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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.11.2020 - stephanie-marin - 3 min  - vu 4632 fois

FAIT DU SOIR Le port de Beaucaire en passe de devenir un espace vert ?

Didier Martorell, responsable des ports de la CCBTA. (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard)

Petit à petit la jussie, plante aquatique vivace, gagne du terrain le long des berges du port de Beaucaire, jusqu'à atteindre les bateaux amarrés.

"Quels moyens vont être mis en place pour que le port de Beaucaire ne soit pas un espace vert mais un véritable port ?" Lors du bureau communautaire qui s'est tenu lundi dernier au siège de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence (CCBTA), l'élu (RN) Jean-Pierre Perignon, a fait part de son inquiétude quant à ces herbes qui s'imposent en masse le long des berges et qui, petit à petit, gagne du terrain sur cette partie du Canal Rhône à Sète. "Je suis éberlué, je n'ai jamais vu le port dans cet état", a-t-il commenté.

L'invasion de tous les canaux de France et de Navarre par la jussie, n'est pas un fait nouveau. Chacun s'arme comme il peut pour lutter contre la prolifération de cette plante aquatique vivace. Du côté du port de Beaucaire, on a opté pour la patience, puisque ces herbes sont arrachées à la main. Un seul volontaire à la manœuvre de cette opération fastidieuse : Didier Martorell, le responsable des ports de la CCBTA. Chaque année à partir du mois d'avril, il revêt sa combinaison de plongée et s'enfonce dans les eaux du canal pour déraciner cette végétation envahissante. "On pourrait arracher ces herbes depuis les berges avec des râteaux, mais cette méthode n'est pas efficace. Plus de graines sont libérées et se replantent automatiquement", explique le capitaine des ports.

Une prolifération favorisée par une météo clémente mais aussi l'absence de courant

Cette année, l'opération a dû être reportée pour cause de confinement. Dès le mois de mai, Didier Martorell s'est jeté à l'eau, prêt à gagner, encore une fois, son combat face à la jussie. Mais à la mi-juillet, l'homme a n'a eu d'autre choix que de déclarer forfait souffrant d'une fracture aux côtes. Le nettoyage est ainsi stoppé net alors qu'un tiers des berges avait été traité. Depuis, la plante prolifère à foison. Une prolifération favorisée par une météo clémente mais aussi l'absence de courant. En effet, depuis le mois d'août 2019, une avarie sur l'une des quatre portes de l'écluse de Nourriguier, située entre Saint-Gilles et Beaucaire, perturbe la navigation des bateaux de plaisance. Aujourd'hui et ce depuis le mois de janvier, l'écluse est condamnée. Une décision prise par Voies navigables de France (VNF), en charge de la gestion de l'ouvrage vieux de 110 ans, au vu des risques encourus par les plaisanciers. Les bateaux ne peuvent donc plus entrer au port de Beaucaire, ni en sortir, 205 y sont amarrés.

Didier Martorell lors d'une opération de nettoyage des berges du port de Beaucaire. (Photo : CCBTA)

L'écluse de Nourriguier devrait rester fermée jusqu'au mois de mai 2022. Le président de la CCBTA, Juan Martinez, a engagé des négociations avec VNF pour obtenir une remise sur le prix de la concession qui lie les deux parties concernant la gestion du port de plaisance. Car la fermeture de l'écluse a engendré des pertes financières pour la collectivité estimées à environ 40 000 euros pour cette année et 80 000 euros pour 2021. "On continue à payer la concession, à faire des investissements et eux (VNF, Ndlr) ne font rien, a lâché Juan Martinez. J'attends un geste pour le répercuter sur les plaisanciers en guise de dédommagement et réinvestir sur le nettoyage des berges. Je veux montrer à VNF qu'il y a urgence de mettre en place des dispositions en notre faveur".

"Mais ne vous inquiétez pas, a adressé le président de la CCBTA à Jean-Pierre Perignon, "on réinvestira pour le nettoyage du port, on paiera une entreprise, on recrutera des gens, s'il faut." Les conclusions de ces négociations sont attendues dans le courant du premier trimestre 2021. Didier Martorell replongera quant à lui à partir du mois de mars 2021. "Mais en attendant, pour limiter la carence visuelle, je vais arracher les herbes depuis les berges, même si comme je vous l'ai dit précédemment ce n'est pas la meilleure méthode, ça va multiplier le boulot pour l'année prochaine."

Stéphanie Marin

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