LA RÉCAP' Le "best of" de 2021
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. Cette semaine nous avons compilé un petit florilège de l'année écoulée. C'est parti pour la récap de... la Récap !
Janvier
Les Crocos pataugent dans le marigot. À Nîmes le ballon ne tourne plus très rond sur la planète foot. On ne reviendra pas sur les résultats jusque-là catastrophiques des Rouge et Blanc qui restent sur une série de sept matches sans victoire et une sévère déculottée face à un autre mal classé, Strasbourg (5-0). Car certes le niveau d'ensemble affiché par les Crocos reste très loin des canons habituels des pensionnaires de Ligue 1. Mais la plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu'elle a et si les joueurs sont les premiers à blâmer pour leurs piètres performances sur le terrain et le manque de combativité et de fierté dont ils font preuve, ils ne sont pas responsables de l'incurie d'une direction qui depuis des années s'est surtout faite remarquer par son mépris et son dédain envers les supporters, la section amateur, les anciens joueurs et, soit dit en passant, la presse. Soit ceux qui font l'âme d'un club et marquent durablement son empreinte et la dernière citée qui a vocation, en tant que héraut des héros, d'en écrire l'histoire. Choisir de sucrer la gratuité de l'accès au stade qui bénéficiait aux vieilles gloires du NO c'est délibérément leur manquer de respect et déféquer gaillardement sur la butte de la "cathédrale" Jean-Bouin, théâtre historique de tous les exploits passés. Dédaigner la formation c'est faire table rase de l'histoire du club et raturer du palmarès nîmois quatre coupes Gambardella (Le NO est 2e ex-aequo derrière l'AJ Auxerre, 7 victoires, au nombre de titres). Porter plainte contre ses propres supporters - même si certains d'entre eux ne sont pas exempts de tout reproche - c'est s'attaquer à ceux qui sont les garants indéfectibles de la pérennité du club et sa substantifique moelle et manquer de considération pour des passionnés pas vraiment fortunés qui, outre leur investissement personnel, se saignent aux quatre veines pour faire vivre les tribunes et pousser derrière leurs joueurs. Mais peu importe au fond si les Crocos devaient redescendre en Ligue 2 l'an prochain. Le Nîmes Olympique existait avant le président Rani Assaf (qui aura eu comme seul mérite d'investir son argent dans un club alors moribond et en prise avec de graves difficultés, mais n'est-ce pas là la raison d'être des investisseurs ?) et il existera après lui. Et on en est rendu à penser que le plus tôt serait peut-être le mieux.
Trump en rêvait, Nîmes l'a fait ! Là où le désormais futur ex-président des États-Unis ambitionnait de construire un immense mur tout le long de la frontière américano-mexicaine - qui ne sera d'ailleurs pas achevé de sitôt - pour se prémunir de l'immigration clandestine des Mexicains, à Nîmes c'est pour se protéger des intrusions des dealers du coin que la municipalité s'est décidée dans l'urgence à ériger une palissade métallique surélevée autour de l'école Georges-Bruguier, au quartier du Chemin Bas d'Avignon. Un aménagement de sécurisation de l'établissement rendu indispensable et que réclamaient instamment les parents d'élèves après que des dealers armés et cagoulés poursuivis par la police ont pénétré dans l'école le 4 décembre dernier. "Je suis contente que ces travaux soient enfin réalisés ! Ça fait des mois que nos enfants voient des choses qu'ils ne devraient pas voir et qu'ils croisent des gens qu'ils ne devraient pas croiser", confiait Gloria, une maman d'élève. Coût total de l'opération, 40 000 euros. Le prix de la tranquillité ?
La leçon de maintien. Une semaine à peine après qu'un jeune homme a été pris pour cible dans le quartier de Pissevin avant d'être retrouvé mort à Vacquerolles, lundi soir c'est cette fois Abdelkader, 17 ans, qui est tombé sous les balles au pied d'un immeuble du quartier populaire du Mas de Mingue. Un énième épisode meurtrier dans l'implacable guerre des gangs que se livrent depuis plusieurs années des bandes rivales pour assoir leur suprématie dans le trafic de drogue, selon toute vraisemblance. Un tragique événement qui a suscité de nombreuses réactions. Malheureusement pas toutes charitables ni bienveillantes. Sur les réseaux sociaux d'aucuns - certainement dans le secret des dieux et manifestement bien intentionnés - n'hésitaient pas à attribuer sans aucune preuve au jeune homme une implication dans ce trafic de stupéfiants. D'autres rejetaient la faute sur ses parents et se demandaient ce qu'un garçon de son âge pouvait bien faire dehors à une heure où le couvre-feu était entré en vigueur. Des supputations abjectes et nauséabondes qui n'honorent pas leurs auteurs à qui on ne souhaite pas d'avoir un jour à vivre pareil drame. Car c'est bien de ça dont il s'agit et non pas de savoir si Abdelkader avait ou non succombé à la tentation de l'argent sale facilement gagné. Quoi qu'il en soit, il était et restera une victime avant tout. Un Gavroche de banlieue qui tombe sous la mitraille c'est une tragédie absolue. Et ça, les habitants du quartier et ceux du quartier voisin du Chemin Bas d'Avignon l'ont bien compris. Dignes et solidaires, plutôt que de vociférer avec les loups et d'éructer avec les donneurs de leçons à 2 francs, 6 sous, ces citoyens des quartiers défavorisés - des endroits sur lesquels jettent l'opprobre et l'anathème ceux qui, pour n'y avoir pourtant jamais mis les pieds, les considèrent comme autant de terrifiants territoires exotiques - ont offert une puissante démonstration de compassion et d'humanité en organisant une marche blanche (qui aura lieu ce dimanche à 14 heures) et une collecte en ligne pour venir en aide à la famille du jeune homme. Une quête spontanée qui, ce samedi à 40 heures, avait déjà rapporté 5 000 euros et impliqué plus de 250 contributeurs. Et au final donné une belle leçon de maintien à l'adresse de ceux qui, décidemment, ne savent pas se tenir en société.
