PONT-SAINT-ESPRIT La ville commémore sa libération et le bombardement du 15 août 1944
Occupée entre novembre 1942 et août 1944, Pont-Saint-Esprit a fait partie des communes martyrs de la Seconde guerre mondiale. Une période qui a laissé des traces, au premier chef le bombardement du 15 août 1944.
Alors en ce jour anniversaire du 28 août 1944, date de la Libération de la commune, une cérémonie double, d’abord à la stèle des martyrs de la Résistance puis au monument aux morts, s’est tenue ce samedi pour commémorer à la fois la Libération de la commune et rendre hommage aux victimes du bombardement allié du 15 août 1944.
Une Libération effective le 28 août 1944 donc, lorsque des Jeeps ont débarqué par la route de Saint-Étienne-des-Sorts, laissant les rues spiripontaines « entre liesse populaire, étonnement et soulagement », narre la maire Claire Lapeyronie. Cette journée mettra fin « aux actes ignominieux commis dans la Citadelle entre janvier et août 1944 », poursuivra la maire d’une ville qui a compté jusqu’à un millier de soldats nazis et le QG d’un régiment SS.
La maire profitera de son discours pour rappeler que les symboles comme l’étoile jaune lors de manifestations récentes contre le pass sanitaire étaient « utilisés à mauvais escient » car « les mots ont un sens, ne l’oublions pas. » Après avoir déposé une gerbe sur la stèle et entonné la Marseillaise puis le chant des Partisans, le cortège s’est dirigé vers le monument aux morts.
Ici, le président de la FNACA et des Anciens combattants Jean-Pierre Colombet a rendu hommage aux 19 morts et aux nombreux blessés du bombardement allié du 15 août 1944. « La plupart des spiripontains avait quitté la ville car Radio Londres avait diffusé un message annonçant les bombardements de tous les ponts franchissant le Rhône jusqu’à Lyon afin d’enrayer le repli des troupes Allemandes », raconte Jean-Pierre Colombet.
Un peu avant 13 heures, Pont-Saint-Esprit est sous le feu des obus. « Au troisième passage, l’arche marinière en fonte du pont saute, mais des quartiers entiers sont détruits et meurtris à jamais », ajoute Jean-Pierre Colombet. « Aujourd’hui les souvenirs de ces moments s’éloignent dans le temps mais sont encore présents dans les mémoires des familles endeuillées et des Spiripontains », note Claire Lapeyronie.
Ils sont encore vivaces dans la mémoire de Jacqueline Mege, qui a vécu le bombardement alors qu’elle avait 8 ans. Elle se souvient principalement de « la peur » qu’elle a eu avec son grand frère et sa petite soeur. « Notre maison a été bombardée, nous n’avons pu sortir que par le premier étage », rejoue-t-elle avant de participer aux dépôts de gerbes. Par chance, personne dans sa famille n’a été blessé ce jour-là.
De nombreuses autres familles spiripontaines ne pourront pas en dire autant, et le quartier dit de la reconstruction, à l’entrée du centre-ville, reste comme un témoignage architectural de ce jour funeste.
Thierry ALLARD
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