Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.06.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 1145 fois

ÉDITORIAL Chez nous, pas de débat, la corrida c'est "oui" !

(Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Lalo de Maria, un novillero (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Nos confrères de Sud Radio nous apprennent hier lundi, sondage à l'appui réalisé avec Ifop-Fiducial, et alors que la Feria de Nîmes a été un succès à l'intérieur comme à l'extérieur des arènes - la fréquentation pourrait dépasser celle d'avant covid en 2019 selon nos informations -, que les habitants des villes taurines restent très largement favorable à la corrida. Difficile de douter de ce chiffre quand samedi autour de 18 heures, l'amphithéâtre nîmois était plein à craquer tandis qu'à l'extérieur, seuls une cinquantaine de manifestants avait fait le déplacement pour marquer leur opposition à la mise à mort des taureaux. Même si les alarmes enclenchées tout au long du spectacle taurin a bien cassé les oreilles des spectateurs ! Et celles des policiers à quelques centimètres des hauts parleurs qui assuraient la sécurité et voulaient éviter les débordements. "Êtes-vous pour le maintien de la corrida dans les villes françaises de tradition taurine ?" Voici la question posée par les sondeurs. 71% ont répondu "oui". Cela n'empêche pas le reste des Français de rester opposés. 54% disent "non". Difficile de leur en vouloir. N'ayant pas baigné dans cette tradition depuis leur plus jeune âge, ne s'intéressant qu'aux messages véhiculés loin des terres d'aficion, ils ne peuvent se faire qu'un avis disons... tronqué. D'ailleurs, quand l'institut de sondage interroge les Français sur la place des corridas dans l'organisation des ferias et des fêtes votives des villes de tradition taurine, la réponse diffère entre ceux qui ont déjà assisté à une corrida et ceux qui n'ont jamais mis un pied dans une arène. Les premiers répondent "oui" à 83% contre "oui" à 58% pour les seconds. On le voit bien, il serait de bon ton, comme pour tout sujet de société, de s'y intéresser véritablement avant de porter un jugement définitif. C'est la raison probablement pour laquelle, durant son premier mandat, le Président Emmanuel Macron n'a pas pris de mesure de restriction vis-à-vis de ces traditions locales. Et n'a pas non plus l'intention de le faire sur les cinq prochaines années. S'il l'on en croit en tout cas son programme officiel. Ceci étant, difficile malgré tout de nier la réalité d'une population française hors des villes taurines qui n'approuve pas ces pratiques. Et aspire à une interdiction totale de la corrida en France pour un peu plus d'un Français sur deux dans les autres villes de France. Une petite musique qui résonne aussi chez les habitants des villes taurines qui demeurent un sur trois (32%) à souhaiter aussi cette interdiction. Mieux, autant chez les habitants des villes où les corridas se déroulent régulièrement (61%) comme des autres (78%), ils sont largement majoritaire à espérer la suppression de la mise à mort du taureau dans les corridas. On le voit bien, si ce sondage récent peut rassurer en quelque sorte les aficionados, le débat récurrent sur le bien-être animal est loin d'être terminé...

Abdel Samari

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