Février
Très chère Nîmes. Si Nîmes est chère à notre coeur, elle l'est tout autant pour notre porte-monnaie. Et se faire taper dans les bourses, indéniablement, ça fait mal ! Alors c'est peu dire que l'annonce faite cette semaine par l'Agglo nîmoise de prévoir l'augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TOM) et d'instaurer une taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et protections contre les inondations) - une initiative à laquelle plusieurs communes de Nîmes métropole, dont Nîmes, sont opposées - a fait grincer des dents chez des contribuables déjà pas très bien lotis et copieusement ponctionnés par les collectivités locales. S'abritant avec des prudences d'épicier auvergnat derrière la nécessité de renflouer les caisses de Nîmes métropole pour le budget 2021, le président Proust envisage de collecter ainsi entre 7 et 9 M€ par an. C'est oublier un peu vite que ces nouveaux prélèvements seraient de nature à faire bondir la taxe foncière de 50 à 70€ par an. Par ailleurs, sauf à souffrir d'amnésie, l'ancien premier adjoint Les Républicains de la ville de Nîmes, n'est pas sans savoir que la cité des Antonin figure, selon nos confrères du journal Les Echos, au 3e rang du classement 2018 des villes les plus imposées au titre de ladite taxe foncière (*). Et, sésame sur le Mac'Do, encore au 3e rang du classement des taux des impôts locaux par villes et par communes en 2019/2020 avec un taux de 40,01 (**) (inchangé depuis 2017, NDLR). À ce régime-là, Franck Proust va bientôt devoir s'expliquer sur la manière dont il compte s'y prendre pour tondre un œuf et ratiboiser tous les Nîmois frappés d'alopécie pécuniaire irréversible. Prochaine étape, le rétablissement de la taille et de la gabelle ?
* Le calcul du montant de l’imposition a été réalisé selon le profil d’un couple avec 2 enfants habitant un logement dont la valeur locative est égale à 1,5 fois la valeur locative moyenne des logements de la ville.
** Sources : DGFiP, classement Toutsurmesfinances.com
Casas de papel ? En décembre dernier, l'annonce de l'attribution d'une indemnité de compensation de 201 587,54€, liée à l'annulation de spectacles initialement programmés lors de la feria de Pentecôte 2020, à la société SCP France de Simon Casas, en charge de la délégation de service public pour l'organisation des spectacles taurins, avait suscité tous azimuts une imposante levée de boucliers. Cette semaine, c'était au tour du CRAC Europe (Comité radicalement anti corrida Europe) de monter au créneau pour attaquer cette décision du conseil municipal de Nîmes devant le tribunal administratif de Nîmes, arguant que "ces aides ne respectent pas les règles en matière de contrat public ". Par ailleurs le collectif animaliste "soupçonne que l’aide vise, en réalité, à compenser le déficit structurel de la société de Simon Casas". Et comme "les emmerdes, ça vole toujours en escadrille", comme le soulignait avec acuité le dernier des "Tontons flingueurs", Jacques Chirac, déjà fragilisé l'ancien torero a essuyé une deuxième salve ce vendredi avec la publication d'un communiqué de presse rédigé par le groupe d'élus municipaux d'opposition Nîmes citoyenne à Gauche. Soucieux de la bonne utilisation des deniers publics, après avoir finalement eu accès aux documents contractuels liant la municipalité avec SCP France, le groupe se félicite d'avoir obtenu un conséquent réajustement à la baisse de cette nébuleuse indemnité. "Elle est maintenant de 123 980,13 € », a précisé la Ville dans un courrier adressé à l'élue Sylvette Fayet, qui était intervenue sur le sujet lors du dernier conseil municipal. Soit quasiment la moitié moins ! Une nouvelle qu'apprécieront sûrement les quelque 68 000 signataires de la pétition de protestation lancée par la militante nîmoise anti-corrida Nathalie Valentin. Reste maintenant à savoir si le CRAC pourra faire craquer le contrat de DSP ce qui viendrait certainement ébranler sérieusement les fondations de l'empire taurin bâti par Simon Casas. Au point d'en faire un "Casas de papel", géant de papier ?
Mars
Darmanin et le sinistre de l'intérieur. Ce lundi après-midi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite officielle dans le Gard dans le cadre du "Beauvau de la sécurité", socle de la réforme attendue en 2022 des forces de l'ordre initiée par le Gouvernement. Une tournée des popottes qui passait par Alès et Nîmes mais qui a été très diversement appréciée en Cévennes et dans la ville-préfecture. À Alès, où étaient présentés trois nouveaux adjoints de sécurité, après avoir enfoncé les portes ouvertes et souligné des évidences - "La délinquance évolue. On doit s'adapter et faire évoluer nos pratiques" -, et écouté les multiples doléances des policiers locaux concernant leurs conditions de travail, leur matériel obsolète et la maigreur affligeante des effectifs, le ministre leur a répondu : "Ce n'est pas parce que l'on met des objectifs budgétaires que les gens viennent. Je ne peux pas forcer les policiers à aller quelque part". Entendez par là avec la troisième oreille, "dites-moi ce dont vous avez besoin et je vous dirai comment vous en passer". Coluche, sors de ce corps ! Peu probant pour quelqu'un qui ambitionne de "renouveler la confiance des Français dans la police" mais en sera peut-être bientôt rendu à tenter de restaurer la confiance... des policiers envers leur ministère de tutelle.
À Nîmes, où le maire, Jean-Paul Fournier, réclamait depuis des mois à corps et à cris cette rencontre, on affichait un prudent satisfecit après l'engagement de Gérald Darmanin d'étudier la signature "avant l’été" d’un contrat de sécurité intégré, comme relayé par le service communication de la Ville. Mais comme en politique, et le maire est bien placé pour le savoir, les promesses n'engagent souvent que ceux qui les écoutent, Jean-Paul Fournier a annoncé qu'il serait "vigilant quant aux engagements qui pourraient être pris". Si contrat il y a, une dizaine de policiers supplémentaires pourraient rejoindre les quatorze récemment affectés dans la cité des Antonin. En attendant, dans les quartiers sensibles de la ville, on n'a pas attendu pour leur souhaiter la bienvenue et fêter ça façon guérilla urbaine en tirant des mortiers de feux d'artifices sur les véhicules des patrouilles qui vivent, au quotidien et loin des visites ministérielles, le sinistre de l'intérieur.
