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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.10.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 9748 fois

CORONAVIRUS Au centre hospitalier de Bagnols/Cèze, "la situation est plus tendue que lors de la première vague"

Le directeur du Centre hospitalier de Bagnols Jean-Philippe Sajus (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

"On est dans une situation très difficile, on est sur le fil du rasoir". Tels étaient les mots de Jean-Philippe Sajus, directeur du centre hospitalier de Bagnols/Cèze. Ce week-end, la situation s'est aggravée dans l'établissement public de santé bagnolais. De huit patients covid pris en charge, on est passé à 20 patients en fin de semaine. 

Depuis le 22 septembre dernier, le centre hospitalier de Bagnols/Cèze dispose à nouveau de 15 lits dans une unité dédiée au covid. Hormis une vingtaine de cas recensée à l'hôpital de Pont-Saint-Esprit dans la partie Ehpad, "on était plutôt serins dans le Gard rhodanien", introduit Jean-Philippe Sajus.

En fin de compte, le territoire ne sera pas épargné. "Le taux d'incidence est de 132,10 pour 100 000 habitants dans le Gard rhodanien", poursuit le directeur, qui ajoute : "Ça reste maîtrisé quand même, à Nîmes, c'est le double." Face à ces indicateurs à la hausse, le centre hospitalier de Bagnols a décidé de passer de 15 à 29 lits pour les patients covid hospitalisés de façon conventionnelle.

Actuellement, ce sont donc 20 patients (majoritairement des personnes âgées) qui sont pris en charge dans ce service mais le chiffre pourrait bien augmenter dès ce lundi soir. En effet, 8 personnes sont encore en attente de résultats de leur test PCR. Si la totalité était hospitalisée, le service pourrait être quasi plein, dès ce soir.

"Aujourd'hui se pose la question de la déprogrammation"

Autre problème, beaucoup de services covid dans les centres hospitaliers du département sont à saturation, notamment Alès ou le CHU de Nîmes. Il est très compliqué pour eux d'accueillir des patients en plus venant d'autres territoires. Par mesure d'anticipation et pour éviter davantage de saturation, Jean-Philippe Sajus est passé par Claude Rols ce matin pour demander s'il ne fallait pas réactiver la partie réanimation à Bagnols. Comme en mars... Il aura la réponse d'ici sept à dix jours.

"La situation est plus tendue que lors de la 1re vague où on n'avait pas été impacté comme dans l'Est par exemple. On avait eu au maximum 11 patients hospitalisés sur 30 lits disponibles et 2 personnes en réanimation", constate Jean-Philippe Sajus. Davantage de patients actuellement et en plus, il faut assurer les autres opérations comme à la normale...

Situation qui ne devrait pas tenir encore longtemps selon le directeur : "Aujourd'hui se pose la question de la déprogrammation." Une chose qu'il voulait pourtant éviter à tout prix encore un mois en arrière. "Il faut du personnel jour et nuit, et on n'a pas pléthore d'effectifs sauf si on déprogramme pour en libérer." Surtout que la direction du CH a décidé de conserver les congés professionnels de tous les agents. Parmi eux, plusieurs ont contracté le virus en pédiatrie, cardiologie ou maternité, sans développer de forme très grave.

Phénomène de déprogrammation opératoire de peur d'attraper le virus

Hier, on atteignait un nouveau record de contaminations : 52 000 nouveaux cas en 24h en France. Pour éviter d'en ajouter, le centre hospitalier de Bagnols/Cèze a décidé de suspendre les visites dès mercredi (sauf avis médical). Dans les Ehpad, elles restent autorisées sur rendez-vous et en appliquant les gestes barrières. Aucun cas de contamination n'est à déplorer dans les Ehpad bagnolais en ce moment. Les consultations à l'hôpital sont maintenues sur justificatif médical. Les papas sont toujours autorisés en maternité mais pas le reste de la famille.

Au niveau des urgences, l'affluence est "relativement contenue", affirme le directeur, qui observe à nouveau un phénomène de déprogrammation chirurgicale de la part des patients ayant peur d'attraper le virus à l'hôpital. Des tests antigéniques seront mis en place à partir de mercredi pour toute personne hospitalisée aux urgences et bien sûr pour celles qui présentent des symptômes.

Marie Meunier

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