Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.02.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 1290 fois

UZÈS Les facteurs opposés à la réorganisation du service courrier-colis

Les facteurs du bureau de poste d'Uzès ont tenu leur assemblée générale ce mardi. Ils s'opposent à la réorganisation du service courrier-colis (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ce mardi des manifestations pour la défense du service public étaient organisées devant des bureaux de poste de Nîmes, Bagnols et Uzès. Avec, pour la cité ducale, une situation particulière liée à une réorganisation du service courrier-colis.

Cette réorganisation, « le personnel n’en veut pas en l’état », explique Frédéric Diago, délégué syndical régional de la CGT-FAPT. « Le point dur, c’est que notre direction, basée à Aimargues, compte passer tous les facteurs en voiture, c’est une décision prise de très loin, sans connaître la géographie d’Uzès », poursuit le syndicaliste.

Pour l’heure, trois tournées sont réalisées en trois roues électriques et deux en vélos à assistance électrique, notamment dans le centre-ville. Ces tournées seront remplacées par d’autres en Kangoo électrique, ce qui va poser de nombreux problèmes d’après les postiers. « On ne peut pas se garer », estime David Sanchez, facteur à Uzès. Or, avec les nombreuses rues piétonnes, les facteurs vont devoir trouver un endroit pour garer leur fourgonnette pour distribuer à pied les lettres, recommandés et colis. Y compris les jours de marché ou d’affluence touristique, sans compter le fait que « on nous a fait signer un papier comme quoi nous sommes responsables du véhicule, notamment en cas d’infraction, donc on ne se voit pas se garer sur une piste cyclable », grince le facteur. Et ce alors qu’il y a « déjà des problèmes actuellement », ajoute Karine Hermant, factrice à Uzès.

« C’est une dégradation des conditions de travail », avance Emmanuelle Serres, elle aussi factrice à Uzès. L’argument serait « économique, affirme David Sanchez. Ils considèrent que comme à scooter ou à vélo électrique on ne porte pas de colis, on n’est pas rentable. » Par ailleurs, la réorganisation revoit aussi le découpage de la ville, qui passe de cinq à quinze tournées, « dont neuf tournées différentes pour l’écusson et les boulevards », présente Frédéric Diago.

« Dans le centre-ville, personne ne va avoir le même facteur, cela pose une question de qualité de service », estime Emmanuelle Serres. Notamment pour les commerçants, puisque « on nous demande de commencer par le centre-ville, or les commerces seront fermés », ajoute la factrice. Un argument entendu par la présidente de l’association de commerçants les Dynamiques d’Uzès, Lara Mauger, venue d’enquérir de la situation.

Enfin, la cerise sur le gâteau pour les facteurs uzétiens est la suppression d’1,5 poste à la faveur de cette réorganisation, une mutation et un départ à la retraite non-remplacés. Et ce alors qu’on parle « du meilleur bureau du département en termes de qualité de service selon les indicateurs », affirme Frédéric Diago, qui précise que l’effectif uzétien est « très stable et très apprécié. » Les facteurs redoutent que la charge de travail soit plus lourde pour ceux qui restent, malgré la baisse régulière de l’activité courrier. « Le courrier baisse, mais la démographie dans les villages explose, tout comme les colis », souligne Emmanuelle Serres.

Alors pour toutes ces raisons, cette réorganisation, les postiers uzétiens n’en veulent pas. D’ailleurs, « le Comité d’hygiène et de sécurité de la Poste a rejeté à l’unanimité le projet », souligne Frédéric Diago, qui dénonce une direction « qui fait semblant d’écouter mais qui n’entend pas les remontées du terrain. » Le syndicat souhaite encore dialoguer, mais envisage déjà « d’autres étapes. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

MàJ 18h30. Dans un communiqué, la Poste indique que : "La Plateforme Services Courrier Colis d’Uzès fait en ce moment l’objet d’un projet d’adaptation de son organisation. Selon les règles en vigueur à La Poste, celle-ci sera mise en place à l’issue d’un dialogue social nourri et se fera, quel que soit le scénario choisi, avec les agents. Comme à chaque adaptation, chaque postier retrouvera une place au sein de cette nouvelle organisation.

L’enjeu pour La Poste est d’adapter son fonctionnement à l’évolution, et notamment à la baisse de son métier historique de distribution du courrier : - 50% à Uzès depuis la dernière réorganisation en 2016.

Cette évolution, non compensée par la hausse tendancielle du marché du colis, impose à la direction de revoir l’organisation afin que chaque facteur travaille 35h pour 35h rémunérés. Elle impose également que le facteur reste un acteur de proximité capable de proposer des nouveaux services à la population sur sa tournée : portage de repas, de médicaments, service de vigie de personne, etc.

C’est cette transformation, dans l’intérêt de ses clients comme de ses postiers, que la direction souhaite aujourd’hui préparer cette évolution, par le maintien d’un dialogue serein et constructif avec ses partenaires sociaux et l’ensemble du personnel." 

Thierry Allard

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