Le fossile et le marteau. L'inénarrable vice-président socialiste du conseil départemental, Alexandre Pissas, a encore fait parler de lui cette semaine. Et cette fois encore pas en bien. Régulièrement animé par ses désirs de pouvoir inextinguibles et des desseins souvent retors, le Gargamel gardois a décidé de faire enrager ses petits camarades les Schtroumpfs socialistes qui n'ont pas voulu lui schtroumpfer l'investiture pour se présenter aux dernières élections sénatoriales, lui préférant Denis Bouad. La vengeance étant un plat qui se mange froid, contraint par l'application de la loi Elan (*), celui qui est aussi président du bailleur social (la Société anonyme d'économie mixte immobilière du département du Gard est le 5e bailleur du Gard, NDLR) depuis 2015, a décidé de faire alliance avec un autre organisme en Vaucluse avec Grand Delta Avignon plutôt que de favoriser un rapprochement naturel avec Habitat du Gard. Devant cette prise de décision qui va d'évidence à contresens de l'intérêt des locataires des 2 800 logements de la Semiga concernées et du département, le principal financeur de la Semiga, d'aucuns iront évoquer ses soixante-dix ans pour prétexter qu'il est devenu marteau et le traiter de vieux fossile. Que nenni ! C'est tout simplement que l'immarcescible maire de Tresques avait trouvé là un nouveau moyen pour prendre sa revanche sur le président d'Habitat du Gard, Denis Bouad. Las !, la décision prise en conseil d'administration vient d'être retoquée et invalidée. Le conquérant Alexandre (à lire dans cet ordre) a dû remettre à plus tard ses ambitions d'intégrer une présidence tournante vauclusienne et d'encaisser les juteux jetons de présence qui vont avec. C'est désormais à la Grande Schtroumpfette du conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, qu'échoit d'arbitrer le litige. Tout ce beau monde a rendez-vous lundi.
* Élaborée en partant du terrain, la loi Elan a, entre autres, pour ambition de faciliter la construction de nouveaux logements et de protéger les plus fragiles.
Avril
La lumière à travers les barreaux. Faute de grives on se contente de merles. Et faute d'être courtisé par les entreprises et les industriels et leur cortège d'emplois malgré d'indéniables atouts, à Nîmes on se satisfait de pouvoir accueillir une nouvelle prison à l'horizon 2027. Et cette fois, promis, juré ! c'est sûr. Enfin, à moins que d'ici là un éventuel nouveau Gouvernement ne revienne tout remettre à plat et repousse tout ça aux calendes grecques... En attendant c'est le nouveau Garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, qui a tenu, via un coup de téléphone, à informer de la bonne nouvelle le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. "Je me réjouis de cette décision qui va permettre la création d’emplois directs et indirects", a commenté ce dernier. Érigé au sud de Nîmes sur l'ancienne base logistique Oc'Via, le nouvel établissement pénitentiaire de 700 places, dont les travaux débuteront en 2024, devrait coûter environ 150 millions d’euros. Soit 214 285 euros la place. Le prix d'une belle maison ou d'un vaste appartement. À ce tarif-là, outre de donner durablement du travail à la population locale et faire se trémousser de plaisir la juridiction locale dont les avocats et ex-collègues de l'ancien ténor du barreau "Acquittator" (*), on ose espérer qu'il s'agira d'un établissement modèle bénéficiant de tout le confort moderne et d'équipements dernier cri à même de satisfaire à sa mission de désengorgement de l'actuelle Bastille nîmoise surpeuplée, d'amélioration des conditions de détention et des conditions de travail du personnel pénitentiaire. En ces temps incertains où la Carmagnole n'a jamais été aussi prête de retrouver le top 50 et l'esprit jupitérien de rouler dans le caniveau, on peut d'ailleurs comprendre que le personnel politique n'hésite pas à investir dans des gnoufs car comme disait Coluche, "Y'a un truc dont on est sûr quand on est ministre, c'est qu'on ne retournera pas l'école, tandis qu'en prison, faut voir..." Quoi qu'il en soit, avocats ou pas, en matière d'économie à Nîmes la lumière passe à travers les barreaux.
* Avant de de devenir ministre de la justice en juillet 2020, Éric Dupond-Morretti fut un redoutable avocat pénaliste qui hérita du surnom d'Acquittator après avoir obtenu 145 acquittements en moins de trente ans de carrière. Depuis, le 13 janvier 2021, une information judiciaire a été ouverte pour "prises illégales d’intérêt" après que la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a été saisie à la suite de la plainte déposée à son encontre par deux syndicats de magistrats et par l'association Anticor.
Helvète Underground. Pour avoir choisi de dispatcher, en vue de le soustraire à la rapacité de l'administration fiscale française, le fruit d'un conséquent héritage dans les coffres des discrets établissement bancaires suisses et aux Bahamas, une femme a été placée garde à vue à Nîmes, ce mercredi. La gourmande a été surprise les doigts dans (l'im)pot de confiture par les enquêteurs nationaux fiscaux après avoir fait l'objet d'un signalement de la part des services fiscaux nîmois. À ce stade de l’enquête ouverte pour "fraude fiscale et blanchiment d’argent", la fraude est évaluée entre 1 million et 3 millions d'euros. Certainement peu rompue à l'exercice et un brin naïve, la mise en cause fan de l'économie souterraine helvète - la très prisée Helvète Underground - s'est vue confisquer une partie de ses biens à titre conservatoire avant d'être remise en liberté. On ne saurait mieux lui conseiller de mettre à profit ce répit pour relire en urgence "La Fraude fiscale pour les nuls", "Comment mentir et jurer éhontément sans rougir" ou "Les Riads du Mans", et pour se rencarder auprès de l'ancien ministre Jérôme Cahuzac et des Balkany, lesquels margoulins en col blanc devraient ensuite de quoi pouvoir lui refiler quelques bons tuyaux sur la manière d'éviter la prison ferme.
