Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 19.03.2021 - abdel-samari - 3 min  - vu 3604 fois

POLÉMIQUE La Semiga préfère Grand Delta Avignon à Habitat du Gard

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Info Objectif Gard. La Semiga (société d’économie mixte immobilière), dont l’actionnaire majoritaire est le conseil départemental du Gard, va finalement se rapprocher de Grand Delta Avignon dans les prochaines semaines, au détriment d'Habitat du Gard. Une décision incompréhensible pour de nombreux élus de la majorité et de l'opposition au Département.

Le conseil d'administration de la Semiga de ce jeudi avait une importance capitale pour l'avenir de la société immobilière historique du Gard. En effet, la loi Élan soumet à une obligation de regroupement tout organisme de logement social gérant moins de 12 000 logements au 1er janvier 2021, avec en outre une obligation spécifique pour les OPH (offices publics de l'habitat). L'organisme gardois qui gère moins de 3 000 logements aujourd'hui était concerné directement.

Depuis plusieurs mois, des études de rapprochement avec l'autre organisme puissant dans le Gard, Habitat du Gard, avaient été lancées. Une main sur le coeur et un chèque de 30 000 euros dans l'autre pour régler la douloureuse, Alexandre Pissas, le président de la Semiga, avait pris l'engagement de parvenir à cet objectif. Sauf que finalement, au dernier moment, l'absorption de l'entité Gardoise s'opérera avec l'organisme du Vaucluse, Grand Delta Avignon.

Selon le Département, actionnaire majoritaire de la Semiga et d'Habitat du Gard, le changement de braquet trouve son origine dans "une question essentiellement d'ordre juridique". "Faux" semble savoir une source bien informée au Département du Gard, "il s'agit simplement de question de puissance. Alexandre Pissas ne souhaite pas donner les pleins pouvoirs au directeur d'Habitat du Gard, Stéphane Cabrié." À savoir que ce dernier est un proche de Denis Bouad, l'ancien président du Département. "Et on connaît les relations orageuses entre Pissas et Bouad. Dans l'histoire, c'est les 750 000 Gardois les perdants."

Le sénateur Laurent Burgoa entre colère et mécontentement

Pressés par la préfecture du Gard qui ne souhaitait pas se retrouver avec une Semiga hors la loi, les membres du Conseil d'administration ont donc acté ce jeudi l'entrée de l'organisme gardois au sein de la société coopérative d’intérêt collectif d’HLM appartenant à Grand Delta Avignon. "On ne pouvait plus reculer, la loi Élan est là. Après, cette décision aurait pu être différente si la présidente du Département du Gard n'était pas sous l'influence trop forte d'Alexandre Pissas", complète un élu de la majorité au Département qui attend l'officialisation de cette décision.

Le républicain Laurent Burgoa a appris la nouvelle par notre rédaction et dit en avoir eu "le souffle coupé". "Le Département détient 60% de la Semiga, nous aurions du être consulté avant que cette décision ne soit prise. C'est le Département qui doit décider. J'ai appelé Françoise Laurent-Perrigot pour lui exprimer mon vif mécontentement. Ce n'est pas acceptable. Avec les 5 millions attribués aux pompiers sans notre consultation, cela fait deux fois que des décisions sont prises derrière le dos des élus. Il y a un manque de transparence. On est mis devant le fait accompli. Je suis désolé de le dire mais avec Perrigot et Pissas, les choses ne sont pas claires. Je regrette vraiment la présidence de Denis Bouad."

Autre sujet de préoccupation, les premières discussions ouvertes avec le maire d'Alès, Max Roustan, pour Logis Cévenols sont désormais au point mort. "Max Roustan et Denis Bouad avaient imaginé la création d'une société coopérative de production (SCOP) qui comprenait Habitat du Gard, la Semiga et Logis Cévenols. Ainsi, tout cela restait dans le Gard. Maintenant, voila que l'une de nos entités historiques part dans le Vaucluse. C'est regrettable", complète, amer, le sénateur Burgoa.

Ce nouvel épisode illustre une nouvelle fois les dissensions dans la majorité du Département et le clivage entre les soutiens d'Alexandre Pissas et ceux de l'ancien président du Département, Denis Bouad. Du pain béni pour la Droite à quelques semaines des Départementales... En attendant, Françoise Laurent-Perrigot va tenter de réunir en début de semaine les présidents des différents groupes pour trouver, elle l'espère, un consensus.

Contacté, Alexandre Pissas n'a pas retourné nos appels...

Abdel Samari

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