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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.01.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 478 fois

NÎMES Trois conférences au Musée de la Romanité

Bâtir un empire, à voir au Musée de la Romanité jusqu'en mars 2020 (Photo Iconem).

Un mur de l'exposition temporaire (Photo Anthony Maurin).

Autour de son exposition temporaire "Bâtir un empire", le Musée de la Romanité organise un cycle de trois conférences les 3 et 10 février puis le 4 mars de 18h30 à 20h à l'auditorium.

En lien avec l’exposition "Bâtir un Empire. Une exploration virtuelle des mondes romains", le Musée de la Romanité propose à son petit public d’approfondir les thématiques principales liées à l’exposition grâce à un cycle de trois conférences.

Commençons par le commencement, le 3 février avec "Sauver le patrimoine en péril : innovation et médiation", une session conçue par Yves Ubelmann, président et co-fondateur d’Iconem, architecte DPLG et ingénieur spécialisé.

Les nouvelles technologies à l'aide

Conflits armés, urbanisation, pillages, changement climatique : le patrimoine mondial n’a jamais été autant menacé que ces dernières années. Des sites irremplaçables disparaissent régulièrement sous nos yeux entraînant avec eux le souvenir de nombreuses civilisations. Face à ce constat, il devient impératif d’agir pour contribuer à la sauvegarde de l’incroyable diversité culturelle que nous offre l’humanité. Aujourd’hui, les nouvelles technologies permettent elles aussi de participer à cette lutte engagée pour la sauvegarde du patrimoine.

Un mur d'une bonne vingtaine de mètres sectionné en trois panneaux pour une immersion totale, sensation garantie pour cette partie de l'expo (Photo Anthony Maurin).

La mission d’Iconem est de contribuer à la préservation de ces biens culturels à l’échelle mondiale. Iconem est actuellement présente dans une trentaine de pays et réalise des modèles 3D photoréalistes de monuments menacés grâce à la maîtrise de la photogrammétrie, du scan laser et du scan à grande échelle via drones. La création de ces doubles numériques participe ainsi au travail de documentation de cet héritage culturel. Ces derniers peuvent être utilisés en tant qu’objets d’études par les archéologues ou encore les architectes.

Pourquoi une telle uniformité ?

Deuxième conférence, le 10 février avec "Reconnaître la marque de Rome : architecture monumentale et urbanisme des villes de l’Empire" pour thème et Vivien Barrière, archéologue, enseignant-chercheur en histoire et archéologie à CY Cergy Paris Université et conseiller scientifique de l’exposition "Bâtir un Empire" pour maître.

Après une visite commentée de l’exposition, la conférence reviendra en détail sur ce qui rapproche et ce qui distingue les différentes villes romaines du pourtour méditerranéen. Longtemps, on s’est imaginé la romanisation comme un modèle unique imposé aux populations conquises. On oppose encore souvent la manière rapide et profonde dont les provinces occidentales de l’Empire romain se sont transformées à la manière plus discrète dont les provinces orientales se seraient romanisées.

Plus éloignées de Rome, héritières des monarchies hellénistiques, les villes de ces provinces telles que l’Asie ou la Syrie restent durablement marquées par des traditions architecturales antérieures à la présence romaine. En revanche, les villes de Gaule, d’Espagne ou même d’Afrique paraissent adopter des modèles urbanistiques et architecturaux élaborés en Italie. La distinction entre Occident et Orient est-elle si tranchée ? La romanisation de l’Occident est-elle réellement uniforme ? Des jeux de l’amphithéâtre ou des thermes, quel est le meilleur marqueur de romanité ? Les dieux échappent-ils à la romanisation ou annoncent-ils au contraire le changement de système ?

La beauté à l'état pur

Pour finir le cycle le 4 mars, la troisième partie du piédestal culturel : "Quel avenir pour les sites antiques romains ? L’exemple de Lepcis Magna (Libye) et du pillage archéologique" sera annoncée par Vincent Michel, directeur de la Mission Archéologique Française de Libye, professeur d’histoire de l’art et d’archéologie de l’Antiquité classique en Orient à l’Université de Poitiers, et expert dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

Lepcis Magna, l’actuelle Lebda, mérite bien son nom, Lepcis "la Grande", cité conçue à l’égal de Rome, qualifiée de "Rome de l’Afrique" par les Romains eux-mêmes. Fondée à la fin du VIe siècle avant J.-C., Lepcis Magna est la deuxième ville romaine du nord de l’Afrique, après Carthage et forme, avec Sabratha et Oea (l’actuelle Tripoli), la Tripolitaine, l’Ouest de la Libye actuelle.

(Photo Anthony Maurin).

Les vestiges de Lepcis Magna sont sans doute parmi les plus beaux et les mieux conservés du bassin méditerranéen. L’étendue de la ville, le bon état et la somptuosité des monuments publics et de leurs dimensions, tout concourt à laisser une impression des plus brillantes. En effet, aucune ville antique de la Méditerranée n’offre une telle diversité, une telle richesse monumentale et une telle beauté.

Lepcis Magna, patrie de l’empereur Septime Sévère, apporte beaucoup à la connaissance des villes romaines, révélant une ampleur et une verticalité insoupçonnées et cachant encore sous le sable tant de mystères que la conférence propose de dévoiler...

Anthony Maurin

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