Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.04.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 466 fois

SAINT-CÔME et MARUÉJOLS Les prescriptions des sœurs Antienne

Les sœurs Antienne déclenchent un tsunami de bonne humeur à chacune de leurs apparitions (Photo : DR)

Depuis plus de 15 ans, les Sœurs Antienne, duo nîmois a cappella, promènent leurs voix et leur bonne humeur contagieuse dans tous les théâtres, cabarets et festivals du Grand Sud et du Nord. Pas frimeuses, les rimeuses de phrases et tritureuses de gammes affichent en toutes circonstances une complicité bonhomme et un indéfectible humour. À découvrir dimanche 30 avril, à partir de 20 heures, dans le cadre de la soirée cabaret du 20e anniversaire des Courants d'Airs...

Si le fil rouge de leurs spectacles est immuable (une vingtaine de chansons décalées mises en scène autour d'un objet), le contenu est clairement varié et les sœurs Antienne -''Antienne 2'' se risqueraient les amateurs de blagounettes aux références télévisuelles XXe siècle !- rivalisent de vocalises et d'ingéniosité pour raconter des histoires abracadabrantes. Sylvia Bottiau (La blonde nordiste adoptée par le Sud) et Carole Rocalba (la brune, gardoise ''pur jus'') se sont rencontrées dans les années 80, alors que la première nommée chantait déjà dans un groupe baptisé "Les flageolets Côte d'Azur" dont la Nîmoise était fan. "Nous avons peu à peu sympathisé et nous nous sommes promis de faire un truc ensemble. En 2002, Jean-Pierre Volmer, alors directeur du théâtre du Périscope, nous a laissé carte blanche pour notre duo dans le cadre de son festival de chanson française...'', raconte Carole. À l'issue d'un brainstrorming collectif, le duo accouchera 5 mois plus tard de son premier spectacle, "Noue deux".

Depuis, le détonnant et talentueux duo survitaminé nous fait passer la pilule en ouvrant un regard facétieux et drolatique sur le monde pas toujours très rigolo qui nous entoure. C'est encore le cas avec le 6e et dernier spectacle en date, Posologies, qui, à l'aide d'une planche à repasser détournée de son usage originel, entraîne le spectateur dans un univers désopilant et jubilatoire qui emprunte spirituellement (au sens littéral comme au sens figuré) aux jeux de mots et aux allitérations de Bobby Lapointe, à l'ironie doucereuse Raymond Devos et à celle plus croquignolesque de Francis Blanche, en se réappropriant par des chemins de traverse les répertoires d'Annie Cordy, Brigitte Fontaine, Pierre Dac et de tous ces...princes qu'on sort !

Autodidactes, si l'on excepte quelques cours de chants, les deux luronnes auraient pu songer à faire de leur passion leur métier mais l'ex-secrétaire (Sylvia) et l'enseignante (Carole) préfèrent conserver leur liberté et leur libre-arbitre afin de pouvoir mener leur carrière artistique comme ça leur chante et ont fait le choix de conserver leurs emplois respectifs. Cornaquées pour la mise en scène par Gérard Santi qui les aide à construire leur répertoire, les deux artistes puisent dans celui des vieilles chansons françaises sur un large spectre (1890 /1945).

Un vivier inépuisable dont elle exhument quelques pépites oubliées après avoir compulsé une anthologie de la chanson française et farfouillé dans les bacs du Carré d'Art de Nîmes et sur Internet. Sans négliger pour autant quelques chansons plus contemporaines... Dans Posologies, on découvrira ou retrouvera -entre autres- ''Si t’as été à Tahiti'' de Lisette Jambel (1958), ''Quand on a mal aux dents'' de Pills et Tabet (1932), "Le docteur miracle" d'Annie Cordy (1968), ''Le coup de soleil'' de Richard Cocciante (1977) et la chanson finale, signée Francis Blanche et Pierre Dac, qui s'impose comme remède absolu en cette période électorale : l’adhésion au ''Parti d’en Rire''. Un vrai remède à la morosité, pétillant, effervescent, et qui, il va sans dire, ne manque pas de cachet. À consommer sans modération...

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com 

 

Philippe Gavillet de Peney

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