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Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 11.04.2021 - abdel-samari - 9 min  - vu 6359 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme chaque dimanche, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Jean-Paul Fournier, le Karl Marx de Nîmes ? Dans son dernier rapport d’évaluation de la ville de Nîmes, la Chambre régionale des comptes pointe du doigt différents aspects financiers, d’organisation et de travail au sein de la collectivité. Dans la dernière partie de l’étude, les magistrats analysent les aspects sociaux des agents de la mairie. Et à la lecture des conclusions, on peut dire que l’élu Les Républicains semble s’être quelque peu transformé en grand défenseur d’une philosophie basée sur la lutte des classes, toujours aux côtés des prolétaires. Sauf à penser qu’il a tout simplement choisi de laisser en l’état une situation instaurée il y a plus de 20 ans par le maire communiste Alain Clary. Dans quel but ? La paix sociale ? Prenons la durée annuelle du travail des agents territoriaux. La règlementation prévoit un temps de travail de 1 607 heures. Le précédent rapport de la Chambre constatait déjà que les agents de la commune de Nîmes avaient une durée du travail annuelle inférieure de 70,5 heures à la durée légale. La différence était due à une sixième semaine de congés et à 4,5 jours de congés exceptionnels à l’occasion des fêtes. Et bien quelques années plus tard, malgré les recommandations de la Chambre, la commune n’a pas apporté de modification à ce régime de travail. Elle continue de déroger à la règle. Le régime des autorisations d’absence, là aussi, n’a pas fait d’objet d’une délibération du conseil municipal. Néanmoins, des autorisations d’absence sont accordées aux agents de la collectivité. Des autorisations de repos pour événements familiaux par exemple dont les motifs et des durées présentent des écarts manifestes avec ceux applicables à la fonction publique de l’État. Les magistrats pointent notamment l’année 2017 avec 2 617 jours calendaires d’autorisations d’absence accordés. Sachant qu’ils ne reposent sur aucune base légale ou règlementaire. Et ont pour conséquence la multiplication de nombreuses heures supplémentaires des autres agents. Un temps de travail hors cadre qui a diminué certes de 45 % entre 2013 et 2018 mais qui est rémunéré sur la base du taux applicable au nombre d’heures supérieur à 14 heures... alors même que ce seuil n’est pas atteint ! La collectivité rémunère par ailleurs les heures supplémentaires effectuées le samedi sur la base du barème défini par le décret pour les dimanches et jours fériés, soit une majoration des deux tiers. Enfin, la récupération des heures s’effectue également selon un barème favorable aux agents. Par exemple, pour une heure supplémentaire effectuée en semaine, la récupération est d’une heure et 15 minutes. Une heure et trente minutes le samedi. Deux heures le dimanche et même plus de deux heures la nuit du dimanche. Alors oui la ville de Nîmes s’est engagée à mettre de l’ordre dans tout cela et à faire l’acquisition d’un logiciel de ressources humaines plus performant. Mais est-ce que Jean-Paul Fournier a réellement envie de faire bouger les choses, lui qui aborde son dernier mandat, après plus de 20 ans de règne ? Il a probablement envie de laisser courir. Pour laisser une image de bon (grand-) père de famille. Qui fait des cadeaux à chaque occasion. Qui a toujours cette petite attention pour ses (petits-) enfants. Pendant qu’ils jouent, c’est bien connu, les enfants n’ont pas le nez dans les affaires des adultes… Comme le disait le philosophe allemand aimé de tous les communistes : « Le domaine de la liberté commence là où cesse le travail. » Pas sûr que tout le monde à la mairie de Nîmes ait compris le sens de cette expression…

Le Parti socialiste ne soutient pas la présidente du Département... C’est l’une des bizarreries de ce scrutin départemental, prévu en juin si (et seulement si) la situation sanitaire le permet. La fédération socialiste du Gard a choisi de ne pas soutenir le binôme constitué de la présidente sortante, Françoise Laurent-Perrigot, et du député ex-La République en marche, Olivier Gaillard, sur le canton de Quissac. Le point d'achoppement porte sur la candidature d'Olivier Gaillard, par ailleurs maire de Sauve. Ses anciens collègues ne lui pardonnent pas d'avoir été élu aux Législatives 2017 sous les couleurs du parti présidentiel. « Même si la situation est très inconfortable, c’est une question de clarté et de cohérence. Nous sommes opposés à la politique d’Emmanuel Macron », fait savoir un cadre du PS. Ambiance... 

… mais soutiendra Nathalie Nury. Sur le canton de Roquemaure en revanche, le Parti socialiste a choisi de soutenir sa candidate Nathalie Nury. Sur ce territoire, le binôme sortant a de grandes chances de se présenter chacun de son côté. La vice-présidente du Département en charge des collèges ne souhaite pas se représenter avec son binôme Philippe Pécout. En cause : sa défaite, à deux reprises, les élections municipales à Laudun. N'est-ce pas oublier un peu vite qu'en 2014, soit un an avant les élections départementales de 2015, cette même Nathalie Nury avait perdu les Municipales de Roquemaure ? Aïe... 