Les petites culottes de Jeannot. Tendues comme des strings et remontées comme des porte-jarretelles contre un Gouvernement qui leur interdit l'ouverture de leurs commerces alors que certaines grandes surfaces n'ont toujours pas condamné leurs rayons dédiés et continuent à écouler leur marchandise, des détaillantes de lingerie et bain ont pris cette semaine l'initiative aussi originale que culottée d'envoyer au Premier ministre, Jean Castex, chacune une petite culotte. Petite ? Enfin pas toutes puisque certaines ont fait le choix de lui adresser un très classique et très sage modèle en coton taille 60 ! Au nombre de la centaine de protestataires qui n'entendent pas s'asseoir sur... leurs revendications, la Gardoise Aurélie Vidal-Markocki, 38 ans, commerçante à Caveirac, a fait pour sa part le choix d'un affriolant tanga rouge en dentelle. Hélas ! Si en 1987, au parc de Sceaux, les sens un peu sens dessus dessous devant l'offrande, le Président Jacques Chirac avait bien volontiers accepté la petite culotte que lui avait lancé sur les genoux Madonna en plein concert, l'affable Jeannot a pour sa part décidé de reprendre le dessus et de recouvrir d'un pardessus cette affaire de dessous en faisant savoir qu'il allait offrir son embarrassant stock de lingerie à une association caritative. Pris à la gorge pour apporter son... soutien, quelle que soit sa décision, au moins il ne lui sera pas reproché d'avoir pris tout ça par-dessus la jambe...
Mai
Le putsch fait pschitt. Elle a mis le temps mais finalement la bombe à retardement placée le 21 avril dernier par une vingtaine de généraux retraités dans le magazine Valeurs actuelles a bel et bien fini par exploser. Et par leur péter à la gueule ! Signataires, avec une centaine de haut-gradés et un millier de soldats, d'une tribune enflammée appelant sur un ton comminatoire l'État à reprendre les choses en main face à l'islamisme et aux "hordes de banlieue" avant que n'éclate "une guerre civile qui mettra un terme à ce chaos croissant", la belliqueuse camarilla des "étoilés" d'une "Grande Muette" (*) qui visiblement ne l'est plus et menace d'une "intervention de nos camarades d'active (toujours en activité, NDLR)", risque maintenant la radiation pour avoir contrevenu à la règle absolue du devoir de réserve et de la neutralité irréfragable que lui impose le port de l'uniforme. Au passage, le respect et la loyauté dus au chef des Armées, le chef de l'État en l'occurrence, en ont aussi pris un bon coup sur le caberlot. Pour rester dans le sujet, on s'étonnera d'ailleurs à juste titre de la réaction tardive de la ministre des Armées, Florence Parly, du mutisme persistant de Jupiter Macron - qui doit réserver ses foudres pour d'autres occasions, preuve en est que Jupiter n'est pas Mars - et de celui de l'ensemble de la Droite , d'ordinaire pourtant prompte à se réclamer du gaullisme et de ses valeurs républicaines mais cette fois peu encline à jeter l'anathème sur une partie de son électorat traditionnel à quelques semaines des échéances électorales des Départementales et des Régionales. Une coupable discrétion et un silence assourdissant qui contrastaient avec le soutien inconditionnel de Marine Le Pen qui s'est empressée de monter au front (national) et d'afficher son soutien aux va-t-en-guerre, impatients comme d'autres avant eux de "karchériser" les banlieues. Hélas pour eux, et c'est heureux pour les autres, tout ça ne relève pas de leurs compétences et puis, si guerre il doit y avoir c'est "une chose trop grave pour la confier à des militaires", disait Clémenceau qui ajoutait volontiers : "Les dictatures militaires sont comme le supplice du pal : elles commencent bien, mais elles finissent mal". À méditer même si les coups et les douleurs ça ne se discute pas...
* Cette expression nous vient de la IIIe République, période à laquelle les enrôlés militaires, habitués à la défiance, étaient privés de droits civiques. Incapables de contester, ils étaient ainsi "muets", et l'armée était ainsi à la fois grande et silencieuse.
Nîmes Olympique Poker Team : Fournier reprend la main. Pour reprendre un vieux slogan publicitaire des années 70, le Nîmes Olympique c'est un peu comme les Galeries Lafayette : il s'y passe toujours quelque chose. Et cette semaine comme la précédente, entre rodomontades, valse-hésitation, menaces de dépôt de bilan aux allures de chantage et au final un vrai faux départ, c'est encore le - toujours - président Rani Assaf qui s'est illustré. Pour un homme habituellement soucieux de rester dans l'ombre, l'homme d'affaires Franco-Libanais n'aura jamais autant été placé sous le feu des projecteurs. Mais comme tout le monde ne possède pas la faconde de Bernard Tapie et ne véhicule pas le même capital sympathie que l'inénarrable ancien président de l'OM (à l'impossible nul n'est tenu, avec Assaf le NO n'a jamais remporté la Champions Ligue), qui s'était essayé avec un succès honorable au théâtre, sa prestation en joueur de poker dans la pantalonnade de série B - ou de Ligue 2 si vous préférez - qui se joue actuellement n'a pas vraiment convaincu. En tout cas visiblement pas le président de l'Association Nîmes Olympique, Yannick Liron, qui a refusé de se coucher et de laisser sans contrepartie le businessman rafler la mise ; en l'occurrence l'octroi des pleins pouvoirs dans l'Association, synonyme de la fin de l'agrément pour le centre de formation, et celui de l'indispensable licence permettant d'évoluer chez les professionnels. Un peu bousculé sur sa Gauche par l'élu communiste Vincent Bouget, qui réclame un conseil municipal exceptionnel entièrement dédié à la situation du club, et sur sa Droite (extrême) par le Rassemblement national qui, une fois n'est pas coutume, a fait savoir qu'il adhère à l'idée, le maire Jean-Paul Fournier, a fait savoir ce samedi matin au cours d'un conseil municipal... ordinaire qu'en attendant "une clarification de la situation", il suspendait "pendant quelques jours les discussions avec la SAS Nemau" créée par Rani Assaf pour le projet de nouveau stade à Nîmes. De quoi rebattre les cartes, garder (un peu !) la main dans ce dossier, qui prend clairement une tournure politique, et avancer quelques jetons sur le tapis vert face à un bluffeur qui se voyait bien repartir avec le beurre, l'argent du beurre et la bise de la crémière. En tout cas à quelque chose malheur est bon et on devra à Assaf d'avoir suscité l'improbable convergence de vues sur un sujet des communistes et du Rassemblement national. On se console comme on peut. La suite dans le prochain épisode. To be continued...
