Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 15.09.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 812 fois

ST-FLORENT-SUR-AUZONNET Le Préfet au chevet des sinistrés

Denis Bouad, président du conseil départemental, Didier Martin, Préfet du Gard, et Jean-Pierre Beauclair, adjoint aux finances à St-Florent. EL/OG

Hier, le Préfet du Gard a fait le tour de quelques-unes des communes les plus sinistrées des Cévennes suite aux inondations. A St-Florent-sur-Auzonnet, près de St-Ambroix, des routes ont été emportées, le cimetière a été ravagé et une cinquantaine de maisons ont été touchées.

La mairie a été réactive mais n'a pas empêché l'inévitable. Dimanche, suite aux pluies de la veille, la ville désencombre rapidement les embâcles et nettoie les grilles. Sans se douter que le ciel allait bientôt lui tomber sur la tête. En début de soirée, les orages grondent et la furie s'empare des Cévennes. "Je vis ici depuis 1981. Je n'ai jamais vu ça. C'était démentiel", raconte Gérard Catanèse, premier magistrat de la commune. Avec 50 cm d'eau dans tout le village, un espace de repli est improvisé dans la salle polyvalente, où huit personnes des bourgades alentours sont accueillies. "C'était impraticable", ajoute le maire.

Un pont totalement détruit coupe la route en deux. DR

A minuit, les routes sont à nouveau accessibles et les hôtes peuvent reprendre la route. Mais l'électricité est coupée et les pompes d'eau sont inutilisables. Les dalles du faux-plafond de la salle de repli menacent de s'effondrer. A Mercoirol, les trente habitants du quartier sont quasi-isolés du monde. D'un côté, le pont a été emporté, de l'autre, la route a été dévorée par la rivière qui a trouvé un nouveau lit. "La Direction Départementale de l'Equipement (DDE) nous a dit pouvoir les réparer d'ici l'année prochaine", commente le maire.

Enfin, le mur du cimetière communal est tombé. Dans sa folie, l'eau a fauché plusieurs portes de tombeau et les cercueils sont visibles, flottant dans des flaques stagnantes. "On subit plus qu'on ne vit, le téléphone ne cesse ne sonner", commente le maire.

Le mur du cimetière n'a pas résisté et des tombes sont abîmées. EL/OG

La maison inondée par le flanc des montagnes

Les besoins sont désormais énormes pour la petite commune de 1200 habitants. "On espère la reconnaissance de l'état catastrophe naturelle", soupire Jean-Pierre Beauclair, adjoint aux finances. Après avoir sondé Alès et Molière-sur-Cèze, le Préfet du Gard a ainsi rencontré le maire hier, afin de prendre la température des besoins de la commune. "Vous aurez de l'électricité ce soir. Si le réseau n'est pas revenu, un générateur vous sera fourni", a assuré Didier Martin, après avoir recensé les dégâts de St-Florent.

Le terrain de cette maison entièrement ravagé par les eaux. EL/OG

Une visite éclair durant laquelle le Préfet a également souhaité constater les dégâts d'une maison sinistrée par le ruissellement des montagnes, et non par la crue des rivières. Située en contrebas du relief, cette dernière a failli être noyée tandis que la vieille dame qui y réside a dû être évacuée en urgence. "Il faudrait construire un couloir pour dévier l'eau. Mais qui va faire les travaux ? Une partie appartient à la commune, l'autre à l'Office national des forêts", interroge le propriétaire.

Le Préfet se veut rassurant, sans se mouiller. "On est prêt à vous soutenir", répond-il. "On va faire venir des bureaux d'étude pour voir ce qu'on peut faire. En attendant, un tractopelle va être posé au pied de la montagne en prévision des intempéries annoncées ce mercredi. C'est insuffisant mais on n'a pas le temps de mieux faire en deux jours", regrette l'adjoint au maire.

De fait, les sols sont désormais gorgés d'eau et les pluies de demain risquent d'empirer une situation déjà alarmante. Un seul espoir : la colère des épisodes cévenols se déchaîne rarement deux fois de suite sur les mêmes victimes.

Eloïse Levesque

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio