Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 14.01.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 1761 fois

NÎMES Les gilets jaunes arrêtés samedi sont tous placés, ce lundi, sous contrôle judiciaire

Quelques interpellations (Photo Norman Jardin)

Dix hommes interpellés lors de la manifestation des gilets jaunes, samedi après-midi dans les rues de Nîmes, ont tous été placés sous contrôle judiciaire en attendant leur procès qui se déroulera le 5 février prochain.

Après avoir été retenus près de 48 heures en garde à vue, suite aux incidents avec les forces de l'ordre de samedi dernier, les dix prévenus sont repartis aux bras de leurs familles et sous les acclamations d'un public nombreux qui avait pris place sur les bancs du tribunal correctionnel de Nîmes, ce lundi.

Le procureur de la République, Éric Maurel, avait requis la détention provisoire de la plupart des protagonistes (sept d'entre-eux) avec pour principal critère d'incarcération "le risque de réitération de l'infraction", lors des prochains mouvements de gilets jaunes. "La manifestation de samedi à Nîmes qui a rassemblé 1 000 à 1 500 personnes a dégénéré dans l'après-midi. Certains sont venus aux contacts des forces de l'ordre, a affirmé le patron du parquet de Nîmes.

"Je ne souhaite pas qu'un policier ou un gendarme soit blessé dans les prochains jours par une personne présente ici dans le box", a poursuivi le procureur Maurel en confirmant sa demande d'incarcération de la plupart des protagonistes.

Un motard avait forcé le dispositif policier

Les prévenus ont tous demandé et donc obtenu de droit un délai pour préparer leur défense. Les différentes affaires évoquées aujourd'hui seront donc jugées sur le fond le 5 février prochain. En attendant, le tribunal correctionnel présidé par Christine Ruellan devait statuer sur la détention provisoire des prévenus ou sur des contrôles judiciaires éventuels. Ils sont renvoyés devant la juridiction répressive gardoise en fonction des hommes mis en cause pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique", "acte d'intimidation sur les forces de l'ordre", "outrage", on encore " violence avec arme sur les forces de l'ordre", l'arme (par destination) étant la moto ayant servi à forcer un dispositif policier... Pour ce dernier prévenu, un motard âgé de 63 ans, il était inconnu de la justice, marié, père de famille et employé depuis plus de 15 ans comme agent de maintenance.

"Vous avez devant vous des profils atypiques. Des gens insérés dans la vie sociale et professionnelle, des personnes inconnues de la justice, souligne Maître Rémy Nougier pour quelques gilets jaunes appréhendés. "Vous n'avez pas devant vous un groupe radicalisé de manifestants ou de délinquants. Il ne s'agit pas de casseurs de flics mais de simples manifestants", poursuit l'avocat Nîmois.

Sa consoeur maître Laurence Aguilar affirme que " chaque prévenu ressemble à Monsieur Tout-le-Monde. Ils ont de profondes convictions. Ils vont manifester car ils croient en ce mouvement et plus précisément aux revendications abordées par ce mouvement".

Les différents mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire avec notamment l'obligation de pointer deux fois par jour les samedis de manifestation. Ils ont également l'interdiction de paraître à Nîmes pour ceux qui habitent dans d'autres départements (Hérault, Ardèche), en attendant le procès sur le fond.

Boris De la Cruz

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