Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 26.03.2014 - eloise-levesque - 6 min  - vu 830 fois

PORTRAIT DE VILLAGE. Vézénobres : des municipales sous tension

Sébastien Ombras, tête de liste de "Vézénobres 2014 Village d'Avenir"

Mairie de Vézénobres, dans les hauteurs des Cévennes

A une dizaine de kilomètres d'Alès, le village médiéval de Vézénobres, 1800 habitants, surplombe la garrigue et offre une vue des plus splendide sur la plaine environnante. Pourtant, à quelques jours des municipales, l'ambiance qui règne dans les coulisses de ce havre de paix ressemble davantage à un champ de tir qu'à de classiques élections. 3 listes sont en course : celle du maire sortant, Bernard Mialhe, et celles de deux autres candidats encore jamais élus : Alain Parisot et Sébastien Ombras. Tous trois se présentent sous une liste sans étiquette.

Sébastien Ombras, 42 ans, est cadre territorial à Alès Agglomération et a travaillé à la mairie de Vézénobres pendant 13 ans en tant que fonctionnaire. "Je n'avais jamais eu l'intention de me lancer en politique. Mais je n'en peux plus de la gestion opaque du maire sortant. Il a divisé le village". Dans la ligne de mire du candidat : le plan local d'urbanisme, signé par Bernard Mialhe, et exécutoire depuis le 11 février. "Ce dossier est bâclé et non conforme. La préfecture a donné un avis défavorable. Il l'a passé en force en sachant qu'il pourrait être invalidé puisque trois personnes ont déposé un recours au tribunal administratif. Les conséquences pourraient être lourdes pour ceux qui achèteront des terrains prochainement. J'ai alerté la préfecture avec un courrier", affirme t-il. Au-delà de ce cheval de bataille, Sébastien Ombras a un programme et compte bien le valoriser auprès des habitants.

Question urbanisme, "l'accès à la mairie actuelle est très difficile. Nous avons donc l'intention de construire une annexe pour les services qui demandent un accueil du public. Nous souhaitons également agrandir l'école. Elle accueille actuellement 8 classes et une neuvième pourrait ouvrir prochainement alors que les locaux sont saturés. Enfin, nous voulons réaliser une Maison des associations et de la jeunesse. Elle existe déjà mais elle n'est pas aux normes et peu accessible. L'ancien bâtiment sera facile à vendre et on pourra obtenir des subventions pour le financement".

Côté économie locale, le candidat propose la création d'une commission économique composée d'élus municipaux et de chefs d'entreprises : "J'ai déjà l'accord de principe de certains. L'objectif sera de faciliter l'accueil de nouvelles industries au sein du village. Dans ce cadre, nous désirons terminer l'organisation du Mas d'Adger, qui pourra potentiellement générer une centaine d'emploisPar ailleurs, pour le développement touristique, l'un de nos principaux projets est la création d'une Maison de la figue".

Pour terminer, le social : S.Ombras souhaite mettre en oeuvre une aide au permis de conduire avec contrepartie (travail d'intérêt général), comme c'est le cas dans plusieurs communes de la région parisienne. Concernant la réforme des rythmes scolaires, "il faudra mutualiser avec les village autour et recruter des contractuels et/ou financer des prestations de service à des associations".

Pour crédibiliser son programme, Sébastien Ombras rappelle que son expérience dans la gestion d'une collectivité, de par son métier, est l'un de ses points forts.

Alain Parisot, tête de liste de "Vézénobres Ensemble et autrement"

Alain Parisot, 56 ans, concepteur de projets paysagistes, est lui aussi remonté contre le maire, et pour les mêmes raisons. "Il veut passer des terres agricoles en constructible pour étendre le village mais le réseau d'électricité et d'assainissement ne suit pas", soutient-t-il. "Face à la demande des gens, on s'est laissé prendre au jeu des élections pour lutter contre la politique de Bernard Mialhe", ajoute t-il.  Ainsi, afin de concevoir un programme au plus proche des attentes des habitants, la candidat et son équipe envoient un questionnaire à chacun d'entre eux, avec de nombreuses questions ouvertes. Sur 1255 votants, 120 ont répondu. "Nous avons  compris que  les gens s'intéressent d'abord à ce qui se passe 200 m autour de leur domicile. Nous avons donc rédigé un projet détaillé, proche du quotidien des habitants".

