Publié il y a 1 an - Mise à jour le 03.11.2022 - corentin-corger - 5 min  - vu 1388 fois

COSTIÈRES STORY "Les pompes à bière avaient gelé" : les supporters racontent leurs anecdotes

Brice immortalisant le soir de la montée en Ligue 1 avec son papa (Photo DR)

Nous sommes à deux jours du dernier match de championnat disputé dans le stade des Costières contre Bordeaux ce samedi 5 novembre à 15h, avant que Nîmes Olympique ne déménage au stade provisoire des Antonins. Après 33 ans de bons et loyaux services, cette enceinte sera détruite et reconstruite d’ici 2026 sur le même emplacement mais avec une orientation différente.

Pour rendre hommage à cette enceinte mythique qui évoque forcément des souvenirs à tous les Nîmois et supporters des Crocos, Objectif Gard vous propose une saga exceptionnelle déclinée chaque jour à 9 heures et intitulée Costières Story. Pour ce neuvième épisode, on laisse la parole aux supporters qui confient des anecdotes originales et des souvenirs aux Costières.

En 33 ans d’activité, les supporters en ont vu des matches aux Costières. Les souvenirs sont nombreux et se mélangent parfois. Mais certaines images sont encore bien présentes, intactes et nous marquent à jamais. Pour Brice (35 ans) qui a vu 90 % des matches à domicile sur les 25 dernières années, c’est le quart de finale remporté 4-3 contre Sochaux le 20 avril 2005. « Sur le quatrième but, j’ai sauté comme un malade et je suis tombé sur la fille devant moi. J’en ai encore des frissons », se souvient-il. Ce supporter longtemps abonné se rappelle même les jours avant le match : « J’étais parti à pied du Chemin-Bas d'Avignon pour acheter ma place avec mon maillot de la finale de 1996 que mon père m’avait offert. Je ne voulais pas rater ce match. » Nîmes, pensionnaire de National, réussissait l’exploit d’éliminer un quatrième club de Ligue 1 d’affilée et, pour beaucoup, c’est un des plus beaux souvenirs.

Ce jour-là, l’ambiance était à son paroxysme. « C’est quelque chose que l’on ne vivra plus. Il n’y a plus cette atmosphère aux Costières. L’âme du club était dans ce stade. C’est triste mais il faut savoir tourner la page », regrette forcément nostalgique Brice qui garde aussi un très bon souvenir le 16 mai 2008 lors du match de la montée en Ligue 2 contre Laval. « D’ailleurs par rapport à ce match, j’apparais sur la frise du club », assure le Nîmois, fier d’appartenir à l’histoire du NO et qui ne peut pas rester insensible à la fin d’une enceinte où, un week-end sur deux, il a vécu tant d’émotions. « C’est ma deuxième maison ! », avoue-t-il. Et pour refermer magnifiquement le livre avec les Costières, Brice sera évidemment présent samedi contre Bordeaux : « J’ai vu mon premier match avec mon père en 1997 et là je verrais le dernier avec ma fille aînée. »

Aurélie se souvient d'une coupure de courant aux Costières (Photo DR)

Ils seront beaucoup comme ce trentenaire à avoir des frissons samedi. C’est le cas de Benjamin, supporter depuis toujours des Crocos. « Je n’arrive pas trop à réaliser ! Quand je passe en voiture je jette toujours un petit coup d’œil, ne plus le voir ça va faire bizarre », confie l’homme de 41 ans qui a le logo du club tatoué sur l’avant-bras. S’il se souvient aussi du match contre Sochaux, il a d’autres anecdotes savoureuses à partager notamment lors du derby contre Montpellier en Ligue 1 le 3 février 2019 : « J’étais en tribune sud côté Gladiators. Comme je stresse pendant les matches, je fume beaucoup et pour ne pas emmerder les gens je me mets en haut debout. Et sur certaines actions je me servais des dossiers des sièges pour me pencher et voir le jeu. Mais je me suis coincé le genou et je suis parti en avant. Et comme j’étais "sec", je ne me suis pas retenu. »