Juin
Tondre un œuf. Certainement mue par une bonne intention - mais l'enfer en est pavé, selon saint Bernard de Clairvaux -, la municipalité de Pont-Saint-Esprit a pris un arrêté municipal le 25 mai dernier pour limiter les regroupements de personnes dans le centre-ville, qui nuisent à la tranquillité publique. Dans l'idée, il s'agit de lutter contre l'agressivité de certains mendiants regroupés sur la voie publique, parfois avec des chiens pas tenus en laisse, de maintenir la propreté, etc. En résumé : de rétablir le bon ordre républicain et de redonner à la cité la quiétude à laquelle aspirent les citoyens lambda. Soit ! Plus surprenant s'avère le contenu du communiqué de la Mairie pour justifier ce dispositif exceptionnel. On y évoque que lesdites personnes visées par cet arrêté "sont sous l'emprise de produits stupéfiants ou en état d'ébriété" et que les forces de police pourront intervenir, voire verbaliser. Intervenir ? Verbaliser ? Ah bon ! Un peu benoîtement on aurait pu croire qu'il s'agit là d'une des missions naturelles des forces de l'ordre que de verbaliser l'ivresse publique manifeste ou la consommation de stupéfiants. Il faut croire que non et qu'il faille pour cela un arrêté en bonne et due forme. Quant aux potentielles amendes, comme il appert que les personnes visées sont vraisemblablement des SDF désargentés, sauf à vouloir tondre un œuf, leur recouvrement apparaît des plus hypothétiques. Plus curieux encore ! Cet arrêté s'appliquant du lundi au samedi de 14h à 22h, les potentiels fauteurs de troubles auront quartier libre le dimanche. Comprenne qui pourra... (Pont-Saint-) Esprit, est-tu là ?
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
La tarte à Tain. 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis, avec mandat de dépôt à l'audience. C'est le prix que pairera Damien Tarel, alias Gaston Labaffe, pour s'être laissé aller à mettre une mandale au président de la république, Emmanuel Macron, en visite à Tain-l'Hermitage (Drôme). Cher payé, diront certains. Pas assez, avanceront d'autres qui auraient peut-être souhaité voir le Bruce Lee du pauvre, amateur de manga et d'arts martiaux du Moyen-Âge - on n'en n'avait jamais entendu parler jusque-là ! - être écartelé par quatre chevaux en place publique et qui n'ont que peu goûté cette nouvelle version de la "tarte Tatin". Nous éviterons soigneusement de prendre parti dans ce débat et de revenir sur le geste crétin d'un imbécile, largement commenté par ailleurs par les responsables politiques Gardois et unanimement condamné par iceux. En revanche on se dit que ce Tarel, dont on se demande s'il n'a pas perdu en route le L final de son patronyme pour le troquer contre un accent aigu sur le E, a bien de la chance de vivre dans une démocratie dans laquelle les dirigeants n'hésitent pas à venir au contact des citoyens (quitte à se faire chahuter ou pire !) et où la justice est rendu au nom du peuple. On pourrait en effet se demander qu'il aurait pu arriver au même farfelu s'il avait été Russe ou Coréen du Nord au lieu d'être Français et qu'il se soit toqué de souffleter l'affable Poutine ou le non moins jovial et débonnaire Kim Jong-un. Mais s'il lui venait l'idée saugrenue de récidiver, on ne saurait mieux lui conseiller de prendre langue avec Noël Godin, alias Georges Le Gloupier, la "crème" des entarteurs, afin d'échanger des recettes plus douces. Le porte-parole revendiqué de l'iconoclaste et réjouissante Internationale pâtissière, qui a épinglé, entre autres, à son tableau de chasse Nicolas Sarkozy, Bill Gates, Jean-Pierre Chevènement, Doc Gynéco, Benjamin Castaldi, Patrick Poivre d'Arvor, et sa tête de Turc favorite Bernard-Henri Lévy (7 fois !), avait pour sa part réussi à mettre les rieurs de son côté et à susciter la sympathie autour de potaches attentats pâtissiers. Car pour une bonne tarte il faut les bons ingrédients. Pas de marron ni de pêche en pleine poire. De la crème seulement de la crème. Avec la crème ça glisse tout en douceur...
Une cantine à la CCI ? Suite à la divulgation cette semaine par le journal Les Échos de quelques bonnes feuilles du rapport de la cour régionale des comptes (CRC) pointant quelques anomalies supposées dans la gestion de la chambre de commerce et d'industrie du Gard, le très réactif président de la chambre consulaire, Éric Giraudier, a très rapidement rétorqué. Mis en cause sur son projet immobilier de création d'une somptuaire "Maison de l'entreprise" - sur lequel nous ne reviendrons pas -, il l'a été en parallèle sur les frais de missions engagés par les 51 élus mais aussi, selon nos confrères pour des frais de restaurant donnant droit à « des indemnités versées essentiellement au président à partir de 2017 ». Dans son empressement à se justifier, se réfugiant dans l'application du droit, le président de la CCI a tout d'abord argué que ce rapport et ses conclusions auraient dû rester secrets : "Les observations de la chambre régionale des comptes sont, à ce stade, non définitives et couvertes par la confidentialité. L’examen de la CRC se déroule dans un cadre légal strict. Les remarques émises sont ainsi confidentielles jusqu’à la fin de la procédure contradictoire, c’est-à-dire jusqu’à leur transmission à l’assemblée générale de la CCI." Il est vrai qu'il eut été plus commode que les journalistes ne fassent pas leur travail, oui mais voilà... Pour autant, et sans qu'on remette en cause leur légalité, ces remboursements de frais ayant connu une forte hausse entre 2017 et 2020 selon les magistrats de CRC, on ne saurait que trop conseiller au président Giraudier de prévoir une cantine dans sa nouvelle "Maison de l'entreprise" afin de faire faire des économies substantielles à une CCI où visiblement les élus n'en sont pas réduits à manger des sandwichs ou des fougasses dans leur voiture. Et ce même si selon M. Giraudier "entre 2017 et 2020, ces frais sont stables (53 757 € - 52 868 €) et, au demeurant, parfaitement conformes à ceux enregistrés par les autres CCI territoriales." Ultime précision présidentielle : "Ils sont remboursés uniquement sur présentation de justificatifs." Ouf ! si c'est comme ça tout va bien.