Françoise Dumas hésite. Pour la tête de liste La République en marche dans le Gard pour les Régionales, la députée Françoise Dumas hésite encore. Alors qu'elle avait désigné son ex-colistière de 2014, la secrétaire générale et responsable de l'offre de soins du CHU de Nîmes, Julie Vergnet-Delalonde, cette dernière vient de décliner la proposition. Au pied du mur et souhaitant absolument que cette liste soit tirée par une femme, la présidente de la commission de la Défense nationale et des Forces armées pousse la candidature de sa collaboratrice parlementaire, Soukaina Benjaafar. Mais cette dernière freine des quatre fers. Elle ne veut pas se retrouver en confrontation directe avec son amie, Amal Couvreur, qui sera la tête de liste dans le Gard de la majorité régionale emmenée par Carole Delga. LREM va devoir donc se tourner soit vers Valérie Rouverand, mais Françoise Dumas n'en veut pas, soit vers Jérôme Talon, le directeur de cabinet du maire de Bagnols/Cèze. Avec une robe et une perruque, le co-référent dans le Gard devrait faire l'affaire, non ?

Nîmes métropole : de Franck Proust à Valérie Rouverand. C'est presque passé inaperçu. À l'occasion du vote du budget 2021, l’élu de l’opposition de la commune de Manduel, David-Alexandre Roux, a rejoint le groupe Les Progressistes, présidé par la nîmoise Valérie Rouverand et dans lequel se trouve aussi l’ex-président de l’Agglo, Yvan Lachaud. Le Manduellois était auparavant dans le groupe du président Les Républicains, Franck Proust. Un changement « en cohérence » explique l’intéressé qui revendique son côté « centriste, indépendant proche d’En marche ». Reste à savoir si cette discrète migration s’accompagnera d’une candidature aux prochaines élections départementales sur le canton de Marguerittes, David-Alexandre Roux étant le suppléant de l'élu départemental sortant et non-candidat à sa succession, William Portal.

Julien Denormandie dans le Gard ? Alors que des centaines de milliers d'hectares de cultures ont été touchés par le violent épisode de gel de ces derniers jours, et en particulier dans le Gard, le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé hier plusieurs mesures pour venir en aide aux agriculteurs. Une cellule de crise interministérielle doit notamment se tenir lundi, par ailleurs. Les sénateurs Laurent Burgoa et Denis Bouad souhaitent toutefois que le ministre de l'Agriculture puisse se déplacer rapidement dans le département. Ils ont tous les deux adressés des messages insistants à Julien Denormandie en ce sens. Est-ce que le ministre sera attentif aux demandes ? Réponse dans les prochains jours.

La famille Courdil en deal avec Foncia. Les négociations sont en cours et secrètes jusque là (oups !). Mais selon nos informations, Pierre Courdil, le père de François, élu à ville de Nîmes mais toujours administrateur de biens, est entré en négociations avec l'entreprise Foncia. Objectif des Courdil père et fils, restructurer l'entreprise et se concentrer sur la gestion locative, le neuf et les transactions. Ils devraient donc céder l'activité de syndic de copropriété. L'annonce devrait être imminente pour une exécution avant le début de l'été.

Promotion chez les Madalle. Depuis des années, Christophe Madalle, le directeur général des services (DGS) règne en maître à la ville de Nîmes. Proche du maire, il a placé quelques membres de sa famille à des postes stratégiques. Sa compagne, Anne Calvini, ancienne employée jusqu’en 2007 chez Terra Luna, l’agence de communication d’Olivier Jalaguier avait rejoint Nîmes métropole avant la mairie en 2009. Attachée de presse dans un premier temps, elle est devenue ensuite chef de pôle pour la Communication Interne en 2017. Ce 1er avril 2021, elle a bénéficié d’une belle évolution en devenant directrice Valorisation en charge des relations usagers. S'il y en a bien à Nîmes qui ne risquent pas de crever la dalle, ce sont bien les Madalle !

Jumbo fait les yeux doux à Fournier. Depuis plusieurs semaines, en raison de l'arrêt des spectacles et du confinement, la famille Muller et ses animaux se sont installés en bordure de Cap Costières et de Carré sud à Nîmes. Attendant le retour à la vie normale, les artistes circassiens font comme ils peuvent et accueillent avec émotion la solidarité dont font preuve de nombreux habitants et commerçants à proximité. Du côté de la mairie, dans un premier temps, la volonté était de faire quitter manu militari cet encombrant cirque installé illégalement. Et qui en plus, utilise l'eau de la ville sans la payer. Mais face à l'inaction de la préfecture, et l'attendrissement de Jean-Paul Fournier pour Jumbo, l’hippopotame géant de trois tonnes, finalement, les services de la mairie ont décidé de détourner le regard... Pour le moment !