"Il y a eu une coupure de courant pendant plus d’une demi-heure"

En ce dimanche de fête avec une rencontre programmée à 15h, l’apéritif avait démarré de bonne heure et de bonne humeur aux halles avant de poursuivre jusque devant le stade. Heureusement, plus de peur que de mal pour Benjamin relevé par d’autres spectateurs : « J’ai eu mal pendant un mois. Depuis mes collègues me chambrent avec ça. » Il se souvient aussi des soirées glacées de National avec un vent terrible : « Les pompes à bière avaient gelé. » Car s’il y a eu des soirées inoubliables par rapport à la performance sportive, d’autres marquent pour des raisons plus originales. « Contre Sedan, en Coupe de la Ligue (le 7 décembre 2002, NDLR), il y a eu une coupure de courant pendant plus d’une demi-heure. Je me rappelle du stade plongé dans le noir », raconte Aurélie, Alésienne de naissance mais supportrice du NO depuis plus d’un quart de siècle.

Yann a vécu beaucoup de grands moments aux Costières (Photo DR)

De cette même année, elle se souvient de la victoire contre le Monaco de Didier Deschamps en quart de finale de Coupe de France (1-1, 4-2 au TAB). « Il y avait énormément d’ambiance. Ce stade est un symbole, je l’ai toujours connu », confie Aurélie qui ne réalise pas totalement la disparition de cette enceinte construite en 1989. En 33 ans d’existence, ce stade aura créé des souvenirs à plusieurs générations. Pour ceux qui ont découvert les Costières adolescent lors de l’épopée 2004/2005 - « Mon père m’avait fait un mot contre Sochaux pour finir l’école plus tôt » -, ils arrivaient à maturation pour cette saison 2011/2012 en National avec, en clou du spectacle, la réception du Poiré-sur-Vie, le 18 mai 2012. Cette histoire c’est notamment celle vécue par Yann, âgé de 27 ans, qui se définit au départ comme quelqu’un de peu démonstratif.

"Je me mets à courir sur le terrain en pensant que le match est fini"

« J’étais déjà assis sur le muret et au moment du troisième but de Koné, je me mets à courir sur le terrain en pensant que le match est fini et que l’arbitre va siffler la fin de la partie », détaille ce supporter qui est déjà bien "avancé" quand il constate que le match n’est pas encore terminé. « En passant je tape dans la main de Benoît Poulain et du coup je me mets à côté d’un ramasseur de balle et je suis resté accroupi une minute avant de sauter de joie. Le lendemain, j’étais sur la Une du journal », complète-t-il, fier d’avoir pu vivre ce moment et de pouvoir le raconter. Ils sont sans doute des dizaines de milliers de supporters à pouvoir parler pendant des heures de ce qu’ils ont vécu dans ce lieu si particulier.

Pierre avec la tenue de supporter des Crocos (Photo DR)

N'est-ce pas Pierre ? Ce fan de 59 ans et ancien éducateur au club tremble encore en évoquant ce 14 avril 1996 et la victoire contre Montpellier en demie de Coupe de France : « Ce but de Ramdane est inoubliable. Il nous permettait d’aller au Parc des Princes. Je me souviens que les Pailladins portaient un tee-shirt avec un crocodile qui se faisait sodomiser. »

Des supporters parfois nostalgiques qui, peu importe le stade, espèrent retrouver un véritable engouement pour Nîmes Olympique. « J’y serai contre Bordeaux mais je constate que quelque chose a été coupé, reprend Yann. Ça met un coup de vieux et déjà 20 ans de ma vie qui s’écroulent. Mais je pense que le nouveau projet est une chance pour le club. » D’ici la construction du nouveau stade des Costières, il y aura quelques souvenirs à se forger au stade des Antonins.

Corentin Corger

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