Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.09.2017 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 416 fois

LE 7H50 Grève à France 3 : « On se bat pour l’information de proximité » 

Daniel Moine, journaliste à France 3, s'est invité hier à la rédaction de France 3 Montpellier pour protester contre la suppression des éditions locales. (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Journaliste à France 3 Pays Gardois, Daniel Moine était en grève ce mercredi, pour protester contre la suppression des éditions locales, annoncée par France Télévisions.

Objectif Gard : Pourquoi étiez-vous en grève hier ?

Daniel Moine : La direction de France Télévisions a annoncé aux rédacteurs en chef régionaux la suppression en 2018 de toutes les éditions locales de France 3. En Languedoc-Roussillon, France 3 Pays Gardois et France 3 Pays Catalan sont concernés. Actuellement à Nîmes, nous sommes onze salariés. Cette nouvelle organisation prévoit que nos reportages soient dilués dans le nouveau JT régional de Montpellier, qui passerait de 18 à 25 minutes... C’est un recul de l’information de proximité !

C'est-à-dire ?

Les 50 000 spectateurs de France 3 Pays Gardois ont chaque soir 7 minutes d’information sur leur département. Idem pour ceux qui habitent dans les Pyrénées-Orientales ou dans l’Hérault. Si on additionne, ça fait 21 minutes. La direction veut diluer ces 21 minutes dans les 7 minutes du nouveau JT. Forcément, les rédactions ne s’intéresseront qu’à l’actualité chaude… Par exemple Nîmes Olympique, pensez-vous que ça intéresse Perpignan ? Bien sûr que non ! On en parlera plus ! Ça sera le cas pour tout un tas d’autres petits sujets. Les spectateurs qui paient 137 euros de redevance par an ont aussi le droit d’avoir de l’information locale !

Concernant l’emploi, France Télévisions assure qu’il y aura un maintien des effectifs.

La direction a seulement dit que les locales ne seront pas fermées. Sur le maintien de l’emploi, c’est autre chose… On a des exemples qui prouvent le contraire : Bourges et Tours ont été fermées. Sur les onze salariés qui y travaillaient, il en reste trois ou quatre. France Télévisions a favorisé leurs mutations. On le sait, la direction a pour objectif d'économiser 50 M€ en 2018. Ça passe par des non-remplacements de départ à la retraite ou des suppressions de CDD. 

Sous le patronage des syndicats SNJ et Sud, l'assemblée générale des salariés grévistes de France 3 s'est tenue, hier matin, sur le plateau de la rédaction de Montpellier... (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

La fin des éditions locales est motivée par le manque de visibilité de vos reportages. Aujourd’hui, les gens regardent la télé à travers des box* internet sur lesquelles vous n’êtes pas présents.

Mais nous avons demandé à passer sur ces box. La direction de France Télévisions ne veut pas, prétextant que ça coûte trop cher… Et quand on lui demande combien ça coûte, elle est incapable de nous le dire !

Le gouvernement réalise un certain nombre d'économies. Pourquoi France 3 serait dispensée d'en faire ?

Bien évidement qu'il faut faire des économies ! Toutes les semaines, on reçoit dans notre boite mail la nomination d’un cadre, d’un directeur, d’un chef… À France Télévisions, le taux d’encadrement est énorme et surtout, il ne se justifie pas. Les économies doivent commencer par là. Autre chose : le gouvernement de Nicolas Sarkozy nous a supprimé 200 M€ de recettes publicitaires par an. Pourquoi ne pas les rétablir ? François Hollande devait le faire… Ça n’a pas été le cas ! Ce rétablissement ne coûterait rien à l’État, puisque c’est de l’argent privé. Ce qu’il se passe à France Télévisions, c’est aussi pour nuire à la télévision publique.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

*L'édition locale de Montpellier a été intégrée au BRI (Bureau Régional d’Information). 

*42% des Gardois reçoivent la télévision par box, selon la direction de France Télévisions. 

Coralie Mollaret

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