Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.10.2019 - anthony-maurin - 5 min  - vu 2530 fois

NÎMES "Une ville nommée désir" pour le candidat Daniel Richard

À gauche, Alain Fabre Pujol, ancien élu sous Clary, élu de l'opposition aujourd'hui (Photo Anthony Maurin).

Daniel richard aux Jardins de la Fontaine (Photo Anthony Maurin).

Il est une nouvelle figure de la politique nîmoise après avoir été une tête dirigeante de plusieurs grandes sociétés connues et reconnues. Daniel Richard est aujourd’hui officiellement candidat à la mairie de Nîmes.

À 74 ans, il connaît par cœur le monde économique et se trouve de plus en plus impliqué dans le tissu nîmois. Pour en finir avec cette histoire, oui, sa maman est décédée alors que le petit n’avait que trois ans, c’est pour cela qu’il est venu habiter chez ses grands-parents qui étaient Nîmois. Par ailleurs, son grand-père n’a jamais été polytechnicien !

En mars 2016, nous faisions le portrait de l’homme d’entreprise qu’il était alors qu’il venait tout juste de réimplanter un magasin Souleidao à deux pas de la Maison carrée. Il était alors avec son fils, Stéphane, qui l’a plus ou moins écarté de la société où il commençait à s’ennuyer.

Un retour à Nîmes

Pas rancunier pour un sou, il arbore encore aujourd’hui une pochette colorée comme seule la marque aux indiennes sait faire. Bref, le voilà aujourd’hui en tant que politicien en herbe. « Ce soir je n’ai pas de voix… » annonce le candidat qui s’exprime publiquement sur sa future campagne. Pas de voix ce soir, certes, mais dans les urnes il en faudra s’il veut devenir le maire de Nîmes.

« Je me rappelle cet endroit… Je venais ici pour flirter un peu. Quand les filles étaient un peu tendues, je les amenais voir les caïmans qui étaient en haut des Jardins ! Il y a 1 000 raisons d’être là ce soir. Peu de ville ont cette beauté au sein de leurs murs. La source antique de Nemausus était parmi les plus pures de l’empire romain. Aujourd’hui nous en sommes loin », débute le candidat Richard.

Les problèmes de la Droite et du Centre, les querelles politiciennes, la pauvreté de la cité, la chaleur qu’on y ressent l’été, l’insécurité quasi marseillaise : tous les thèmes y passeront mais les sujets majeurs de son action demeurent l’écologie et le social. « On ne pourra plus jamais les séparer. »

Comme peu de maires de Nîmes sont réellement Nîmois, le bonhomme s’est renseigné. « Seuls 25% des maires sont réellement Nîmois mais je me sens Nîmois ! Dès l’âge de trois ans, j’étais scolarisé au Mont Duplan. J’ai été joueur à l’USAM et j’ai fait mes études au Lycée Daudet avant de partir à Montpellier. J’ai un mas à Générac depuis 1992 mais aussi un appartement à Nîmes. »

Une vie active très... active!

Daniel Richard est passé par les sociétés suivantes : Brossard, 3 Suisses, Sephora, les Galeries Lafayette, Nova Press et a fini par Souleiado. Le Bagnolais de naissance mais Nîmois de cœur se lance en politique après avoir été à la tête de l’ONG écologiste WWF où il a négocié avec deux présidents de la République et plusieurs ministres.

Des idées vertes pour un écolo revendiqué et un chef d'entreprise accompli (Photo Anthony Maurin).

Il sort un texte manuscrit et poursuit son intervention en surplombant la source de Nîmes, lieu de naissance de l’antique cité. « Les seuls emplois que l’on peut créer sont en lien avec l’écologie et il y en a beaucoup. Par exemple, dans les quatre ans, j’aimerais que tous les lieux d’habitation nîmois soient passifs au niveau énergétique. Il y a aussi une urgence managériale à Nîmes. Le maire n’a presque plus de pouvoir par rapport à l’Agglo. Élu maire, je chercherais à être aussi président de Nîmes métropole pour pouvoir travailler correctement. »

Transformer le système demande courage, savoir et compétence. Mais cela impose aussi de la diplomatie et des fonds. À 74 ans, Daniel Richard a encore beaucoup à donner. « Je n’ai jamais été à la retraite. Après Souleiado, je me prépare pour les élections. Depuis mes 30 ans, j’ai transformé avec succès des entreprises et depuis plus de 20 ans je me bats pour l’écologie. On a perdu trop de temps à Nîmes. La ville doit s’éveiller à un autre monde », déroule celui qui déteste les multinationales et qui est proche de certaines pointures nationales et internationales de la politique ou de l’écologie.

