Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 12.07.2016 - elodie-boschet - 3 min  - vu 204 fois

L'ECO DU MARDI Être une entreprise libérée, c’est pas si facile…

Les salariés de l'entreprise Arcadie. DR/

En partenariat avec les CCI Alès et CCI Nîmes, Objectif Gard vous propose, chaque mardi, un focus sur la situation économique du département. Ce mois-ci est consacré au bien-être au travail avec un zoom, ce matin, sur les conditions mises en place au sein de la société Arcadie d’Alès.

Supprimer la hiérarchie pour augmenter le bonheur des salariés ? Voilà une idée tout droit tirée du concept de « l’entreprise libérée ». Selon certaines études sociologiques et scientifiques, libérer les employés de la contrainte et du contrôle les rendrait plus performants. Manuel Brunet, l’un des collaborateurs de la société Arcadie, est un fervent défenseur de ce modèle.

Spécialisée dans la production de plantes aromatiques et médicinales en agriculture biologique, l’entreprise alésienne compte aujourd’hui 80 salariés. Assurer de bonnes conditions de travail pour chacun d’entre eux n’est pas une tâche facile. « Dans notre logique de faire des produits bio, nous avons d’abord construit des bâtiments avec des matériaux naturels, explique Manuel Brunet. Ensuite, nous avons privilégié des agencements intérieurs tournés vers la lumière, le bois, les couleurs de façon à ce que le lieu de travail ne soit pas une torture quotidienne ».

Loin d’être une torture, le cadre est apaisant. Un bon point pour favoriser le bien-être. Toutefois, la société Arcadie n’en reste pas là : elle se veut aussi être en avance sur la législation. « Nous avons proposé la mutuelle bien avant que ce soit obligatoire. On respecte la loi de façon très volontaire », assure t-il. Et sans que personne ne leur demande non plus, les membres du collectif de direction ont également créé une micro-crèche, ouverte à tous les bébés de l’agglomération d’Alès, avec une priorité pour les enfants des salariés.

Sortir du lien de subordination

Mais aller vers une entreprise libérée, c’est d’abord limiter les strates hiérarchiques. « On ne veut pas se transformer en entreprise pyramidale avec des primes et des punitions comme partout ailleurs », affirme Manuel Brunet. Au contraire, Arcadie souhaite sortir de ce lien de subordination qui caractérise la relation salarié-patron. Les employés deviennent donc plus autonomes, prennent leurs propres décisions sur leur poste de travail et influencent même celles de l’entreprise. « On les consulte, on leur demande leur avis », souligne le collaborateur d’Arcadie. Ainsi, ils prennent confiance et se sentent légitimes.

Certains sont d’ailleurs promus. « La politique de promotion interne est forte. Nous avons quatre salariés qui sont passés à des postes supérieurs. Si c’est nécessaire, nous finançons même des formations ». L’objectif est que chacun puisse trouver sa place. Même si tout n’est pas parfait, les dirigeants de l’entreprise le constatent : « La motivation est plus importante et ça se ressent énormément dans les performances des salariés. Mais le chemin est long, il faut rester modeste car l’entreprise évolue et nous rencontrons aussi des difficultés ».

Aujourd’hui, Arcadie enregistre un taux de croissance de 30% et double le nombre de ses salariés tous les cinq ans. Avec une telle progression, faire en sorte que chaque personne se sente bien devient un réel challenge.

L’entreprise libérée : un concept formalisé et popularisé en 2009 par Isaac GETZ grâce à l’analyse et l’écho qu’il a faite dans de nombreuses PME, dont la FAVI (fonderie d'aluminium) où le modèle a été mis en œuvre par Jean-François ZOBRIST. Ce professeur d’ESCP Europe était à Montpellier jeudi dernier à l’invitation du CJD. Enthousiasme général des 400 jeunes dirigeants rassemblés pour comprendre l’intérêt de « libérer son entreprise » et les clés de succès qui visent 1 objectif : remettre l’économie au service de l’Homme pour améliorer la compétitivité des entreprises.

Elodie Boschet

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