Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.03.2017 - abdel-samari - 3 min  - vu 161 fois

FAIT DU JOUR Magyd Cherfi : "Marine Le Pen a le dernier mot à tous les coups"

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Dans le cadre du Printemps contre le racisme et les discriminations, Magyd Cherfi, chanteur et écrivain, parolier et membre fondateur du groupe toulousain Zebda, propose une lecture musicale organisée par Courant Scène le vendredi 31 mars à 20h30 à Vauvert. Avant de se produire, Magyd Cherfi se confie dans les colonnes de notre journal.

ObjectifGard : C'est la première fois que vous venez dans le Gard et en particulier à Vauvert ?

Magyd Cherfi : Je crois que oui. Je suis venu dans les environs, en concert et dans les Arènes de Nîmes il y a quelques années pour la première partie de Mathieu Chedid.

Vous êtes accompagné de Samir Laroche au piano dans cette proposition de lecture musicale, on peut dire cela ?

En effet, j'ai pris de mes trois livres (Livret de famille, La Trempe et Ma part de Gaulois), les textes les plus percutants. Ils sont ainsi mis en valeur à la lecture. Le principe, c'est un texte, une chanson, ainsi de suite. Cela fait quelques mois que je suis dans cette proposition. On est presque dans un one man show musicalisé.

Vous venez dans le cadre du Printemps contre le racisme et les discriminations. Un thème qui vous tient à coeur ?

Oui, bien sûr. Cela a nourri toute ma littérature, tous mes textes que ce soit les discriminations, la lutte des minorités pour exister. C'est mathématique.

Dans un territoire du Gard où le Front National est fort, quel message cela vous inspire ?

Peut-être le sentiment d'être un peu plus dans le combat militant et finalement un peu moins dans l'exercice littéraire. C'est aussi un territoire où des gens résistent. D'autres ont été entourloupés parce que ce sont des gens malheureux. Moi, j'irais à Vauvert de manière plus frontale, je sais qu'il y a des résistances, que des Gardois se battent contre ces gens-là. Ma venue c'est aussi apporter du baume au coeur de ces militants du quotidien.

Votre dernier livre "Ma part de Gaulois" a été salué par la critique. Vous racontez votre parcours, votre jeunesse. En quoi votre ville Toulouse a évolué depuis votre enfance ?

Elle a pas si changé que cela. Je reconnais encore ces quartiers populaires même s'ils sont toujours à l'abandon. Il y a 30 ans on parlait de territoires ethniques, quand on sortait du quartier, on avait l'impression d'arriver en France. Aujourd'hui, la différence peut-être c'est cet espèce d'islamisme installé. Pas forcément radicalisé mais on sent bien une islamisation des esprits. Les âmes sont tellement dans un taux d'échec important. Après, quelque chose est resté immuable, c'est l'exclusion. Du coup, on est dans un statut quo pénible. Il y a quand même quelques ouvertures, on voit un peu plus de bacheliers mais pas forcément d'appartenance à la grande famille française.

La Présidentielle est omniprésente, beaucoup de français sont indécis, et vous ?

Oui, je suis indécis. Désabusé par ces trente dernières années. Nous, qui sommes de gauche, elle nous a désillusionné. Comme on ne veut pas voter pour la droite, on se retrouve dans un no man's land. Gilbert Collard que vous connaissez bien ici est finalement un fer à cheval. On tente le hasard aujourd'hui puisque les idées ne nous correspondent plus. Deux euros, c'est pas cher et ça peut rapporter gros, c'est la grande loterie. Plus personnellement, c'est Benoit Hamon qui l'a emporté ces derniers temps. J'ai senti chez lui quelque chose de plus universel, plus doux. Alors que Jean-Luc Mélenchon par exemple, est dans une espèce d'autoritarisme.

Vous pensez que Marine Le Pen peut devenir Présidente de la République en mai prochain ?

Je pense qu'elle est à très peu de gagner. Mais vous savez, le plus important, ce n'est pas qu'elle gagne mais qu'elle soit aussi proche. Elle est là notre défaite. Elle a gagné dans les esprits, dans l'affrontement avec les hommes politiques et les médias. Elle a le dernier mot à tous les coups.

Vous avez fait un appel au crowdfunding pour votre dernier album ...

Oui, j'ai fait un financement participatif  pour mon album. Il a permis de financer l'opus à hauteur de 23.000 euros. Il sort donc le 31 mars prochain chez les disquaires habituels et sur Internet bien sûr. Ensuite, je démarre une tournée début mai pour plusieurs années.

Doit-on comprendre que le retour de Zebda n'est pas à l'ordre du jour ?

C'est le break. Ce n'est pas le moment d'évoquer la question de notre avenir. Chacun mène ses projets personnels mais nous sommes toujours dans un combat mutuel. On partage forcément et encore davantage aujourd'hui, un ensemble d'idées communes.

Le vendredi 31 mars 20h30

tarif unique : 12 € *

école intercommunale de musique de petite Camargue - Vauvert

BilletterieFNAC  ou COURANT SCENE

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Abdel Samari

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