Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 19.12.2020 - corentin-migoule - 4 min  - vu 2528 fois

CÉVENNES Un entrepreneur alésien aux commandes d’une application de séjours touristiques

L'Alésien Laurent André a cofondé l'application Balads avec trois amis, Jérôme et Aymeric Ravet, ainsi que Samir Moussouni. (Photo Corentin Migoule)

Cofondée en 2019 par quatre entrepreneurs passionnés de voyages, l'application Balads propose des séjours thématiques complets, intégrés au système de guidage des véhicules. Gardois de cœur, Laurent André, qui assure la création des contenus et la narration, s’attache à faire découvrir son territoire autrement en collaborant avec les acteurs locaux.

Lorsqu’il nous reçoit la semaine dernière chez lui à Saint-Privat-des-Vieux, Laurent André affiche d’emblée son bonheur d’avoir retrouvé le calme de la campagne gardoise. Natif d’Alès, il avait en effet quitté les Cévennes pour rejoindre la capitale l’année de sa majorité. Entre-temps, le trentenaire est devenu papa et « c’est plus agréable d’élever mes deux enfants ici », précise-t-il. D’autant que sa nouvelle mission professionnelle s’y prête à merveille. Car s’il a toujours sa carte de presse, après avoir été pendant des années journaliste automobile, le Saint-Privaden s’est embarqué dans une nouvelle aventure à l’été 2019.

Avec trois amis, il cofonde "Balads", une application mobile qui endosse une approche nouvelle du tourisme, en proposant des packages thématiques complets. Chaque balade est scénarisée afin de faire vivre aux participants une expérience voyage inédite. Les lieux visités, routes et activités sont choisis en fonction de la thématique sélectionnée par les voyageurs. Ils sont ainsi amenés à découvrir ou redécouvrir des lieux mythiques ou plus confidentiels sous un autre angle, parfois orientés par un guide audio.

Un projet finaliste du prix Alès Audace en 2019

« Balads est née de notre volonté de concevoir un guide touristique digital, pour accompagner les amoureux de l’automobile dans leurs roadtrips, s’enthousiasme Laurent André. Progressivement, la dimension de conduite est passée au second plan pour donner naissance à des histoires agrémentées de temps forts, donnant du sens au voyage. » Et d’ajouter : « En faisant découvrir la région à ma femme qui est Parisienne, j’ai moi-même redécouvert ma région et je me suis dit qu’il y avait plein d’histoires à raconter ici. »

Bien implanté dans la région Île de France, grâce notamment à un partenariat avec le groupe hôtelier Accor et une synergie avec le comité régional de tourisme (CRT), le quatuor d’entrepreneurs veut s’exporter dans tout l’Hexagone. Si des séjours en Nouvelle Aquitaine et en Normandie sont déjà proposés, Laurent André se charge du développement de l’application en Occitanie et « bientôt sur la Côte d’Azur ». Le cofondateur travaille aussi sur des séjours de 10 jours, « entre Marseille et Toulouse, à destination d’une clientèle américaine et japonaise car l’application est disponible dans plusieurs langues. En français bien sûr, mais aussi en anglais, en mandarin (une des langues de la Chine, NDLR) et bientôt en espagnol. »

Finaliste du prix Alès Audace en 2019, celui qui est en charge de la création des contenus de l’application et de la narration des histoires avait eu l’occasion d’échanger avec des élus locaux. Ces derniers sont partie prenante du projet, bien qu’ils aient « certainement autre chose à faire en ce moment avec la pandémie », dixit Laurent André, qui entend bien associer tous les acteurs du tourisme local pour « créer un véritable écosystème profitable à tous. »

Laurent André mise sur une reprise d'activité au printemps. (Photo Corentin Migoule)

Le coronavirus a quelque peu coupé les ailes d’une affaire alors en plein envol, d’autant que « les gens ont parfois peur du côté application » et se montrent également réfractaires au paiement en une fois d’un packaging global. Le cocréateur leur explique « qu’il y a des humains derrière, que ce ne sont pas des robots ou des algorithmes qui construisent les histoires. » Le plus souvent, ce sont des journalistes, comme lui, des blogueurs, des historiens, ou « des gens qui partagent la même vision du voyage que nous », prévient notre vis-à-vis.

En ce qui concerne la prestation, parfois jugée trop onéreuse, le trentenaire reconnaît que « le client peut avoir l’impression que c’est cher car il paie tout d’un coup mais il ne se rend pas compte qu'habituellement, quand il part en week-end, au fur et à mesure des activités et des repas qui s’additionnent, la note explose et c’est après qu’il s’aperçoit que l’addition est salée. »

Week-end de charme en Cévennes

Par ailleurs, le Cévenol est sûr des forces de sa création dont « l’aspect dématérialisé limite les interactions », répondant ainsi aux exigences sanitaires du moment, avec notamment des e-billets intégrés à scanner pour prendre part à telle ou telle activité pendant le séjour. Et même si la cible client est plutôt centrée sur les jeunes actifs, les aînés sont aussi les bienvenus : « J’ai eu des personnes âgées qui n’avaient jamais eu de smartphone. On leur en a prêté un le temps d’un week-end et l’application est tellement intuitive qu’ils n’ont eu aucun problème », promet notre interlocuteur.

Avant que le second confinement ne soit proclamé fin octobre, plus de 500 clients avaient été séduits par un séjour entre Paris et Rouen à la découverte d’œuvres de peintres impressionnistes. D’autres escapades à thème sont en cours d’élaboration dont « une sur l’histoire des mines car je suis issu d’une famille de mineurs et une sur la romanité », prévoit Laurent André. Ce dernier a d’ores et déjà concocté une offre « week-end de charme en Cévennes », qu’il qualifie « d’assez généraliste », comprenant un passage par le marché d’Uzès, une halte au Pont du Gard, une nuit dans un gîte, les Hauts du Marquet, et la visite du musée des vallées cévenoles appelé aussi Maison Rouge, ainsi que bien d’autres surprises.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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