Quel avenir pour l’aéroport Nîmes-Garons ? C'est l’une des questions majeures du développement de notre territoire. Aujourd'hui, certains élus s’interrogent sur la pertinence de maintenir ses lignes commerciales. Des questionnements qui font bondir (de rage) l’actuel président du syndicat de l’aéroport, Jean-Paul Fournier, qui entend bien montrer qu'il y a toujours un pilote dans l'avion ! D’ailleurs, s’il avait un temps décidé de passer la main, le maire (LR) de Nîmes s’est ravisé, souhaitant défendre et développer le trafic passager.

Muni de son bâton de pèlerin, M.Fournier a rencontré le président (PS) du Département afin qu’il augmente sa subvention versée au syndicat. La réponse favorable de la collectivité, lui permet de pallier le retrait d’Alès Agglomération, peu convaincue par l’infrastructure... Après le Département, le président du syndicat s’est ensuite tourné vers la Chambre de commerce et d'industrie du Gard (ex-gestionnaire de l’aéroport) et son président, Éric Giraudier.

Hier soir à l’occasion de ses voeux, l'élu consulaire a expliqué que les statuts de la Chambre « ne permettent plus d’intégrer ce syndicat. Notre rôle d’aménageur nous a été enlevé… D’ailleurs, la plupart des CCI membres d’un syndicat mixte, comme pour l’aéroport de Béziers, en sortent. » Toutefois, « on peut trouver les moyens d’interagir avec un aéroport localement. Ce sujet m’intéresse… »

« Nous devons aller chercher des Chinois »

Si Éric Giraudier, intronisé dans l'équipage par Jean-Paul Fournier, assure « ne pas connaître le dossier», l'essor du trafic passager est pour lui essentiel : « c’est un enjeu pour notre développement économique. » En octobre, la Région a présenté une étude sur les retombées socio-économiques du transport aérien en Occitanie. L’aéroport de Nîmes Garons, c’est 213 000 passagers en 2016 qui ont dépensé 25 M€ dans la Région (74% des dépenses restant dans le Gard). C’est aussi une croissance moyenne de 3% contre -1% pour les petits aéroports régionaux.

Avec le probable classement de Nîmes à l’UNESCO, « comment allons-nous utiliser cet outil pour développer le tourisme ? », interroge Éric Giraudier. « Dépassons les barrières administratives ! Aujourd’hui, nous devons aller chercher des Chinois et d’autres visiteurs étrangers… Est-ce qu’il n’y a pas un schéma global à construire avec l’aéroport de Marseille qui arrive à saturation et avec celui de Montpellier ? »

Un vœu pieux en ce début d’année, propice aux souhaits ? En tout cas, le président de la CCI prévient : « quand on perd un tel équipement, on a du mal à le retrouver. » Du cash ou le crash ? Attendre et voir...

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com