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Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 18.12.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 335 fois

NÎMES Sous la contrainte financière, la CCI se modernise

Sandrine Wehrli, directrice adjointe de CCI France et Henry Douais, président de la CCI Nîmes. Photo : Coralie Mollaret.

Baisse des recettes fiscales et ponction sur ses fonds propres… Les mesures du ministre Macron ont poussé la chambre consulaire de Nîmes à optimiser ses actions.

"Parfois, c'est sous la contrainte que l'on avance", a reconnu, ce soir, Sandrine Wehrli, directrice adjointe de CCI France. En visite à Nîmes, la responsable consulaire a joué la carte de la pédagogie pour expliquer la révolution silencieuse que vivent actuellement les CCI (Chambres de Commerce et d'Industrie). Souvenez-vous, l'année dernière, le ministre de l'Économie* n'a pas été tendre avec les organes consulaires. À la recherche de 50 Mds € pour boucler le budget de l'État, Emmanuel Macron a décidé de s'arroger une partie des recettes fiscales des chambres tout en ponctionnant leurs fonds propres. Pour Nîmes, cela représente une baisse de 37% de 2014 à 2017 et un chèque de 4,3 M €, signé en mai. "Devant cette impasse, on peut s'apitoyer sur son sort où relever la tête et avancer", scande Sandrine Wehrli, qui visiblement a choisi la deuxième solution.

Formation professionnelle et soutien aux entreprises

"Jusque-là, les CCI étaient un peu comme des vieilles dames, installées dans leurs habitudes. Nous avons empilé les compétences", reconnaît, là encore, Sandrine Wehrli. Souhaitant appeler "un chat un chat", le directeur général des finances Vincent Martin ose le mot : "nous devons optimiser nos actions" tout en répondant aux besoins des affiliés. En clair : arrêter certains services, en prioriser d'autres et facturer certaines prestations. Établissement public, les CCI sont financées par les chefs d'entreprise (90 € de taxes en moyenne par an pour un patron). Pour autant, "la loi impose uniquement la gratuité de l'accompagnement pour les formalités", fait saloir Sandrine Wehrli.

Aides aux entreprises, aux associations d'entreprises et à l'apprentissage… La CCI Nîmes a décidé de "réorienter leurs actions", notamment sur CYCLIUM. Un groupement d'entreprises nucléaires et technologiques auquel la chambre a accru son soutien financier et humain (15 000 € de subvention et 60 jours de moyens humains mis à disposition, notamment dans le secrétariat et les services). "L'offre de formation a également été enrichi (..) En septembre un procédé innovant, l'accompagnement Bic innov'up, a été mis en place à l'École supérieure de Management", explique le président de la chambre, Henry Douais, qui s'enorgueillit, au passage, d'être l'une des seules chambres en France à gérer un lycée professionnel de 785 élèves.

Accroître les recettes

Mais la CCI Nîmes veut aller plus loin. Anticipant les réformes à venir, la chambre a mis en place "un cadre budgétaire" ad hoc. "À budget constant, nous souhaitons réduire notre dépendance aux taxes. Elle représente aujourd'hui 65% de nos recettes, nous espérons faire passer cette part à 45%", fixe Vincent Martin. Mais quels les moyens pour cette ambition ? En 2014, la CCI a supprimé sa subvention de 15 000 € au SCOT Sud Gard tout en continuant à travailler avec eux. Cette année, elle facturera ses services au syndicat mixte à hauteur de 7 500 €. Le ton est ainsi donné. D'autant plus que "la loi offre la possibilité de facturer le service s'il n'est pas assuré par le tissu entrepreneurial local". Par ailleurs, trois employés de la chambre ont été licenciés en plus d'un plan de départ volontaire. Entre 2014 à 2015, ces changements ont permis à la CCI de récupérer  300 000 € de recettes.

La chambre souhaite prochainement lancer un appel d'offres pour la gestion du parking poids lourds du péage Nîmes-Ouest près de l'A9. "On espère en tirer 150 000 € par an", annonce Vincent Martin. "On ne vend rien, on restaure tout et on gère mieux", lance Henry Douais. Un leitmotiv qui sonnerait presque comme un slogan de campagne pour le scrutin consulaire de 2016…

Lire aussi : NÎMES CCI : à Paris Henry Douais a appris la “Macron économie”

Coralie Mollaret

* Le ministre de l'Économie est le ministre de tutelle des CCI.

Coralie Mollaret

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