France 2 à Nîmes. Les équipes de l'émission d'information Envoyé Spécial sur France 2 étaient à Nîmes cette semaine. En tournage au Chemin-Bas d'Avignon pour mieux comprendre la situation de ce quartier populaire en proie à des violences urbaines en lien avec des trafics de drogue qui empoisonnent la vie des habitants. L'équipe de tournage a participé également au conseil municipal et interrogé Olivier Bonné, le conseiller municipal délégué au suivi de la Rénovation urbaine. Notamment pour évoquer la démolition des garages Portal, épicentre des deals aujourd'hui. Et les mauvaises langues de souligner que la prise de parole aurait dû être plutôt l'apanage de Julien Plantier, le premier adjoint du maire en charge de l'Urbanisme. C'est vite oublier qu'il est actuellement en congés paternité suite à la naissance de son deuxième enfant. Pour une fois qu'un homme politique privilégie sa famille, surtout dans un moment aussi important, difficile de lui reprocher !

Juan Martinez et Christian Estrosi, même combat. Le maire socialiste de Bellegarde s'est trouvé un nouvel ami en la personne du maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi. Comme lui, il a appelé à voter Emmanuel Macron en 2017. Et comme lui, il est contre la tenue des élections régionales et départementales en juin prochain. Comme il l'écrit sur son compte Facebook, "le rôle des élus est d’abord de prendre soin des Français. Et leur santé est le plus important. Ne prenons aucun risque, repoussons les élections !" Oui, enfin, pour ses amis socialistes, ce n'est pas tout à fait cette raison qui pousse l'ancien collaborateur du cabinet de Denis Bouad à demander le report ! C'est tout simplement parce que la loi lui interdit pour le moment de se présenter aux Départementales. En effet, il faut six mois entre sa démission dans un cabinet politique et une élection. Et cela fera six mois pour Juan Martinez au mois de juillet prochain. Des élections en septembre alors ? Pas de problème ! La covid, la vaccination deviendront alors un sujet secondaire. Sacré Juanito...

Patrice Prat se reconvertit. Il y a quelques semaines, l’ancien député socialiste et maire de Laudun-l’Ardoise, devenu en 2020 élu municipal d’opposition à Nîmes, démissionnait de son mandat. Pour mieux se reconvertir dans le privé puisque Patrice Prat est devenu cette semaine directeur associé de l’agence de communication et d’influence lyonnaise Syntagme. Il est également nommé directeur conseil de Thomas Marko & Associés. « J’aurai plus particulièrement en charge les thématiques d’intelligence économique et de marketing territorial, incluant la revitalisation des territoires », précise l’intéressé dans le communiqué de l’agence Syntagme. Une agence qui a déjà embauché il y a quelques semaines un ancien élu socialiste, en la personne de l’ex-président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld.

Le projet de terri-couac. Le projet de territoire de l’Agglo du Gard rhodanien, voilà bientôt un an qu’on en entend parler sur tous les tons. Alors qu’il doit être présenté lors du prochain conseil communautaire ce lundi, l’Agglo a invité très officiellement les participants au projet ainsi que la presse à une visioconférence ce mardi 6 avril, pour présenter ledit projet. Or, au dernier moment l’Agglo s’est aperçu qu’il était peut-être diplomatiquement cavalier que la presse découvre le projet au même moment que les élus. Alors la presse a été sortie de l’invitation, avec les excuses de l’Agglo. De toute façon, on n’est plus à quelques jours près…

Le maire de Saint-Hilaire candidat aux départementales. On ne sait si c’est pour défendre son projet de golf (relire notre article du 1er avril et surtout, la brève ci-dessous) mais le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, Jean-Michel Perret, devrait être le candidat soutenu par les partis de Gauche sur le canton d’Alès 3. Une nouvelle étape dans la carrière politique du chef d’entreprise qui a gagné, en juin dernier, les élections municipales. L’édile affrontera notamment les élus sortants Frédéric Gras et Marie-Christine Peyric. Ça va swinguer !

Un nouveau projet de golf à Saint-Hilaire ? Une blague on vous dit ! Notre poisson d'avril n'a pas été pris au second degré par tout le monde comme on l'imaginait. Certains du côté d'Alès ont cru dur comme fer à cette blague. Jusqu'à prendre leur téléphone un peu paniqué pour appeler le président d'Alès Agglomération, Christophe Rivenq, afin de lui demander d'intervenir en urgence pour s'assurer des détails du projet. Mais comme le fils politique de Max Roustan est habitué à nos 1er avril et subit quelques fois nos taquineries, il a immédiatement rassuré tout ce beau monde. Rendez-vous donc dans quelques semaines aux élus alésiens pour le dévoilement de ce beau projet qui sera à coup sûr générateur d'emplois.

La rédaction

Abdel Samari

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