Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.10.2020 - corentin-corger - 3 min  - vu 3979 fois

FAIT DU SOIR À Nîmes, une nouvelle vie en construction pour l'hôtel du Louvre

Vue de la façade de l'hôtel du Louvre depuis le square de la couronne (Photo Romain Cura)

Laissé à l'abandon pendant près de 17 ans, ce bâtiment, sis au 4 rue Notre-Dame à Nîmes, construit à la fin du XVIIIe siècle qui a longtemps accueilli l'hôtel du Louvre, est en cours de rénovation pour laisser place à 17 logements à l'été 2021.

C'est un lieu emblématique de la cité des Antonin, situé en face du square de la Couronne, qui a droit à un véritable coup de neuf. Construit en 1773 par Pierre Troupenas, ce bâtiment a d'abord accueilli un relais de poste avant de devenir le fameux hôtel du Louvre qui resta inchangé jusqu'en 2001. Pour les moins âgés, il rappelle surtout le "Vox", ce cinéma de quartier qui a ouvert en 1959 et a fermé ses portes puis brûlé en 2003. Et depuis plus rien si ce n'est que le site a été laissé à l'abandon occupé par des squatteurs qu'il a fallu pousser vers la sortie en février dernier lorsque les travaux de rénovation ont commencé.

En janvier 2011, il a été inscrit à l'inventaire des Monuments historiques et devient donc désormais protégé à ce titre. Quelques années plus tard Évrard Zaouche le vend à Histoire et Patrimoine, un opérateur immobilier spécialisé dans la rénovation urbaine, une marque du groupe Altarea Cogedim. Une longue étude en amont a été nécessaire liée aux contraintes architecturales et les travaux de rénovation ne débutent qu'au début de l'année 2020 juste avant le confinement. Un chantier mené de A à Z par l'entreprise nîmoise RCB qui doit aller vite puisque la livraison des 17 logements est prévue entre juillet et septembre 2021.

Romain Chabanel, PDG de l'entreprise nîmoise RCB qui gère de la démolition à la finition les travaux de rénovation (Photo Corentin Corger)

"Ça ressemble à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, le feu a cassé la pierre au coeur", compare Nathalie d'Artigues du cabinet NDA, l'architecte des travaux. "Trois incendies en trois ans, ça veut dire aussi trois fois les pompiers qui inondent tout", complète Romain Chabanel, PDG de RCB, pour expliquer que l'humidité est aussi une problématique dans cette rénovation.

La mission est de transformer un bâtiment ancien en logement, ce qui signifie donc la création de réseaux jusqu'à alors inexistant sur la partie cinéma tout en conservant l'origine architecturale du site. "On applique la charte de Venise. C'est à dire remettre le bâtiment comme il était le premier jour", poursuit le constructeur. Les plafonds moulurés vont être réfectionnés tout comme les sols d'époque. Ajoutés dans les années 1950, le placo et l'amiante seront enlevés pour laisser renaître la pierre.

Un commerce et 17 logements de 40 à 90 m2

Et comme le temps presse c'est une trentaine d'ouvriers qui travaillent quotidiennement sur le chantier. Des compagnons spécialisés (tailleur de pierre, couvreur, électricien, plombier...) et aussi des jeunes non accompagnés arrivés en France avec le statut de réfugiés. Scolarisés au CFA de Méjannes-le-Clap, ils sont onze à apprendre le métier de maçon. Au final, c'est un commerce au rez-de-chaussée et 17 appartements allant du studio au quatre pièces de 40 à 90 m2 qui verront le jour sur quatre étages. Les prix d'achat varieront de 190 000 à 400 000 €.

Des moulures au plafond... (Photo Romain Cura)

"On ne va pas parler de haut de gamme mais de prestation élevée", joue sur les mots M. Chabanel. Les heureux propriétaires ont bénéficié d'une défiscalisation à 100% au nom de la loi Malraux. Cela signifie que toutes les dépenses nécessaires à la restauration d'un immeuble ancien sont déductibles d'un revenu global sans plafonnement du montant.

En revanche, le bien doit être loué pendant neuf ans pour maintenir une occupation permanente dans ces appartements. Derrière l'ancien hôtel, sur les anciennes salles de cinéma, c'est un projet totalement neuf qui doit sortir de terre composé de 19 logements. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Pour l'heure, le permis vient d'être accepté.

Corentin Corger

En bonus, quelques clichés supplémentaires du chantier : 

La cour intérieure va être restaurée avec une verrière à son sommet (Photo Romain Cura)

Un bâtiment remis dans son jus (Photo Romain Cura)

Remettre les poutres apparentes fait partie du travail de rénovation (Photo Romain Cura)

Dans les anciennes chambres de l'hôtel les squatteurs sont passés par là (Photo Romain Cura)

L'angle de la façade qui donne sur la rue du Louvre sera aussi rénové (Photo Romain Cura)

Corentin Corger

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