Leurs propositions : Améliorer l'éclairage public tout en utilisant des ampoules LED, embaucher un garde champêtre qui veillera sur les entrées et sorties d'école, au respect du civisme ce qui soulagera la Gendarmerie des opérations de voirie et de stationnement leur laissant plus de disponibilité pour leurs missions,  agrandir les abris-bus, proposer une navette gratuite hebdomadaire pour permettre aux personnes âgées d'aller faire leurs courses, remettre en place des containers individuels, construire une bibliothèque-ludothèque à côté de l'école pour remplacer celle qui se trouve à la mairie, et favoriser la mise en place d'une station service  et d'un distributeur de billets, non seulement pour les résidents, mais surtout pour les touristes "qui vont Alès pour se ravitailler".

Côté circulation en centre-ville, les attentes sont importantes. "Nous allons d'abord revoir la circulation car le village est à sens unique depuis quelques mois et c'est une aberration. Les riverains roulent plus vite et les piétons ont peur. Il faut tout repenser. Même chose pour les pavés qui glissent dès qu'il pleut. Nous souhaitons traiter les zones dangereuses pour les rendre plus rugueux. Nous avons déjà effectué des devis pour évaluer le meilleur rapport durabilité/prix". Enfin, concernant la mairie, aujourd'hui difficile d'accès, leur proposition est semblable à celle de leur adversaire Ombras.

Question éducation, le candidat souhaite lui aussi faire une extension de l'école. "La réforme des rythmes scolaires quant à elle sera  compliquée à mettre en place mais on veillera à offrir aux enfants un cadre éducatif, ludique, mais responsable. On est déjà en contact avec des associations de jardinage, de cuisine..."

Afin d'inciter les électeurs à mettre sa liste dans l'urne le 23 mars prochain, Alain Parisot compte sur sa proximité avec les habitants.

Bernard Mialhe, maire sortant, tête de liste de "Pour Vézénobres, des hommes et des femmes de caractère"

Bernard Mialhe, 63 ans, retraité, ancien conseiller en assurance,  brigue son 2e mandat. Fortement critiqué,  il a choisit sa ligne de défense : son bilan financier  et touristique. "En 2008, chaque habitant avait une capacité d'auto-financement de 11€, ce chiffre s'élevait à 154€  en 2012. Quand je suis arrivé à l'hôtel de ville, une fois les emprunts et les salaires payés, il restait à la mairie 8000€. On ne pouvait rien faire. Aujourd'hui, on ne m'appelle plus pour me demander quelle facture je choisis de payer en fonction de ce qu'il reste. C'est déjà pas mal", affirme t-il. Avant d'ajouter : "Sur le tourisme, on a obtenu une 2e étoile Village fleuri, et le label village  de caractère en mai 2011. On est la 3e commune du Gard à l'avoir. Grâce à cela, on pourra bénéficier de subventions du Conseil Général. Enfin, pour compléter le tableau, on va présenter le label "Plus beau village de France" d'ici quelques mois. On respecte déjà de nombreux critères".

Concernant le Plan local d'urbanisme, le sujet brûlant qui enflamme les passions de certains Vézénobriens, le maire  reste sur sa position et tacle ses adversaires de faire de l'électoralisme :  "La préfecture a critiqué la forme et non le fond. Sur la forme, on me reproche ne pas avoir annexé  un document que j'avais reçu hors délai. Aujourd'hui, l'enquête publique est faite, et je ne vais pas dépenser de l'argent dans une nouvelle étude pour un document manquant.  Le préfet a donné un avis défavorable, mais il n'a aucune valeur de contrainte. J'ai donc décidé de rendre exécutoire le PLU sur lequel je travaille depuis des années".

Bernard Mialhe reste donc concentré sur sa campagne, et la poursuite de son travail : "Nous continuerons à maîtriser le budget tout en mettant de nouveaux projets en place. Nous valoriserons les tables d'orientation en y organisant davantage de spectacles, et nous étudierons le déplacement de la mairie en dehors du centre -ville, en prenant en compte la réhabilitation du bâtiment historique. Nous lancerons pour ce faire un concours d'idées en partenariat avec l'école d'architecture de Montpellier . Nous agirons en fonction. En ce qui concerne l'extension de l'école proposée par mes concurrents, elle n'est pas à l'ordre du jour. Mon adjoint est un ancien directeur et il connaît le sujet. On utilisera un bâtiment à rénover installé près de l'école."

Enfin, sur la question récurrente des rythmes scolaires, le maire commencé à y réfléchir :'"Il faudra se concerter. On pourrait faire appel à des associations d'aïkido, de peinture, de culture en général, et les installer dans les anciens appartements d'instituteurs. Ils sont partants. Il faut maintenant le mettre en place. J'ai même un employé municipal, passionné de foot, à faire des animations. Pour coordonner l'ensemble du dispositif sur le terrain, je propose l'embauche d'un contrat d'avenir".

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Eloïse Levesque

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