Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 17.10.2013 - elodie-boschet - 2 min  - vu 223 fois

ANDUZE Gaz de schiste : la vision anglo-saxone

De gauche à droite : une membre du collectif anti gaz de schiste anduzien, Kathryn Mc Whriter et Jacqueline Balvet. Photo DR/EB

Les rassemblements des collectifs antis gaz de schiste se multiplient ces jours-ci. Tous se préparent à la mobilisation prévue ce samedi 19 octobre à Montélimar où le permis déposé par la société pétrolière Total pour explorer le sous-sol drômois a été abrogé par le gouvernement début octobre. Hier soir à Anduze, une rencontre était organisée avec une invité un peu particulière : une représentante d’un collectif anti gaz de schiste… En Angleterre !

Elle s’appelle Kathryn Mc Whriter et fait partie du collectif No Fibs (No Fracking in Balcombe Society) qui signifie aussi « Pas de mensonges ». Arrivée tout droit d’Angleterre, elle a été accueillie hier par Jacqueline Balvet, membre du collectif anduzien. Un mois auparavant, les deux femmes se rencontraient à Bruxelles, lors d’une conférence sur un sujet pour lequel elles se battent chacune de leur côté sur leurs territoires respectifs. Hier soir, Kathryn Mc Whriter a fait escale à Anduze pour raconter comment l’exploration du gaz de schiste évolue « chez elle », dans un petit village anglo-saxon du nom de Balcombe, au sud-est du pays, où un puits à été identifié. "Cette course vers le gaz de schiste a commencé il y a deux ans. Notre gouvernement conservateur souhaite développer cette nouvelle méthode et a fait appel à des industries pétrolières qui ont déjà effectué des forages mais aussi une fracturation hydraulique sur l’un des puits du pays. À Balcombe, la population est venue occuper le site pour retarder les investigations menées" explique t-elle.  À quelques centaines de mètres autour du puits, le village abrite 2000 habitants, lesquels n’ont pas hésité à protester contre l’opération mise en œuvre par l’industrie pétrolière qui avait obtenu un permis pour tester le puits arrivant à expiration fin septembre. "Tant que cela se passe loin et que l’on ne voit rien, on ne se rend pas compte, mais quand la tour de forage arrive devant chez soi, c’est là que les personnes réagissent et commencent à se mobiliser. Lorsque les forages sont effectués, c’est sur un périmètre de 500 mètres autour du puits, autrement dit, cela peut aller jusqu’aux dessous des habitations !", note Jacqueline Balvet. «La résistance » déployée par les "antis" et considérée « par le gouvernement anglais comme de la désobéissance », a du faire face lors de ses manifestations à une police présente « sous la forme d’un investissement de 4 millions de livres de la part des autorités » pour les combattre. Une résistance qui se bat aussi « contre une presse de droite qui a beaucoup critiqué nos mobilisations » souligne Kathryn Mc Whriter.

« Etre extrêmement vigilant ». Si en France la loi interdisant la fracturation hydraulique « nous protège sans nous protéger » selon Jacqueline Balvet, cela ne l’empêche pas de rester sur ses gardes et de suivre tout ce qui touche de prêt ou de loin au gaz de schiste, notamment les décisions gouvernementales. Une vigilance de « tous les jours » et une expertise qui s’acquiert chez les "antis" dans l’objectif d’être en mesure de protester contre les évolutions de situations qui n’iraient pas dans le sens souhaité par les collectifs. Lesquels « doivent s’organiser au mieux pour être nombreux et montrer que le terrain est à nous et non aux sociétés pétrolières » ajoute Jacqueline Balvet. Les prémices d’un grand collectif européen seraient-ils en route ?

Elodie Boschet

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