Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 25.03.2020 - tony-duret - 3 min  - vu 4284 fois

FAIT DU JOUR Ces politiques qui contestent les résultats des élections municipales

Les bulletins de vote (Photo Anthony Maurin).

Ces derniers jours, des maires à la fois sortants et perdants, mais aussi des candidats aux élections, contestent les résultats du premier tour des Municipales. Recours devant le Conseil d’État ou le tribunal administratif, ils demandent l’annulation de l’élection.

N’allez pas dire qu’ils sont mauvais perdants ! « Ce n’est pas la question », objecte Thomas Vidal, le maire sortant de Val d’Aigoual qui, dimanche 15 mars, a perdu l’élection à 8 voix d’écart contre son adversaire Joël Gauthier. « Le problème, poursuit-il, c’est que ma liste considère que le scrutin a été altéré par les interventions des autorités publiques. On ne remet pas en cause le bon déroulement des opérations de vote, mais on estime que le scrutin ne s’est pas déroulé dans des conditions normales. Il faut le refaire ! »

Pour justifier sa position, le maire sortant s’appuie sur le climat anxiogène lié au coronavirus qui aurait provoqué une « très forte abstention » : 73% de participation en 2020 contre 84% six ans plus tôt. C’est la raison pour laquelle les membres de la liste Engagés pour l’avenir de Val d’Aigoual ont déposé un recours, vendredi 20 mars, devant le tribunal administratif de Nîmes. « On verra bien, mais j’y crois », assure Thomas Vidal.

Paul Planque s’est fait « voler » l’élection

À Alès, la tête de liste du Printemps Alésien, Paul Planque, n’a pas déposé de recours devant un tribunal. Du moins, pas pour le moment… Arrivé deuxième (22,84%) derrière Max Roustan (56,80%) à nouveau élu dès le premier tour, le communiste a livré son opinion sur les réseaux sociaux : « Du fait de l’abstention massive, nous nous sommes faits voler cette élection, écrit-il. Je n’ai jamais pensé que battre Roustan serait facile. Pour autant le résultat ne reflète, pour moi, pas du tout l’opinion de l’électorat alésien ».

Avant d’anticiper les éventuelles critiques : « Je ne partage pas le point de vue de celles et ceux qui considèrent qu’envisager une annulation pure et simple de l’élection est illusoire ou sans fondement et relèverait d’un comportement de mauvais perdant. […] Si aucune formation politique ne s’est manifestée pour l’instant sur le caractère antidémocratique de cette élection, c’est qu’elles mesurent l’aubaine que cela représente pour elles-mêmes, trop heureuses de voir leurs sortants reconduits », analyse-t-il.

Manque d’autocritique

À Clarensac, la maire sortante Marjorie Enjelvin s’est, elle, tournée vers le Conseil d’État. Le 15 mars dernier, elle a perdu son fauteuil récoltant 47,55% des voix contre 52,44% pour Patrick Gervais, le nouveau maire de la commune. Comme son homologue du Val d’Aigoual, la maire regrette la baisse de 10 points du taux participation dans sa commune. « Je considère que le taux d’abstention supérieur à 2014 du fait du contexte sanitaire, des consignes et contre consignes des pouvoirs publics ajouté à la campagne de diffamation relayée par mon adversaire la semaine précédent les élections ont joué en ma défaveur », a-t-elle déclaré. Au soir de sa défaite, elle écrivait sur sa page Facebook que « haine et mensonge » ont gagné et défiait « les nouveaux maires » de montrer de quoi « ils sont capables ».

Si l’on constate dans le discours des déchus que les raisons de leur échec sont nombreuses, on note aussi une absence totale d’autocritique. Aucun ne voit dans son résultat le fruit d’une mauvaise campagne électorale ou la punition d’un mauvais bilan. Une victoire aurait été pour eux tellement logique qu’ils n’auraient certainement pas pris la peine de porter l’affaire devant les tribunaux si les scores avaient été inversés.

Le Gouvernement valide le premier tour

Enfin si ces élus contestent les résultats, le Gouvernement, lui, a validé les résultats de ce premier tour. Dans le Gard, 304 communes sur 351 du département (dont Alès, Clarensac et Val d'Aigoual) n'auront pas besoin d'un second tour. Publiée lundi au Journal officiel, la loi sur l'état d'urgence sanitaire a, par ailleurs, fixé les modalités d'organisation du second tour prévu en juin. Si les conditions sanitaires ne permettent toujours pas l'organisation de ce vote, les communes devront rejouer le premier et second tour. De quoi déclencher, certainement là aussi, d'autres recours...

Tony Duret & Coralie Mollaret

Tony Duret

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