Être l'architecte du changement

« J’ai une grande expérience de rassembleur. Nous allons changer la façon de vivre à Nîmes. Plus je prends de l’âge plus suis Nîmois. Je veux participer à l’éveil citoyen et être l’architecte de cette transformation. Nîmes sera une ville nommée désir ». Voilà la phrase, le slogan publicitaire, l’accroche de la campagne de Daniel Richard en vue des élections de mars 2020.

Daniel Richard tendra la main à tous ceux qui ont ses idées et son amour pour la loi (Photo Anthony Maurin).

Son équipe est en cours de constitution. Actuellement composée de cinq personnes, elle s’étoffera au fur et à mesure des rencontres et non des négociations politiques. « C’est un cheminement continu. »

Le programme est à l’étude mais avec lui, les délégations de service public seront âprement discutées « car elles ont très mal été négociées… ». Pour l’eau, tant pis, pour l’incinérateur aussi et pour les transports, idem. Pour cette dernière, la suite des événements pourrait changer. « Tout ce qui sera fait dans les transports sera doux. Pour le centre-ville, nous pensons au dernier kilomètre où nous interdirons peut-être les véhicules diesel. Il est normal que les transports soient un problème car la ville est très étendue, mais il y a tout à faire. »

"Je ne peux pas interdire les corridas"

En tant qu’écolo, on est en droit de poser la question de la tauromachie. Surprise. « Quand j’étais petit, nous n’avions pas les moyens et nous attendions d’avoir une place gratuite pour aller aux corridas. J’avais sept ans et comme les gens gueulaient « remboursez » ça ne me plaisait pas. Plus tard, dans les années 1990, j’étais aficionado puis je me suis ennuyé car six toros, ça faisait beaucoup. Je n’ai plus envie d’y aller, je suis contre toute violence faite aux animaux mais la corrida est légale et je ne peux pas l’interdire. Je suis copain avec Simon Casas, moins que Fournier, mais tant que tout est légal et payé, je ne peux rien dire », poursuit Daniel Richard.

(Photo Anthony Maurin).

Entre désaffection des partis au pouvoir et crise écologique, les Verts ont la couleur de l’espoir pour eux. « Tous les grands chantiers génèrent de l’emploi. Nous rachèterons les espaces naturels encore libres à Nîmes. Nous rendrons la ville verte. Nous reverrons les écoles et leur cour car la terre battue et les arbres sont une nécessité dans la région. Nous ferons revenir les petites entreprises en centre-ville. Nous nous occuperons des rez-de-chaussée vacants pour y implanter des sociétés de médecines alternatives, d’e-pharmacie, de biotechnologie… Nous ferons du tri-recyclage. »

Feria, une marque déposée?

Pour Daniel Richard, les quartiers "chauds" ont été trop longtemps isolés, tenus par des subventions et laissés à eux-mêmes. La culture serait plus populaire et le terme Feria pourrait être décliné sous divers aspects comme une sorte de marque déposée sur laquelle on s’appuie car Nîmes n’est connue que pour ça. Le street art à Gambetta et Richelieu, « c’est bien mais c’est un peu vieux. On pourrait très bien faire venir à Nîmes des sociétés de mapping par exemple ! »

Pour un tel programme, il faut des alliés. Daniel Richard veut les trouver mais il désire avant tout qu’ils partagent pleinement et dès à présent ses idéaux. « Je travaille avec tous ceux qui ont des objectifs écologistes. Il faudra qu’ils soient aussi légalistes que moi et qu’ils arrivent à me convaincre que nous pourrions travailler ensemble. Je veux professionnaliser certaines fonctions d’élus comme les finances, l’urbanisme ou la sécurité. »

Anthony Maurin

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