ÉDITORIAL Régionales ou Départementales : des enjeux de territoires aux enjeux nationaux

Les échéances électorales de mars prochain seront d'une importance capitale pour le Département du Gard mais aussi pour la Région Occitanie. D'abord car elles se déroulent un an avant la présidentielle et risquent de revêtir un caractère national. C'est dommage car cette élection concerne avant tout les enjeux de nos territoires. Occitanie ou Gard n'ont pas grand chose à voir avec la région Haut-de-France par exemple et le département du Pas-de-Calais. Sur des questions politiques, économiques ou sociales, notamment. Ensuite, parce que c'est la première élection après la révolution des grandes régions voulue par François Hollande. L'occasion de faire le bilan sur cette réforme colossale qui avait pour ambition de réaliser des économies et de concurrencer les Länder allemands, ces territoires séparés administrativement et attractifs économiquement. Enfin, cette élection post-covid ou en plein covid, portera les traces indélébiles de l'engagement des territoires pour faire face à la crise sanitaire. On l'a constaté pendant le confinement et après le déconfinement, tous les présidents des Régions ou de Départements n'ont pas adopté la même stratégie. En Occitanie, la socialiste Carole Delga a mis le paquet pour accompagner les entreprises, le monde du tourisme et a commandé un nombre colossal de masques pour pallier les carences de l'État. Non pas de dire que tout a été parfait, loin de là. Et la communication a permis de marteler un message quelque peu rassurant d'une région mobilisée. Au Département, Denis Bouad a assuré une continuité des services publics et répondu tant bien que mal aux urgences sociales ou associatives. Pas sûr qu'ils soient tous les deux récompensés pour autant. Même si les Municipales ont montré l'envie des électeurs de s'appuyer sur des exécutifs déjà en place. En mars 2021, il y a par contre de fortes chances que la dualité Gauche-Droite soit largement de retour sous fond de pré-présidentielle. D'un côté, le Parti socialiste et ses alliés tenteront de convaincre les électeurs de leur fonction de rempart par rapport à la politique de l'Élysée. À Droite, on va tenter un coup de billard à plusieurs bandes. S'allier ici ou là avec le Centre et des Macronistes. En espérant ne pas être associée à la majorité parlementaire en 2022. Le Rassemblement national de son côté voudra s'imposer en ressortant son tube habituel : le rejet de tous et de tous les partis. Mais le disque semble rayé avec les années. Reste deux inconnues de taille : est-ce que les électeurs se déplaceront ? Et surtout, est-ce que ces élections auront bien lieu ?
Abdel Samari