Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 07.11.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 445 fois

CÔTES DU RHÔNE Le gardois Philippe Pellaton élu président d’Inter Rhône

Le président d'Inter Rhône Philippe Pellaton (Photo : Clément Puig / Inter Rhône) - Clement Puig photographer

Le président depuis 2003 de la cave Maison Sinnae, anciennement Laudun-Chusclan Vignerons et vigneron à Laudun-l’Ardoise Philippe Pellaton a été élu jeudi soir président d’Inter Rhône, l’interprofession des côtes du Rhône et de la vallée du Rhône.

Il succède à Michel Chapoutier, qui a occupé la fonction de président d’Inter Rhône pendant six ans, dans le cadre « d’une transition en douceur, dans la continuité », affirme-t-il. Une « douceur » qu’on ne retrouve pas vraiment dans le contexte national et international, marqué par une succession de crises, dont celle de la covid-19 est la plus importante (nous y reviendrons dans un second article prochainement).

La continuité se retrouve dans les différentes priorités du nouveau président, qui sont peu ou prou celles défendues précédemment par Michel Chapoutier, dont Philippe Pellaton était le vice-président. Ainsi, « l’idée de premiumiser nos vins reste d’actualité », lance le Laudunois, en utilisant ce néologisme qui signifie que la montée en gamme des vins des côtes du Rhône n’est pas achevée. « Nous avons mené un très gros chantier ces dernières années et nous avons relevé la valeur, ce travail mérite d’être consolidé », explique-t-il. L’idée est de poursuivre l’augmentation des niveaux de rémunération des vignerons et négociants, partis de bas dans les côtes du Rhône.

C’est dans cette optique que l’interprofession veut travailler « sur la hiérarchisation de nos appellations », avance Philippe Pellaton. Concrètement, cela veut dire poursuivre la démarche qualitative. Ainsi, les Costières de Nîmes ont lancé la machine pour obtenir un Costières de Nîmes Villages, l’échelon au-dessus, et Laudun doit passer en cru d’ici « 2021 ou début 2022 », avance le nouveau président. « C’est important car nous avons vu ces dernières années que le haut de la pyramide, comme les crus, sont moins sensibles à des problématiques commerciales et économiques en temps de crise », ajoute-t-il.

« Il faut une interprofession agile »

Autre gros chantier déjà entamé, la diversification. Les côtes du Rhône sont très majoritairement des vins rouges, or ces dernières années le rouge tire la langue, surtout sur les appellations régionales moins prestigieuses que les crus ou les Côtes du Rhône Villages. « Le thème des blancs a été mis à l’honneur, notamment à Laudun, pour faire écho aux marchés », avance Philippe Pellaton. Actuellement, la typologie des côtes du Rhône est 75 % rouge, 15 % rosé et 10 % blanc. Inter Rhône voudrait arriver à « 20 à 25 % de rosé et 15 % de blanc dans cinq ans », pose le nouveau président. L’interprofession veut également appuyer sur le bio et les différents labels, notamment sociétaux, comme la Haute valeur environnementale niveau 3 « pour démontrer l’impact et l’engagement environnemental et sociétal » de la filière.

Au niveau structurel, Philippe Pellaton veut « remettre à niveau le pôle technique » de l’interprofession. « Il existe, mais c’est une coquille vide, il faut le doter pour mener des projets sur les profils des vins, les assemblages, les cépages, la biodiversité et les engagements environnementaux », avance-t-il. Sur le côté économique, Inter Rhône va travailler sur de nouveaux indicateurs pour analyser plus finement les marchés. Quant à la communication et le marketing, ils ont, compte tenu de la crise mondiale, été redirigés en partie vers le marché domestique et moins vers l’export.

Et en cette période de contraction, où il est difficile voire impossible d’organiser le moindre salon, Inter Rhône maintient pour l’heure ses Découvertes en vallée du Rhône, prévues en avril prochain, et réfléchit à un événement grand public, à Avignon, en mai prochain, dans le but notamment de « rajeunir la cible » des vins des côtes du Rhône. Là aussi sous réserves, qui deviennent malheureusement habituelles dans le contexte actuel.

Pas de quoi effrayer Philippe Pellaton : « la situation nous amène à être agile, il faut une interprofession agile. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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