Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 13.06.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 1108 fois

LE 7H50 du maire de Laudun-l’Ardoise : "On a pris les choses en main"

Le maire de Laudun-l'Ardoise Yves Cazorla (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le maire de Laudun-l’Ardoise, Yves Cazorla, est à la tête de la commune depuis un peu plus d'un an. Pour Objectif Gard, il fait un premier bilan depuis sa prise de fonction. Il est l'invité du 7h50.

Objectif Gard : Comment définir vos premiers pas à la tête de Laudun-l’Ardoise ?

Yves Cazorla : On a pris les choses en main. Depuis 2008, en tant que conseiller municipal d'opposition, j'ai été très actif sur les dossiers qui concernaient la commune. Que ce soit la piscine, la station d'épuration ou encore les finances. À notre arrivée, nous avons été contraints de fermer la piscine pour défaut d'entretien mais surtout car après expertise, il était constaté sa dangerosité. La station d’épuration obsolète subissait des mises en demeure de la préfecture pour des questions notamment de pollution. Enfin, pour l'audit que nous avons réalisé, vous avez eu l'occasion d'en faire état notamment de ce legs de 552 000 euros sous forme de dons en 2006 à la commune qui a été mis en fonctionnement et dilapidé.

Est-ce que finalement la commune ne vivait pas tout simplement au-dessus de ses moyens ?

Oui, on peut dire cela. Les circonstances ont aussi pesé notamment en matière de baisse de dotation de l'État. Mais on est une commune riche en matière d'équipements. Prenons l'exemple de la piscine, construite en 1987 pour tout le Gard rhodanien. Une quinzaine d'écoles du bassin venait se baigner. Mais personne ne participait à l'entretien. Elle s'est dégradée faute de moyens. On l'a laissée mourir. Aujourd'hui, on essaie de la sauver. Depuis 2016, j'ai sollicité l'aide du Conseil d'agglomération du Gard rhodanien, dans l'intérêt des habitants du territoire. La réponse est restée négative.

Est-ce qu'une réouverture est à l'ordre du jour ?

Nous avons constitué un groupe de travail avec la préfecture. J'ai même sollicité l'aide d'Emmanuel Macron, le président de la République, car les travaux sont estimés à 3 millions d'euros. Il nous faut donc obtenir des financements pour les travaux et une équation financière pour assurer le fonctionnement ensuite. La commune de Laudun ne pourra pas gérer seule. J'aimerais que d'autres élus du territoire m'accompagnent sur le projet. Mais je me sens bien seul.

Dans quelle situation financière est la commune ?

Laudun est dans une situation catastrophique. On a manqué dans tous les domaines ces dernières années. Aujourd'hui, on doit emprunter pour rembourser le legs qui a disparu des comptes de la ville. On a mis en place un plan d'économie, notamment sur le non remplacement des départs à la retraite, sur une réorganisation des services et on a réintégré des activités, en sous-traitance jusque-là. On doit par ailleurs faire face à nos carences en matière de logements sociaux qui se traduisent par des pénalités de 100 000 euros chaque année. Mais tout est en passe de s'améliorer. On a pris les choses en main et on avance. Je mets toute mon énergie pour remuer ce territoire.

Quels sont les projets prioritaires pour les prochains mois ?

On a un gros sujet depuis 2008, bien avant ma prise de poste. On ne maîtrise pas suffisamment les eaux de ruissellement sur l'Ardoise. Il faut mieux les canaliser. La préfecture nous demande de construire un bassin de rétention. Nous avons donc lancé une étude. Par ailleurs, étant la 3e ville de l'agglomération et la zone industrielle la plus importante du territoire, on travaille pour attirer des entreprises. Le site d'Arcelor en friche, on se bat pour faire venir un nouvel industriel. On a de bons contacts notamment avec Gifi qui pourrait implanter une activité logistique.

Enfin, l'Étoile de Bessèges connaîtra une nouvelle édition en 2020. Est-ce que vous rêvez de voir les cyclistes fouler à nouveau vos terres ?

Bien entendu et je suis le premier désolé de l'arrêt de notre partenariat avec cette course mythique locale. Je suis un amoureux du vélo en plus. Mais je ne pouvais pas donner 36 000 euros à cette compétition alors que ma commune se meurt financièrement.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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