Septembre
Deux oreilles et la queue. En marge de la Feria des Vendanges qui a débuté ce jeudi, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a été honoré par l'association française des Aficionados Practicos pour l'anniversaire des 20 ans de sa prise d'alternative à la Mairie. 20 ans d'un pouvoir sans partage durant lesquels le premier magistrat nîmois, qui ne fait pas mystère de ses amitiés pour certains représentants de la profession comme l'impresa Simon Casas, a défendu becs et... cornes la tauromachie. Et pas seulement pour des raisons bassement électoralistes mais aussi par atavisme et mimétisme. On n'oubliera pas en effet que dans l'arène politique, le "matador" Fourniernîmio - je n'ai pas trouvé mieux, mais je suis ouvert à d'autres propositions ! - s'est construit un joli palmarès et a fait valoir un irréfragable sens de l'estoc en coupant les deux oreilles et la queue à quelques quelques beaux spécimens comme son ancien allié, l'ex-président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, le patron de l'UDI gardoise et ex-conseiller départemental, Thierry Procida, ou, plus récemment, à son fidèle compagnon de campagne, Marc Taulelle. Olé !
Boire et déboires. Pendant la feria, chaque année c'est la même chose et on finit par se demander ce que n'ont pas encore compris les automobilistes qui prennent le volant après avoir un peu trop vénéré Bacchus et la dive bouteille, après avoir fait l'amour à un flacon de Pastis et/ou inhalé de la fumée de cigarettes artisanales psychotropes qui font rire. Et chaque année, le résultat est le même pour les obstinés qui tombent en masse dans la nasse mise en place dans et autour de la ville par les forces de police et de gendarmerie pour effectuer des contrôles d'alcoolémie. Cette année, pour la soirée du vendredi, ce sont pas moins de 2 690 contrôles qui ont été réalisés par les forces de l'ordre. Avec un résultat ''époustourifant", comme à chaque fois. Car ceux qui pensent comme l'écrivain québécois Louis Gauthier que "L'alcool est l'aspirine de l'âme" ont dû cependant choper un sacré mal de crâne au moment de souffler dans le ballon avant d'y être conduits... Pour tenter de positiver et de voir le verre plutôt à moitié... vide qu'à moitié plein, en cette année particulière où la fréquentation de la feria a été moindre, on n'a pas battu des records, mais quand même. Sur cette seule soirée du vendredi, 70 infractions ont été relevées qui ont débouché sur 37 rétentions de permis. Sans oublier 44 dépistages positifs aux stupéfiants. "C'est une soirée assez similaire aux années précédentes", commentait une source bien informée chez les gendarmes. En 2019, dernière date de référence, 222 infractions pour alcoolémie avaient été enregistrées sur toute la durée de la feria contre 210 pour 2018. Soit une augmentation d'environ 6 % (5,71) d'une année sur l'autre. Et pas sûr que ça aille en s'arrangeant.
Octobre
Des TIG pour les casseurs ? Dans la nuit du 27 au 28 septembre, l’école élémentaire Paul-Langevin, située dans le quartier populaire de Pissevin à Nîmes, a été victime d’actes de vandalisme et de plusieurs tentatives d'incendie. Alors bien sûr, rien à voir avec le drame absolu qu'a constitué la mort de Samuel Paty ou la sidération qu'avait fait naître dans la France entière la prise d'otages d'enfants et de l'enseignante d'une maternelle de Neuilly en mai 1993 par celui qui se faisait appeler Human Bomb. Bien sûr, un peu partout dans l'Hexagone, et depuis des lustres, des écoles sont cambriolées et saccagées par des individus sans scrupule ni conscience morale qui n'ont comme seule ambition que de voler et de détruire après leur passage. Il n'en reste pas moins vrai que ces actes dirigés contre l'école de la République sont particulièrement répugnants et inspirent un profond dégoût.
Symbole du savoir et de la fraternité œcuménique lui conférant de facto un statut de forteresse inexpugnable, l'École s'est longtemps crue à l'abri des dérives d'une société chaque jour plus violente. Aujourd'hui, la preuve en est encore apportée qu'elle ne l'est plus et que ceux qui la fréquentent au quotidien - enfants, enseignants, personnels, parents... - ne sont plus en sécurité. À Nîmes, le 27 mai 2013, un jeune homme encore mineur avait pris 24 enfants en otages dans une classe de CM1-CM2 à l’école Henri-Wallon située quartier Pissevin. En février 2016, six impacts de balle s'écrasaient sur l’une des fenêtres de l’école primaire Georges-Bruguier. Le 4 décembre dernier, ce sont des dealers encagoulés qui se sont introduits en pleine journée dans cette même école du Chemin Bas d'Avignon, depuis bunkérisée et entourée d'une barrière métallique de trois mètres de haut. Alors, et même si ce n'est pas l'idée qu'on se fait d'un établissement scolaire, à l'heure où la très grande majorité des bâtiments publics sont en permanence protégés comme Fort Knox par des caméras de vidéosurveillance, se pose avec acuité la question de la sécurisation des écoles et des lycées, ces derniers se retrouvant le soir venu placés sous la "protection" symbolique de concierges ou de gardiens dont ça n'est pas la vocation.
