FAIT DU JOUR Rodolphe Huguet met son cirque au musée Maison Rouge de Saint-Jean-du-Gard
Artiste plasticien contemporain originaire de Nîmes, Rodolphe Huguet a grandi dans la Vallée française. À Maison Rouge, il a disséminé quelques oeuvres anciennes dans le parcours de la collection permanente. Pour l'exposition temporaire, il s'est rapproché de trois entreprises cévenoles pour créer de nouvelles oeuvres. À l'extérieur, ses pots en terre attendent les saints de glace pour recevoir des plantations.
Prévue pour durer jusqu'au 21 août, la carte blanche laissée à Rodolphe Huguet, sous le titre Roro Circus, raconte, en une cinquantaine d'oeuvres, les voyages que l'artiste a effectués, la proximité de ceux-ci avec ses origines et, dans la partie temporaire, son attachement aux identités cévenoles.
Dès le parc, le visiteur croise d'étranges céramiques en forme de boîtes de conserve, aux émaux resplendissants ou intrigants, qui recevront des plantations après le 13 mai, une fois passés les saints de glace. La présence de ces céramiques, presque naturelle, trouve son explication lors de la visite de l'exposition temporaire. Naturelle aussi est l'introduction d'oeuvres précédemment créées au sein de la collection permanente. Au point qu'on peut passer devant sans forcément y prêter attention, si l'oeil n'est pas éveillé. Ici, c'est une bouteille de Volvic en bronze insérée au milieu de jarres bien plus anciennes, là ce sont des "fossiles", bouteilles en bronze incrustés dans des pierres rapportées d'une rivière du Népal, comme une réponse aux futurs archéologues sur ce qu'ils trouveront, plus tard, de notre civilisation.
Entre deux portraits d'agriculteurs cévenols de la première moitié du XXe siècle, Rodolphe Huguet a placé un autoportrait de même dimension, le visage caché dans un panier en osier, l'une des matières qui revient régulièrement au cours de l'exposition et avec laquelle il habille notamment un tronc de chêne découpé. Naturelle toujours, la taxidermie des arrière-trains de moutons, exposés comme des trophées de chasse, dans la partie de la collection permanente dédiée à l'élevage. Son Économie de marché(r), panier d'osier en forme de jambes humaines, introduit ensuite une forêt de trois paniers en osier de plus de deux mètres de haut, qui s'insèrent parfaitement dans les malles et autres paniers à cocon de vers à soie que Maison Rouge expose dans sa plus grande salle.
Obnubilés par les frontières, Rodolphe Huguet les symbolise avec des barbelés ou, à défaut, des ronces qu'il enrobe ou façonne de bronze. Une présence qui se remarque dans la partie exposition temporaire qui regroupe la commande faite à l'artiste par Maison Rouge, le Département et la direction régionale des affaires culturelles pour mixer art et entreprise identitaire. L'artiste a donc trainé son inspiration dans la filature de Sericyne, à Monoblet, qui travaille la soie pour des marques de luxe et lui a fourni de la soie brute, non tissée. Il s'en sert pour y enfermer des confettis, thème de son travail d'artiste confiné, ou pour emballer des "jambes" en dur, modèles qui servent à la confection des bas de la marque Cervin à Sumène.
La salle contient également les premières plantations dans ces fameuses céramiques en forme d'énormes boîtes de conserve. Rodolphe Huguet a ainsi découvert, dans l'une des entreprises de poterie d'Anduze, le Chêne vert, la technique du tournage à la corde qui lui a servi pour la conception de ces boîtes faussement métalliques. Ronces et orties ont été les premières plantées, avant le chanvre en extérieur, pour bientôt.
La dernière installation, fournie, se trouve dans une petite pièce surnommée le bureau par Rodolphe Hughuet. Au départ, un vieux pupitre scolaire sur lequel il a assemblé d'anciens stylos en plastique, telle la représentation d'une molécule, qui enferment des cocons de vers à soie. Puis, un film Super 8 de 1974, tourné dans sa famille en Vallée française, montre quand les hameaux cévenols s'unissaient pour tuer le cochon de l'année. Au milieu de la pièce, une oeuvre parlante : une carte en relief des Cévennes. Sur la zone longtemps occupée par l'activité ver à soie, un voile blanc laissé, justement, par le bombyx. Signe d'une trace laissée sur le territoire, comme l'artiste laisse la sienne dans l'inventaire cévenol.
François Desmeures
francois.desmeures@objectifgard.com
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