Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 02.12.2020 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 5291 fois

BEAUCAIRE La crèche de la mairie à nouveau au centre du débat judiciaire

Une audience s'est déroulée, hier mardi, devant le tribunal administratif.
(Photo archive Anthony Maurin).

Condamné définitivement à trois reprises pour avoir installé une crèche au coeur de l'Hôtel de ville de Beaucaire, le maire de la commune, Julien Sanchez, était pour la quatrième fois hier devant les juges administratifs du tribunal de Nîmes.

Toutes les décisions rendues par cette juridiction sont identiques et affirment le principe que le religieux ne doit pas figurer sur ou dans un bâtiment public. Hier après-midi encore, le préfet du Gard a initié la procédure qui lui donne raison à chaque fois, mais qui concrètement n'empêche par le maire de Beaucaire d'installer sa crèche provençale dans le hall de la mairie.

"C'est une œuvre festive. Elle respecte totalement les termes de la loi de 1905, estime une nouvelle fois le maire Rassemblement National. Il y a une tradition de crèches dans ma commune, des santons aussi. La municipalité organise depuis 15 ans des manifestations autour des crèches. Et puis il s'agit d'une crèche provençale, une richesse dans notre patrimoine et en plus nous valorisons l'artisanat local", se défend l'édile gardois.

Le président d'audience reprend : " À trois reprises la cour d'appel a estimé qu'il n'y avait pas de tradition. Les jugements sont devenus définitifs, non ?", interroge le magistrat, sans que le maire puisse dire s'il a fait appel devant le Conseil d'État ou pas. Pour le juge administratif qui a fait sa recherche les jugements sont définitifs. Pour le rapporteur public le préfet du Gard est dans son droit . "La loi de 1905 dans son cadre général indique une interdiction d'un signe ou d'un emblème religieux dans un édifice public. La crèche de Noël a une signification religieuse même si elle fait partie de la décoration".

Une loi qui peut connaître quelques aménagements s'il y a un caractère "festif, culturel ou artistique". Une brèche dans laquelle s'engouffre le maire de Beaucaire pour qui sa crèche est totalement festive.

"Bientôt il y aura une tradition judiciaire mais pas culturelle ou festive", tranche le rapporteur public qui demande que la juridiction gardoise juge pour la quatrième fois l'illégalité de cette crèche installée dans la mairie de Beaucaire. Le tribunal a mis sa décision en délibéré.

Boris De la Cruz

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