Quant aux auteurs - dont on espère qu'ils seront identifiés et déférés devant la justice -, dans un monde idéal ils seraient condamnés à une peine de prison ferme systématiquement assortie d'un Travail d'intérêt général (TIG) durant lequel, sur le principe du casseur-payeur, ils seraient affectés à nettoyer, repeindre et réparer toutes les dégradations commises et à tout rembourser à la collectivité. Seul hic, dans notre - trop ? - bienveillant système pénal, la mise en place d'un TIG requiert l'accord des condamnés, qui bien souvent préfèrent un passage en "zonzon", véritable bâton de maréchal avalisant dans leur entourage leur statut de caïd. Dommage ! la Ville vient justement d'augmenter son quota de places en TIG pour le porter à 20.
Athées grâce à Dieu ? Après deux ans et demi de travaux, la CIASE (commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) constituée en novembre 2018 a remis son rapport. Et les résultats comptables sont aussi édifiants qu'écœurants. Ce rapport fait état au bas mot de quelque 333 000 victimes. "Tout le monde savait mais personne n’en parlait. La pédophilie est présente dans toutes les cultures et dans toutes les sociétés, mais l’inhumanité du phénomène est encore plus scandaleuse dans l’Église parce qu’elle est en contradiction avec son autorité éthique", avait dit le pape François à Rome durant la rencontre mondiale des présidents des conférences épiscopales sur les abus sexuels dans l'Église en février 2019. "Nous avons traité comme un péché un délit (sic). Le clergé est soumis à la loi de la République," a commenté l'évêque de Nîmes qui possède une notion très personnelle et euphémistique du délit. Juste avant que le lendemain, l'évêque de Reims, président de la Conférence des évêques de France (CEF), ne soutienne de son côté publiquement que le secret de la confession est « plus fort que les lois de la République ». Dès lors après cette cacophonie tutélaire et ce schisme sémantique comment s'étonner qu'un sondage publié jeudi 23 septembre ait fait apparaître que la majorité (51%) des Français ne croient pas en Dieu ! Déjà interrogés sur cette question existentielle en 2011 et 2004, ils n'étaient que 44% à remettre en cause la réalité du "Tout Puissant". De quoi conforter Woody Allen péremptoire sur la question : "Non seulement Dieu n'existe pas, mais essayez de trouver un plombier le dimanche !" Pas de doute, tout fout le camp mon bon Monsieur.
Novembre
Openîmes au parc à os. Portée en grande pompe sur les fonts baptismaux à Paloma par Nîmes métropole en 2015 sous la présidence du centriste Yvan Lachaud, l'agence de développement économique Openîmes vient d'être enterrée sans tambour ni trompette. Pas sûr qu'il y ait grand monde pour regretter la disparition soudaine de cette nébuleuse qui s'apparentait plus à une usine à gaz ou à une commission Théodule qu'à un outil efficace en faveur de la dynamisation économique de la communauté d'agglomération nîmoise. Car à l'heure d'établir le bilan post-mortem de la structure, le chat est maigre en regard des démonstrations publiques et de l'enthousiasme qui régnait alors. En février 2020, alignés comme un seul homme, sans doute lassés d'arroser des cailloux dans le désert, la Droite nîmoise, la Gauche et le Rassemblement national avaient d'ailleurs fait bloc contre la subvention de 800 000€ accordée à Openîmes. En juin 2020, une subvention de 400 000€ avait finalement été débloquée pour... honorer les salaires jusqu’à la nouvelle mandature. Force est de constater qu'après les effets d'annonce, l'ambition d'Yvan Lachaud de "vendre la destination Nîmes métropole à l'international pour pousser des entreprises à s'installer sur notre territoire" est rapidement retombée comme un soufflé et qu'outre l'énergie déployée - du moins on l'espère ! - d'une Openîmes cantonnée on ne sait trop pourquoi aux seuls domaines des ''Risques et Sécurité civile"" et ''Santé et dispositifs médicaux'' aura coûté beaucoup plus d'argent qu'elle n'en aura rapporté à la collectivité. On en veut pour preuve un passage en juin 2016 au salon Eurosatory de Paris, estampillé "Défense, Sécurité intérieure et Protection civile", une campagne de pub télévisée "Hello Openîmes" diffusée en septembre 2018 sur les chaînes du groupe TF1 et une somptuaire et pompeuse "Soirée des Ambassadeurs" organisée dans les locaux d'une grande banque parisienne le 11 octobre de la même année où champagne, petits fours et produits du terroir gardois étaient mis à l'honneur pour un aréopage très select trié sur le volet. Si l'on était charitable - mais on ne l'est pas -, on passerait sous silence les quelque 50 000 euros investis en mai 2020 par Openîmes tourisme dans l'achat de 200 lots d’une valeur moyenne de 250 euros, offerts dans le cadre d'un jeu-concours destiné à soutenir pécuniairement les prestataires du territoire de l'Agglo. Le tout assorti d'une nouvelle campagne de communication sûrement pas gratuite. Quoi qu'il en soit, le roi est mort, vive le roi. Nouveau grand vizir de Nîmes métropole, Franck Proust a condamné et conduit au parc à os le moribond qui brassait des bulles, de la mousse et du vent pour redistribuer en interne les missions d'Openîmes au sein du service Développement économique de l’Agglo, baptisé ''Nîmes métropole entreprise''. Seul deux salariés de l’agence ont été repris à l’Agglo.
