Publié il y a 1 an - Mise à jour le 19.07.2022 - stephanie-marin - 4 min  - vu 1705 fois

FAIT DU JOUR La mortalité routière en forte hausse : des images chocs pour éveiller les consciences

Les gendarmes du peloton motorisé de Nîmes ont procédé dimanche dernier à des contrôles sur la D999 entre Nîmes et Le Vigan à hauteur de Saint-Mamert-du-Gard. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Créée par les gendarmes de l'Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) du Gard, cette campagne de prévention prend la forme d'un prospectus sur lequel sont affichées des images d'accidents qui se sont produits sur les routes du département entre la fin de l'année 2021 et début 2022.

Les gendarmes de l'EDSR du Gard ont lancé, le week-end dernier, une campagne de sensibilisation composée d'images d'accidents réels. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

En cette période de grandes vacances, le trafic s'intensifie sur les axes autoroutiers et secondaires, les risques d'accidents sont d'autant plus importants. Dans le Gard, les gendarmes de l'Escadron départemental de sécurité routière ont lancé, le week-end dernier, une toute nouvelle campagne de sensibilisation. "Parfois les mots ne suffisent pas", explique le lieutenant Alexandre Deboudat, commandant du peloton d'autoroute de Grand-Gallargues.

Alors samedi, les militaires ont distribué au public des flyers sur l'aire d'autoroute d'Ambrussum sur l'A9. Sur ces bouts de papier, plusieurs photos prises sur des accidents de la route survenus entre la fin de l'année 2021 et le début de l'année 2022. Au dos de ces photos un texte : "Lors de vos trajets pour aller au travail, pour faire vos courses, pour emmener vos enfants à l'école ou que vous soyez en vacances et alliez à la plage, l'alcool ou la drogue, l'excès de vitesse ou un dépassement  dangereux, l'inattention ou la somnolence peuvent vous conduire sur l'une de ces photos."

En Occitanie et depuis le début de l'année, la mortalité routière est la plus importante dans le Gard

L'objectif de cette campagne, financée par la préfecture du Gard dans le cadre du plan départemental d'actions de sécurité routière, est de créer la réaction et d'éveiller les consciences. D'autant qu'après une baisse significative ces deux dernières années, liée aux restrictions dans le cadre de la pandémie, la mortalité routière est en forte augmentation dans le Gard. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2022, 35 personnes ont perdu la vie sur les routes en zones gendarmerie et police, contre 26 à cette même période en 2019, 20 en 2020 et 13 en 2021.

"À noter qu'en 2021 nous n'avions constaté aucun décès en juillet, déjà trois décès ce mois de juillet 2022", ajoute Thierry Pallier, coordinateur sécurité routière à la préfecture du Gard. Et le même de poursuivre : "En 2021, le Gard était le département le moins meurtrier de l'Occitanie, il est a contrario à ce jour, en 2022, celui dans lequel on constate le plus de décès sur les routes depuis le début de l'année." Avec sept piétons et quatre cyclistes, les usagers vulnérables paient le plus lourd tribu jamais enregistré sur le territoire gardois.

"On peut les sauver, mais encore faut-il qu'ils le veuillent"

D'après les analyses des circonstances, 95 % des accidents mortels constatés depuis le début de l'année sont dus à un comportement inadapté. La vitesse arrive en première ligne avec les dépassement dangereux, les défauts de maîtrise du véhicule, à 62 %. Les conduites addictives et dans l'état actuel des remontées des chiffres, 12 % des accidents mortels impliquent un conducteur ayant consommé au moins un produit. "Un chiffre en baisse puisque dans les années passées on a pu atteindre les 50 %, mais il faut rester vigilants d'autant plus que le phénomène protoxyde d'azote prend de l'ampleur", insiste Thierry Pallier.

"Après deux ans de restrictions où les comportements ont été contraints, c'est le relâchement le plus total sur les routes : on est dans l'excès, dans la transgression à outrance", souligne le coordinateur de la sécurité routière de la préfecture du Gard. Un constat "à la fois dramatique et rassurant" pour ce dernier "puisque c'est une question de changement de comportement des automobilistes, d'un retour au respect des règles, ce qui laisse une belle marge de progrès. On peut les sauver, mais encore faut-il qu'ils le veuillent."

La prévention est un des outils pour lutter contre l'insécurité routière, forcément couplé avec la répression. Dimanche dernier, le 17 juillet, des équipes du peloton motorisé de Nîmes procédaient à une opération de contrôles sur la D999, à hauteur du rond-point de la D22 en direction de Saint-Mamert-du-Gard. "Très emprunté, cet axe qui relie Nîmes au Vigan est très accidentogène", commente le Maréchal des logis-chef Fruchon, accompagné du Major de réserve Coraux.

"J'y vois un danger de mort et le risque de blesser d'autres usagers"

Tout juste installés les gendarmes ont intercepté Diego, un jeune homme âgé de 23 ans dont le véhicule circulait à 134 km/h (127km/h retenus) sur cette route limitée à 80km/h. Le Calmettois, papa de trois enfants, a été pénalisé d'une rétention de permis. "J'ai un dysfonctionnement sur mon compteur, il affichait 100km/h", s'est-il justifié. Conscient que cette vitesse annoncée n'était toujours pas réglementaire, l'automobiliste a reconnu ses torts, interloqué par les images du prospectus qui lui a été remis. "Ce sont des accidents graves, j'y vois un danger de mort et le risque de blesser d'autres usagers", a-t-il réagi.

Lors de cette opération de contrôles qui s'est déroulée entre 15h45 et 18h sur cet axe de la D999, les gendarmes ont relevé douze infractions dont une conduite sous stupéfiants, neuf excès de vitesse et deux usages du téléphone portable au volant.

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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