qui composent son lieu de vie. "Il y a un grand complexe sportif, un stade de foot et une piscine. Mais avec le ramadan, pas sûr qu'il y ait grand monde", explique-t-il. Le ramadan, une période de jeûne et d'abstinence opérée la journée par les croyants de religion musulmane. Cet après-midi là, si le stade de football est désert, quelques courageux se sont aventurés sur le bitume du terrain de basket, à l'ombre d'arbres touffus.

Au coeur du quartier, le centre de loisirs des Mille Couleurs ne chôme pas. Sorties culturelles, séjours et même permanence administrative, l'association s'active pour divertir la jeunesse. Cette année, un nouveau directeur a repris les rênes du centre. Arrivé en juin, Johan Mutin a mis le paquet sur les activités proposées aux enfants de 6 à 12 ans.

De gauche à droite : Mounir, Johan et Rachid. D.R/C.M

Exit les sorties consuméristes, pour des questions de moyens et d'orientation pédagogique, le directeur préfère que ses petits découvrent les vestiges romains et autres antiquités saint-gilloises. Devant la structure, quelques bouilles réjouies viennent raconter leurs aventures aquatiques : "moi ce que j'ai préféré, c'est la plage et les batailles d'eau", affirment haut et fort Nawel et Nadeline. "Et moi, c'est la plage !", annonce de son côté Hutys. Une chose est sûre : l'eau, par 34° reste la grande star de l'été.

Si les enfants sont gâtés, les ados et jeunes adultes le sont moins : "je suis arrivé trop tard, nous n'avons pas pu réaliser de véritable projet", reconnait Johan Mutin, tout en expliquant que "ce public est difficile à toucher. Ils ont la voiture, donc ils peuvent partir à la plage, à la rivière (…) L'année prochaine, nous aimerions qu'ils réalisent eux-même leur voyage".

Le trajet se poursuit et se termine près de la place Debussy. Ici, une bande de jeunes, sans emploi, "tiennent les murs". Un brin moqueur, ceux qui aboient plus qu'ils ne mordent assurent "qu'ici il n'y a rien à faire". "En plus, en période de ramadan… C'est difficile, on ne peut pas trop bouger ! Mais le plus dur, c'est de voir les filles nous narguer en talons aiguilles", lance spontanément Macky, un coeur est à prendre... Très vite, les discussions tournent aux difficultés d'accès à l'emploi et aux discriminations, puisque pour certains l'été est loin d'être un long fleuve tranquille.

D.R/C.M

Certains ont trouvé la parade, D.R/C.M.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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