Charité bien Ordoñez... À l'heure où paraissent ces lignes et que des milliers de supporters et d'anciens joueurs sont rassemblés sur le parvis de la Maison carrée pour manifester publiquement contre sa gestion du club, la politique de la carotte et du bâton mené par le président du Nîmes Olympique, Rani Assaf, vient de connaître un nouvel épisode hier soir. Sur une suggestion du nouveau référent supporters, Fabien Ordoñez, dans son infinie bonté l'homme d'affaires a proposé de faire à ces derniers la charité d'un éventuel regard sur le club via l'élection d'un représentant siégeant au conseil d'administration de la SASP Nîmes Olympique - avec quel pouvoir ? - et des places à partir de 10 euros. En contrepartie de quoi, les supporters devront renoncer par écrit - les écrits restent et les paroles (données) s'envolent, Rani Assaf le sait mieux que quiconque - à l'utilisation des fumigènes qui génèrent des amendes. Bouquet final de ce généreux feu d'artifice présidentiel, Rani Assaf se dit même prêt à "donner un coup de main financier aux groupes" pour des expérimentations légales. Pour ça, la part de la recette du match de Coupe de France contre les amateurs de Chusclan-Laudun, prélevée avec l'élégance que l'on sait, devrait suffire amplement. Ce qui pourrait amener d'aucuns à se conforter dans l'idée que Rani Assaf est un homme de bien et de mal : tout ce qu'il fait de bien il le fait mal et quand il fait le mal, il le fait bien.
Impairs et maire. Le 23 octobre dernier, le maire de Vers-Pont-du-Gard, Olivier Sauzet, comparaissait devant la justice pour harcèlement moral à l’encontre de l’une de ses employées municipales. Après une première condamnation au tribunal administratif, le maire était poursuivi au pénal pour le même motif à l'encontre de l’une de ses employées administratives. Reconnu coupable et condamné ce jeudi à trois mois de prison avec sursis et 15 000€ d'amende pour ce que nous qualifierons pudiquement ces impairs, le maire reste maire. Avec les mêmes pouvoirs et prérogatives dont celle, de droit, d'officier de police judiciaire. Passer muscade ! et comprenne qui pourra...
Décembre
Un peu d'Eire, ça fait Dublin ! Celle-là lui est restée en travers de la gorge. Fâché tout rouge après que le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a remis en cause publiquement l'utilité des aéroports régionaux - sauf celui de Montpellier ça va sans dire ! -, dédaignant Compostelle, Franck Proust a pris son bâton de pèlerin et est allé calmer son ire en Eire et prendre l'air à Dublin. Flanqué des équipes du délégataire de l'aéroport nîmois Edeis, le président de Nîmes métropole a rencontré la direction de la compagnie low-coast irlandaise pour prêcher pour sa paroisse et vanter les mérites des installations gardoises et leur potentiel. Et en croire nos informateurs, la démarche a été couronnée de succès. Selon nos informations, Franck Proust aurait négocié avec Ryanair un nouveau contrat de sept ans - au lieu de cinq - avec l'aéroport de Nîmes-Garons. Un projet encore en suspens mais qui s'il était paraphé offrirait de nouvelles destinations au départ de Nîmes : Séville, Malaga (Espagne), Bergame (Italie) et Dublin (Irlande). Plus prudent que son entourage, le patron de l'Agglo nîmoise faisait profil bas. "Attention toutefois, tout cela est soumis à des négociations. Vous le savez, j'ai une règle : je ne m'exprime que quand le dossier est finalisé", ajoutait prudemment Franck Proust. Et il a bien raison d'y réfléchir car cela pourrait coûter cher à la collectivité quand on sait qu'un peu partout, Ryanair négocie ses implantations de nouvelles lignes en échange d'espèces sonnantes et trébuchantes et n'y va pas avec le dos de la cuillère. Demandez donc au conseil départemental du Jura qui règle à la compagnie aérienne 15 euros par siège occupé ! L’aide attendue des collectivités territoriales jurassienne (Département, Région, communauté d'agglomération Grand Dole essentiellement) était chiffrée en 2019 à 20 millions d’euros hors taxes sur 8 ans. Beaucoup d'argent public pour une société qui, (Ryan)air de rien ne paie pas un centime d'impôts en France. Suite à une plainte déposée par Air France, en 2020 la Commission européenne a d'ailleurs ouvert une enquête approfondie afin de déterminer si les aides au fonctionnement octroyées, entre autres et par ailleurs, à l’aéroport de Béziers, et les accords de services aéroportuaires et de commercialisation conclus avec Ryanair, sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État.
Le père Noël Julien Sanchez. Julien Sanchez persiste et signe. Après avoir pourtant déjà été condamné à quatre reprises pour avoir contrevenu à la loi sur la laïcité en installant une crèche dans les locaux de la mairie de Beaucaire - une condamnation qui avait débouché sur une ardoise de 40 000 euros d'amendes - , le maire Rassemblement national n'en a cure. Et cette année comme les précédentes la crèche a fait son retour. Pour le plus grand bonheur des Beaucairois, globalement solidaires de leur maire dans son bras d'honneur adressé à l'État. Au point de collecter 20 000 euros pour le règlement de la douloureuse. Un État qui cette fois, contrairement à la prise de position ferme de l'ancien préfet, Didier Lauga, ne semble pas pressé d'attaquer en justice la municipalité beaucairoise et son premier édile.
Il faut dire que Julien Sanchez s'est montré cette fois un peu plus habile en associant le déploiement de sa crèche à l'implantation éphémère d'une sculpture ornée de bois et de fer et des animations autour des secrets de fabrication des santons, une exposition de livres sur le travail des santonniers à la bibliothèque municipale, un concours de Noël et une exposition-vente de santons durant le marché de Noël. Un joli tour de passe-passe et un grand numéro d'illusionniste qui ne trompe personne mais qui lui permet d'intituler "exposition" ce grand déballage festif aux couleurs de Noël et de tenir la posture de grand défenseur des traditions provençales et, comme il l'évoque, de "l'esprit de Noël".
À quelques mois de la Présidentielle et des Législatives, certainement un peu gênée aux entournures sur la manière de régler le problème et peut-être peu encline à offrir une nouvelle tribune médiatique et populaire à un Julien Sanchez qui n'attend que ça pour se poser en victime, la préfète, Marie-Françoise Lecaillon n'a pour l'instant pas réagi à cette énième provocation. Et rien ne dit qu'elle le fera. Pas facile, a fortiori en période fête, de s'attaquer au père Noël à l'écharpe bleu, blanc, rouge de Beaucaire. A priori, la crèche beaucairoise - l'exposition, pardon ! - a encore de beaux jours devant elle. Quoi qu'il en coûte.
Philippe GAVILLET de PENEY
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